Journal Juillet 2022

Pa g e 1 0 | J U I L L E T 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Il est impératif de se préoccuper de la relève agricole ou l’on risque de voir la région se dévitaliser, estime Mario Théberge, président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Quand les agriculteurs n’ont pas de relève, ils liquident leur entreprise et ça en fait une de moins sur le territoire. Les voisins achètent les terres, mais ce n’est pas comme ça qu’on dynamise nos rangs. Des fermes de moins, c’est de la dévitalisation dans nos milieux. S’il n’y avait pas d’agriculture, les villages n’existeraient pas », affirme-t-il. Dans un contexte où l’autonomie alimentaire prend de plus en plus de place dans les discours gouvernementaux et où les superficies cultivables diminuent dans d’autres pays, l’enjeu de la relève devient donc crucial. « C’est l’avenir de notre région. Avec les changements climatiques, le Québec pourrait se trouver en position de devenir le grenier du monde. Nous serons indispensables pour nourrir la population québécoise, mais aussi celle de la planète. À long terme, l’agriculture, il faut y investir, pendant que les terres sont encore à nous, que nos producteurs et nos jeunes sont motivés », indique M. Théberge. Financement difficile Des releveurs intéressés, il y en a. Toutefois, l’un des gros problèmes qu’ils rencontrent se situe au niveau du financement. « Ça se joue là. L’intérêt des jeunes, on le voit. Ils sont présents. […] Les inscriptions sont en hausse dans les institutions d’enseignement. Sauf que, quand ils finissent, ils n’ont pas l’argent pour acheter une ferme. Ça va prendre des aides financières, des programmes pour les soutenir », estime Mario Théberge, qui rappelle qu’une exploitation laitière, par exemple, peut valoir plusieurs millions de dollars. Selon le président de la Fédération de l’UPA régionale, les jeunes qui ont déjà de la famille dans le milieu agricole sont plus à même de s’établir dans le domaine, avec l’appui de leurs parents et leur connaissance des différentes possibilités. Pour les autres, le défi est plus grand. Paradoxalement, un producteur qui vend à son enfant a des impacts fiscaux plus importants que s’il vendait à un étranger, une iniquité décriée par l’UPA. « Il faut investir dans la relève agricole » Mario Théberge, président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean. (Photo : Courtoisie UPA) Pour cette édition 2022 de notre thématique agriculture et agroalimentaire, notre équipe de rédaction, en partenariat avec l’UPA Saguenay- Lac-Saint-Jean, s’est penchée sur des sujets en lien avec l’autonomie alimentaire et la préservation de notre « garde-manger » collectif. Nous abordons également les enjeux et les différentes opportunités liés à la transformation et à l’achat local. Enfin, nous espérons que cette cinquième édition de notre thématique Agriculture et Agroalimentaire : cultiver la nordicité permettra à nos lecteurs d’en apprendre davantage sur les défis et les réalisations des artisans de cette industrie majeure pour notre région. Bonne lecture! La rédaction Mario Théberge, président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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