Journal Janvier 2021
Pa g e 3 4 | J AN V I E R 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – S’ils sont encore peu reconnus, les profils atypiques, ces candidats au parcours profes- sionnel non conventionnel pour le poste qu’ils convoitent, représen- tent un atout important pour les entreprises qui les recrutent. Avec les changements dans le monde du travail et la pénurie de main- d’œuvre actuelle, ils pourraient bien devenir indispensables dans le futur. « Pour moi, un profil atypique, c’est quelqu’un qui ne correspond pas à 100 % aux exigences du poste. C’est quelqu’un qui va arriver d’un autre univers, qui n’aura pas nécessaire- ment toutes les exigences », indique Marjorie Blackburn, conseillère en ressources humaines agréée (CRHA) à la firme L’Adjointe. Cela peut aussi être une personne possédant un parcours professionnel ou scolaire différent de la norme. S’ils ont longtemps été négligés, ces profils sont de plus en plus recher- chés par les recruteurs, notamment en raison de la pénurie de main- d’œuvre. Toutefois, outre le simple besoin de combler un poste, les atypi- ques présentent plusieurs avantages à ne pas négliger pour les entreprises en termes d’innovation et de créativité. « Ils apportent une nouvelle vision à l’entreprise. Ils vont penser en dehors de la boîte. […] Ils vont apporter un vent de fraîcheur, mais surtout, des compétences nouvelles », affirme Mme Blackburn. Des compétences diversifiées Dans un monde du travail en évolu- tion perpétuelle, les entreprises ont aussi intérêt à se tourner vers ces ressources. « Ce sont des personnes ouvertes, capables de toucher à plein de choses. […] Le marché du travail change vite et va changer encore plus vite au courant des prochaines années avec les nouvelles réalités et le numérique. Les professions de demain n’existent pas encore. Ça va prendre des personnes qui sont capa- bles de s’adapter », estime pour sa part Caroline Maltais, directrice géné- rale chez Propulsion Carrière, une entreprise d’entraînement en employabilité. « Ce sont des gens qui, comme ils arrivent d’univers diffé- rents, vont apporter des solutions créatives à des problèmes qui exis- tent. Ils vont apporter des idées inno- vantes, que ce soit en ce qui con- cerne la stratégie d’affaires, les RH, etc. », ajoute Marjorie Blackburn. Mme Maltais donne l’exemple d’une participante de Propulsion Carrière en graphisme, qui était intéressée par les communications. « C’est une can- didate qui n’avait pas fait d’études en communication, mais elle avait de belles aptitudes en rédaction. Elle compose très bien, sans aucune faute. Un profil comme ça, c’est payant dans une organisation, quand il y a quelqu’un qui sait bien rédiger, bien écrire et faire du graphisme en même temps », raconte-t-elle. Un haut niveau d’engagement Si l’introduction d’un profil atypique dans un poste peut demander un peu plus de temps et de formation, cela va se rentabiliser par l’innovation. Étant donné leur curiosité intellectuelle, ce sont en général aussi des gens qui apprennent rapidement. Autre avan- tage majeur, lorsqu’ils postulent dans une entreprise, c’est qu’ils sont très Les profils atypiques, une force sous-estimée Marjorie Blackburn, CRHA à L’Adjointe. (Photo : Courtoisie) DOSSIER RH par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com LA RADIO DES GENS DU LAC ST-JEAN
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