Journal Janvier 2021

Pa g e 3 0 | J AN V I E R 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MASHTEUIATSH – C’est afin de répondre à un besoin de soutien des entrepreneurs Ilnu par des personnes connaissant leur réalité que la SDEI a lancé son projet de cellule de mentorat autochtone en collaboration avec le Réseau M en 2017. «Sur la base de notre expérience, il était devenu évident que nous devions mettre à la disposition des entrepreneurs une cellule de mentorat autochtone. Oui, ça existait des cellules de mentorat, mais à chaque fois qu’on proposait un mentor à un entrepreneur, il ne connaissait pas la réalité autochtone et le mentoré potentiel n’était pas à l’aise avec cette option. […] Ça nous prenait des gens connaissant la réalité autochtone, qui sont eux-mêmes des entrepreneurs autochtones», souligne Louise Bergeron, directrice des services aux entreprises à la SDEI. Elle explique que la réalité et la vision des entrepreneurs Ilnu en affaires sont souvent différentes de celles des allochtones. « Les entrepreneurs autochtones développent peu à peu leurs capacités d’entrepreneurs. Il y en a beaucoup qui, au départ, ne se sentent pas entrepreneurs. Souvent, ce qu’on entend aussi, c’est qu’ils veulent respecter leurs valeurs tradi- tionnelles, améliorer leur qualité de vie, respecter l’environnement, créer de l’emploi pour les jeunes de la communauté. Ils veulent se sentir utiles pour leur communauté. Il y a des enjeux aussi, l’accès au financement est difficile en raison de l’insaisissabilité. » En somme, il fallait faire intervenir des mentors en mesure de le comprendre, parce qu’ils l’ont eux-mêmes vécu. La SDEI s’est donc tournée vers le Réseau M de la Fondation de l’entre- preneurship, un organisme qui possède une solide expertise, afin de structurer une cellule de qualité à Mashteuiatsh. «Ce qui est intéressant avec eux, c’est qu’ils forment nos mentors. Ceux-ci sont obligés de passer par une formation de base afin de bien encadrer leurs mentorés », précise Mme Bergeron. Autre avantage : le service est gratuit pour les entrepreneurs de moins de 35 ans. Pour les autres, un coût de 100 $ est demandé par le Réseau M, qui collecte les fonds. Un projet bénéfique La SDEI s’occupe de créer les dyades mentor-mentoré et s’assure que les deux participants soient à l’aise ensemble. Actuellement, l’équipe de ces conseillers bénévoles compte un chef mentor, Alain Paul de Granules LG, et deux mentors : Jacques Cleary de Réseau Conseil JC et Fernande Naux-Bélanger de Transport Interfax, tous des entrepre- neurs d’expérience bien connus et respectés dans la communauté. Trois mentorés ont jusqu’ici été pris en charge à Mashteuiatsh. Le service leur est offert pour une période maximale de trois ans. «Ça a été très bénéfique pour eux. C’est un besoin réel », affirme Louise Bergeron, qui rappelle que 70 % des entreprises mentorées franchissent le cap des cinq ans, une proportion plus grande que celle des organisations où l’entrepreneur n’a pas de mentor. Mentorés recherchés Soulignons que le mentorat permet aussi aux mentorés d’accélérer leur développement en tant qu’entrepre- neurs, de diminuer le stress et d’atteindre un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle, d’aiguiser leurs réflexes entrepreneu- riaux, de briser l’isolement, de trouver du soutien, de l’écoute, de la motiva- tion ou de précieux et indispensables encouragements. La prochaine étape pour la SDEI est de recruter un plus grand nombre de mentorés. Des formations spécifiques aux conseillères et à la plateforme de suivi ont aussi été prévues avec le Réseau M. «Cette année, on travaille à structurer plus solidement notre cellule », confie la directrice des services aux entreprises. Inf. : sdei.ca/fr/services/cellule-de- mentorat-autochtone/ Une cellule de mentorat spécifique aux autochtones par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Le chef mentor, Alain Paul, et les deux mentors, Jacques Cleary et Fernande Naux-Bélanger. (Photos : Courtoisie) Premières Nations formationcontinue.uqac.ca Université du Québec à Chicoutimi La sécurisation culturelle consiste à voir et respecter les réalités et perspectives des Premières Nations et Inuits. Ainsi, les savoirs des deux visions (allochtone et autochtone) amènent des connaissances utiles et pertinentes qui permettent de mieux unir nos forces afin de créer des partenariats de confiance, durables et bénéfiques. La sécurisation culturelle, c’est un engagement à collaborer et à impliquer les Premières Nations et Inuits dans le développement d’initiatives . C'est aussi une volonté collective de transformer nos façons de voir et de faire dans une perspective d’innovation sociale. En collaboration avec la Formation continue de l’UQAC, le Centre des Premières Nations Nikanite développe de la formation « par et avec » les communautés et les organisations des Premières Nations et Inuits. Il peut vous accompagner pour mieux outiller votre entreprise à développer une approche culturellement adaptée. pour créer des points de rencontre : les voix de la sécurisation culturelle! ENSEMBLE FORMATION EN LIGNE

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