Journal Juillet 2021

Pa g e 6 | J U I L L E T 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – La microbrasserie Pie Braque poursuit sa lancée en complétant sa troisième phase de développement. L’ajout d’un nou- veau fermenteur, l’automatisation de procédés et une mise à jour de la stratégie marketing permettront à la coopérative brassicole d’aug- menter de 20 à 25 % sa production. Le plan de croissance 2021-2022 devrait s’achever au printemps prochain et nécessitera un investissement de plus de 80 000 $. «Cette troisième phase est justifiée, entre autres, par une augmentation significative des commandes prove- nant du secteur de la restauration et par l’enthousiasme d’un groupe de consommateurs pour la location de barils », explique Philippe Dufour, directeur des opérations chez Pie Braque. MrFab partenaire Victime de son succès, la coopérative de travailleurs de Jonquière s’est tournée vers un partenaire régional pour planifier une partie de sa croissance. «La firme saguenéenne MrFab est un partenaire de longue date. Nous avons souvent collaboré et nous leur confions, aujourd’hui, la conception et la fabrication de notre sixième cuve de fermentation. Le réservoir entière- ment fait d’acier inoxydable aura une capacité de 3800 litres. » Un nouveau créneau Parallèlement à l’engouement pour la microbrasserie, il s’est développé au sein des amateurs de bières artisana- les un intérêt tout aussi fort pour la fabrication de la bière maison. Ceux qu’on appelle les nano-brasseurs s’équipent de façon semi-profession- nelle et ne se contentent plus d’ache- ter des bouteilles. «Nous recevions beaucoup de demandes pour la location de barils. Les gens se cons- truisent des frigos à bière avec un système de ligne et de carbonatation et sont en mesure de servir nos bières pression à la maison. » Intriguée, l’équipe de Pie Braque a commencé à prendre au sérieux les nombreuse demandes et ont monté un système de consignation. «Nos brassins sont divisés mainte- nant en catégories : embouteillage, restauration et particuliers. Les gens payent une consigne sur le baril et lorsqu’ils le ramène vide, nous les remboursons. » Automatiser le nettoyage Cette intérêt du consommateur pour le baril a eu pour conséquence d’aug- menter certaines tâches peu renta- bles pour l’entreprise. « L’un des éléments importants dans notre troisième phase est le développe- ment et la conception, en partenariat avec MrFab, d’un nettoyeur automati- sé de barils. » Une machine qui pourrait laver à la fois deux contenants et libérer du temps homme. « Présentement, le nettoyage de fûts requiert un employé à temps plein pour un roulement de 10 barils à l’heure. La machine pour- rait en faire une trentaine à l’heure sans la supervision de l’équipe. » Un avantage compétitif et économique considérable étant donné les enjeux de main-d’œuvre. «C’est une tâche peu valorisante et très énergivore. De plus, l’ajout du nouveau fermenteur va demander plus de gens à la produc- tion. De là, l’intérêt pour l’automatisa- tion. » Philippe Dufour précise que la machine, selon son efficacité, pourrait devenir un produit commercialisable par la firme MrFab. Communiquer sa passion Sur les 80000 $ d’investissements dans le plan de croissance, un 15000 $ est dédié à une nouvelle stratégie de com- munication. Toujours en négociation, le gestionnaire de Pie Braque précise qu’il fait affaire avec une entreprise de la région pour la vision marketing. «Il ne s’agit pas de revoir le site internet ou encore de changer le logo, mais plutôt de mieux communiquer qui nous som- mes. Remettre l’accent sur notre carac- tère local et nos valeurs coopératives. Nous sommes bien connus ici et nous désirons avoir le même rayonnement sur l’ensemble du Québec. La stratégie tournera donc autour de publications accrocheuses et de capsules vidéo diffusées sur les médias sociaux.» Le contenant et le contenu La nature d’une microbrasserie est d’innover et de proposer de nouveaux produits. Pie Braque n’échappe pas à la règle et recommencera la R&D d’ici l’automne. «Nous sortons nos nou- veautés au printemps. L’été étant une saison où la demande explose, nous nous concentrons uniquement sur la production. Notre nouvelle bière, une blanche aux fruits, connaît un grand succès et nous la reproduirons à trois occasions durant la saison estivale. Cet automne, nous reviendrons avec des produits en bouteille plus classique.» La tendance actuelle dans le milieu brassicole est l’abandon par les brasseurs de la bouteille de verre. L’industrie semble préférer le contenant d’aluminium qui est plus léger et passe- partout. Toutefois, pour Pie Braque, pas question de tout changer pour tout de suite. «Nous sommes attachés à la bouteille en verre. Pour nous, une bière saison ne peut pas être conservée dans une canette. De plus, une encanneuse coûte plusieurs centaines de milliers de dollars. C’est un investissement impor- tant qui n’augmente pas le volume. Nous préférons l’option hybride. Nous proposons une gamme en canettes et nos classiques en bouteille», conclut le directeur des opérations. Pie Braque : automatiser et communiquer Philippe Dufour, directeur des opérations, Simon Mélançon, directeur de production, Felix Daviault-Ford, directeur qualité / R&D et Samuel Giguère, responsable des communications (Photo : Courtoisie) CROISSANCE par Maxime Hébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com 1001362

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