Journal Juillet 2019

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I J U I L L E T 2 0 1 9 | P a g e 3 1 ROBERVAL – Passionnée de che- vaux depuis l’enfance, Kathleen Gagnon a choisi un métier non- traditionnel pour pouvoir vivre de sa passion : la maréchalerie. Elle s’est ainsi lancée en affaires comme maréchale-ferrante en février. Spécialistes du pied et des sabots des chevaux, les maréchaux-ferrants ont pour mission d’en réaliser les soins. Mme Gagnon effectue ainsi le parage et le ferrage normal. Elle est également sensibilisée au ferrage correctif ou pathologique. « Au Québec, c’est une formation de six mois. Ensuite, le but, c’est de devenir apprenti, mais en région, ce n’est pas évident. J’essaie donc de travailler le plus possible avec d’autres maréchaux-ferrants, en plus d’aller à des cliniques et de suivre des formations supplémentaires pour aller chercher les meilleures compétences possibles », indique la jeune entrepreneure, qui a suivi le cours à l’Institut de technologie agroalimen- taire à La Pocatière en 2016. Une dizaine dans la région Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, on compte environ une dizaine de maréchaux-ferrants, dont quatre référencés sur le site de l’Association des maréchaux-ferrants du Québec (AMFQ), et M me Gagnon est la seule femme parmi ces derniers. « C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de femmes, je n’en connais pas beaucoup qui font ce métier », souligne Kathleen Gagnon, qui rappelle qu’il s’agit d’un travail exigeant physiquement. Le maréchal- ferrant doit également être capable de travailler les fers commerciaux pour les adapter aux chevaux, en plus de pouvoir fabriquer un fer à partir d’une barre de métal, ce qui nécessite d’utiliser une forge. « Je suis en mesure de travailler les fers pour les ajuster au pied du cheval ou d’en réaliser de A à Z pour l’animal », mentionne-t-elle. M me Gagnon explique qu’elle se déplace beaucoup, pour se rendre effectuer ses tâches dans les écuries ou chez les propriétaires de chevaux. « Pour l’instant, je travaille surtout pour des particuliers et un élevage. Je couvre tout le Lac-Saint-Jean, surtout le Haut-du-Lac, mais je peux me rendre au Saguenay si on me le demande », précise la maréchale- ferrante, qui transporte sa forge avec elle sur la route. Selon la maréchale-ferrante, il y a de la place dans la région pour ce métier. « Autour du Lac, il y a quand même un besoin, parce que les maréchaux- ferrants qui y sont implantés ont majoritairement déjà leur clientèle », explique-t-elle. Kathleen Gagnon travaille actuellement à se faire connaître et à créer sa clientèle, ce qui se fait surtout par le bouche-à- oreille. « Les gens, leur cheval, c’est leur bébé. Ils veulent savoir avec qui ils font affaires. Quand j’ai un nou- veau client, c’est toujours quelqu’un qui m’a référée, ou encore d’autres maréchaux-ferrants », ajoute-elle. Dans les prochaines années, M me Gagnon souhaiterait aller chercher la certification de la American Farriers Association. Elle prévoit aussi ajouter l’entraînement de chevaux à ses servi- ces, puisqu’elle possède une bonne expérience dans le domaine, qu’elle se déplace déjà chez ses clients et a eu des demandes à cet effet. Une passion pour Kathleen Gagnon Maréchale-ferrante : un métier d’exception Spécialistes du pied et des sabots des chevaux, les maréchaux-ferrants ont pour mission d’en réaliser les soins. (Photo Pixabay) PORTRAIT D’ENTREPRENEURE par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com La région est actuellement à l’aube de trois très importants projets industriels/miniers (en excluant ceux de Rio Tinto Alcan) et qui sont en phase avancée de réalisation soit : Arianne Phosphate, Métaux Black Rock et GNL Québec. Au total, ces trois projets représentent des investissements de près de 11 milliards de $, sans compter les 4,2 milliards nécessaires pour construire le gazoduc qui amènera le gaz à l’usine de liquéfaction de GNL à Grande Anse, ce qui nous donne des investissements colossaux dépassant les 15 milliards de $. Dans toute l’histoire économique du Québec, il n’y a guère que le projet de la Baie James des années 1970/1980 qui a approché un tel sommet. Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous l’ampleur des impacts sur l’économie de la région qui résultera de la concrétisation de ces méga projets. Les données proviennent d’études que ma firme a réalisé pour la Société des fabricants régionaux, la SADC du Haut-Saguenay et Promotion Saguenay. De gigantesques impacts dans la construction La construction de ces trois projets, donnera du travail (direct, indirect et induit) à l’équivalent de 49 400 personnes-années (une personne année ou un emploi-année, c’est l’équivalent d’une personne qui travaille durant une année à temps plein). Notons qu’en moyenne, chacune de ces personnes-années recevra un salaire annuel de 55 000 $ (20 % de plus que la moyenne actuelle du Québec). Le tiers de l’impact de construction (16 000 emplois-années) se concrétisera dans notre région (en fait, notre secteur de la construction sera multiplié par 5 durant les travaux !) et les deux tiers (33 400 emplois- années), se concrétiseront partout ailleurs au Québec. En fait, durant leur construction, les trois grands projets deviendront la locomotive économique de tout le Québec. Des opérations qui vont changer le visage de la région En créant 3 200 nouveaux emplois-année directs, indirects et induits dans la région, avec un salaire annuel moyen de plus de 57 000 $ (35 % de plus que la moyenne actuelle de la région), les trois grands projets vont relancer le Saguenay–Lac-Saint-Jean sur la voie de la croissance. Les conséquences de l’ajout de 3 200 nouveaux emplois seront considérables : plus de 7 000 nouveaux résidents permanents (dont près de 2 000 enfants de moins de 15 ans), un besoin de 2 100 nouvelles maisons/condos et 1 000 nouveaux appartements loués, 177 nouvelles places en CPE, 81 nouveaux enseignants du primaire/secondaire, 16 nouveaux médecins, 2 nouvelles pharma- cies,4 670 nouveaux véhicules, etc. Pour ceux qui soutiendront qu’il y a déjà une pénurie de travailleurs dans la région, rappelons que pour le projet Arianne uniquement, plus de 4 000 CV d’anciens rési- dents de la région ont déjà été reçus par la minière. Trois nouvelles filières pour diversifier notre économie Une autre conséquence des trois nouveaux projets sera l’ajout de nouveaux secteurs industriel à fort potentiel qui rendront l’économie régionale moins dépendante de ses piliers de développement actuels. (agro-alimentaire, forêt, aluminium, gouvernements, etc.) Par surcroit, et comme je l’ai déjà proposé il y a quelques années, l’utilisation de la chaleur résultant de la liquéfaction du gaz naturel de l’usine de GNL pourrait permettre la mise en place, à très grande échelle, une production de légumes en serre ou de poissons en bassins. Tout en créant de bons emplois, ces nouvelles entreprises alimenterait la consommation locale, tout en évitant l’émission de plusieurs tonnes de GES, liées au transport de ces denrées. Faire revenir un autobus par semaine! Depuis 1991, la population du Saguenay-Lac-St-Jean a amorcée un déclin qui nous a fait perdre, à ce jour, 10 000 habitants (l’équivalent de la population de Roberval ou de deux fois celle de St-Honoré), soit une baisse de 3,4 % de notre population totale. Durant la même période, le reste du Québec poursuivait sa croissance, en ajoutant 1 230 000 habitants (soit l’équivalent de 4,5 fois le Saguenay-Lac- St-Jean), un gain net de 17,4 % ! Dans ce contexte, la concrétisation de ces trois grands projets de complexes industriels permettra enfin d’envisager que notre région, après trois décennies de déclin, puisse enfin renouer avec la croissance. C’est plus qu’une opportunité, c’est un rendez-vous historique que nous ne manquerons pas, j’en suis convaincu ! Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. RÉALISATION DES GRANDS PROJETS INDUSTRIELS POUR RENOUER AVEC LA CROISSANCE !

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