Journal Juillet 2019

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I J U I L L E T 2 0 1 9 | P a g e 1 3 SAGUENAY – Les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre se font sentir dans la région et le secteur agroalimentaire n’y fait pas exception. Il est en fait frappé de plein fouet par cet enjeu, auquel il faut répondre pour conserver la compétitivité et la productivité des entreprises du Saguenay– Lac-Saint-Jean. « C’est un très gros enjeu, particuliè- rement pour le secteur agricole et agroalimentaire. […] Le défi est encore plus grand pour être attractif. En ce moment, les producteurs ont quand même trouvé des solutions pour demeurer en activité, […] mais on doit continuer de chercher des idées pour pallier cet enjeu », indique Isabelle T. Rivard, directrice du Créneau d’excellence AgroBoréal. Elle rappelle qu’il est essentiel pour les entreprises agroalimentaires d’avoir accès à une main-d’œuvre compétente, mais aussi à des gestionnaires compétents, pour être rentable. L’organisme qu’elle chapeaute a donc mis en place une nouvelle initiative, le consortium AgroCompétences, afin de tenter de répondre à ces besoins. Ce consor- tium regroupe des représentants du domaine de la formation et de l’emploi en lien avec le secteur, dont des éta- blissements de formation, le Collectif en formation agricole, la Table agro-alimentaire Saguenay–Lac- Saint-Jean et les Comités sectoriels de main-d’œuvre. « Ce consortium-là s’est donné un plan d’action […] qui touche le développement des compé- tences et l’attractivité et la rétention de la main-d’œuvre. Le but, c’est de pallier les enjeux et les besoins de main-d’œuvre et de compétences à l’intérieur des entreprises pour leur permettre de rester compétitives », souligne la directrice. Isabelle T. Rivard croit qu’une autre solution pour favoriser l’attractivité du secteur passe par un changement de paradigme, un grand défi pour les prochaines années. « Il faut que la perception des entreprises agricoles change. Il faut que les entrepreneurs se perçoivent comme des gestionnai- res d’entreprises agricoles plutôt que comme des producteurs agricoles. […] Il s’agit de voir comment on amène ces entreprises-là vers une performance plus grande en amélio- rant les compétences du gestionnaire, notamment en lien avec la gestion des ressources humaines, des compéten- ces stratégiques, financières, etc. », estime-t-elle. Filières : une meilleure synergie Le Créneau d’excellence AgroBoréal mise également beaucoup sur la coordination verticale des filières (par exemple bleuet, chanvre, grandes cultures, etc.). Il souhaite créer davantage de synergie entre les différents maillons de ces filières, comme les producteurs, les transfor- mateurs, les entreprises qui font la mise en marché, pour arriver à une plus grande performance générale de la filière. Encore une fois, cela devrait se faire en tenant compte des besoins du marché. Innover en agriculture nordique La recherche et l’innovation permet- tent aussi de développer la productivi- té d’une entreprise et ne sont pas à négliger. C’est pourquoi le Fonds de recherche agroalimentaire axé sur l’agriculture nordique (FRAN-02) a été créé pour soutenir des projets de recherche et développement sur des problématiques transversales de l’agriculture nordique et générer du savoir collectif. Il a permis de financer 14 projets pour un total de 826 064 $. La valeur totale de ces projets atteignait 3 341 347 $. La main-d’œuvre, un enjeu Une main-d’œuvre compétente est essentielle pour permettre la croissance des entreprises. (Photo Zone boréale) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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