Journal Juillet 2021

Pa g e 3 2 | J U I L L E T 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Tendance déjà pré- sente avant la pandémie, l’engoue- ment pour les campings continue de se faire sentir, alors qu’elle a été exacerbée par la crise sanitaire. Loin d’être un phénomène passa- ger, l’intérêt pour le camping est là pour de bon, selon Julie Dubord, directrice générale de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Les gens cherchent la plage, les paysages à couper le souffle. C’est une mouvance profonde positive pour notre industrie et ça contribue à une conjoncture qui est là pour rester. […] C’est une tendance qui va se mainte- nir. La qualité de notre offre va se poursuivre dans le temps aussi », souligne-t-elle. Dans la région, quelque 59 établisse- ments de camping sont membres de Tourisme SLSJ, pour un total de 5 679 unités de camping en 2021. De ce nombre, plusieurs affichaient déjà complet, à l’exception de quelques nuitées isolées, pour les mois de juillet et août. « La situation est positive et intéressante. C’est un bel indica- teur que les entreprises de camping auront un été des plus favorables », affirme Mme Dubord. Les campings ont la cote dans la région! L’engouement pour les campings continue de se faire sentir dans la région cet été. Il ne s’agit pas d’un phénomène passager, selon la directrice de Tourisme SLSJ, Julie Dubord. (Photo: Tourisme SLSJ/Charles-David Robitaille) DOSSIER CAMPINGS L’engouement pour le camping se confirme encore cette année au Saguenay–Lac-Sain-Jean, alors que plusieurs affichaient déjà complet pour l’été au tout début de la saison. Pour cette édition de juillet, l’équipe d’Informe Affaires est allée à la rencontre d’acteurs de cette industrie qui contribue largement à l’essor économique et touristique régional. par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. L’AVENIR ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION LA NÉCESSITÉ D’UNE NOUVELLE APPROCHE Au début de juin 2021, des avis de Pêches et Océans Canada et Parc Canada en lien avec le projet GNL, demandaient, ni plus ni moins, qu’un moratoire de précaution visant la protection de la population de bélugas du Saguenay, soit dès maintenant mis en place pour «éviter toute hausse du trafic maritime dans le Fjord». L’an dernier, c’étaient des chercheurs de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et du Groupe de recherche sur les mammifères marins (GREMM) de Tadoussac qui énonçaient la même recommandation. Il va sans dire qu’un tel moratoire (si on y donnait suite) mettrait fin à 21 milliards $ de projets d’investissements dans la région, impliquant 2000 nouveaux emplois bien rémunérés. Sur un autre front, l’accroissement des diverses aires protégées et la protection du caribou forestier impliqueraient, quant à elles, des diminutions de volumes de coupes forestières de l’ordre de 30 %, menaçant gravement les emplois de près de 8 000 personnes travaillant directement dans notre industrie forestière, soit plus que toute la filière aluminium régionale… L’acceptabilité sociale qui supporte la mise en place de telles mesures ne se trouve évidemment pas majoritairement ici au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais surtout dans le sud du Québec, où, heureux hasard pour eux, le développement économique s’accélère d’année en année. Il est donc maintenant de plus en plus fréquent que, dans le cadre actuel, les décisions qui nous concernent au premier chef ne soient plus prises dans l’intérêt supérieur de notre région, mais dans celui du reste du Québec, du Canada et de la planète… EN FINIR AVEC LE «DEUX QUÉBEC DANS UN» Le modèle politico-économique actuel ne remplit plus ses promesses. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler que depuis les années 1980, la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean régresse, subissant une perte de 23 355 habitants ou de 7,8 %, alors que celle du reste du Québec s’accroissait de 28,3 %. D’ici 2041, la région perdra encore 15 500 autres résidents, soit une décroissance de 5,6 %, alors que le reste du Québec verra sa population continuer de s’accroître de 13,7 %. Ainsi, bien que d’importants efforts publics et privés aient été déployés de bonne foi depuis de nombreuses années pour réduire l’écart de développement entre la région et le reste du Québec, la réalité nous démon- tre que cela ne pourra se faire dans le cadre actuel. Disons-le franchement, le modèle actuel sur favorise le développement des régions du sud du Québec et maintien en sous-développement les régions dites ressources. Depuis des décennies, nous avons es- sayé d’adapter ce modèle, mais en fait, c’est le modèle de développement et d’occupation du territoire lui-même que nous devons changer. Transformer une grande partie de notre région en zone de simple cueillette de ressources et de protection écologique, occasionne un coût économique et démographique énorme, que des régions comme la nôtre ne doivent plus assumer seules. Dorénavant, si des décisions comme un moratoire sur la navigation commerciale sur le Saguenay ou une diminution majeure des possibilités de récoltes forestières devaient se confirmer, nous devrons obtenir une compensation pour nous donner les mêmes chances de développement : transfert significatif d’emplois gouvernementaux stables en région, transformation maximale des ressources dans les régions où elles sont prélevées, etc. UNE SÉRIE D’ÉLECTIONS À METTRE À PROFIT Le contexte politique actuel se prête parfaitement pour élaborer et obtenir la mise en place du nouveau modèle de développement nécessaire. En effet, d’ici un an, se tiendront des élections municipales, fédérales et québécoises. Ce sera le cadre idéal pour interpeller nos futurs élus sur leur vision de ce nouveau modèle d’occupation du territoire à élaborer. Si nous voulons un développement régional différent du déclin tranquille auquel nous assistons depuis plus de 40 ans, il nous faudra, ensemble, développer et mettre en œuvre une nouvelle approche efficace et plus équitable. Qu’on se le dise, c’est le début d’un temps nouveau, celui le temps d’appliquer le principe de «protection et de développement socio-économique des populations de toutes les régions du Québec»!

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