Journal Juillet 2022

Pa g e 1 8 | J U I L L E T 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I DOLBEAU-MISTASSINI – Au Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ), les éleveurs de bétail souhaitant accéder au marché des épiceries doivent passer par des abattoirs hors région. Une situation causée par l’absence d’installation de type A1 sur le territoire. Les choses pourraient toutefois changer puisqu’une étude de faisabilité concernant un abattoir mobile est en cours. Une première partie de l’Étude d’opportunité pour développer et commercialiser une viande de spécialité issue de la région du SLSJ a été livrée au courant des derniers mois. Comme son nom l’indique, l’objectif est de déterminer si l’ensemble de la chaîne de valeur de la production de viande pourrait être viable au SLSJ. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de produit provenant du porc, de l’agneau et du bœuf entièrement transformé ici. « Le circuit de la viande est une longue chaine dont le maillon faible est à l’extérieur de la région», s’exprime François Potvin, conseiller agricole pour la MRC de Maria-Chapdelaine. M. Potvin fait référence aux abattoirs de type A1, ceux qui ont les autorisations pour distribuer les carcasses vers la vente au grand public et qui sont absents de la région. «Lorsque la vague du mouvement achat local a frappé, le consommateur s’est aperçu qu’il n’y avait pas de viande 100 % SLSJ. La raison est simple, les abattoirs sont à l’extérieur. Les choses sont toutefois appelées à changer. La hausse du prix de l’énergie, comme les carburants, et la pénurie de maind’œuvre font pression sur le marché. En effet, les producteurs de la région voient leur marge bénéficiaire grugée par le transport et, pire encore, dû au manque de personnel, certaines entreprises de manutention ont dû fermer. Le résultat, on élève les animaux ici, mais on ne les revoit jamais parce que ramener les carcasses coûte trop cher. » D’autres facteurs, soulevés par l’étude, démontrent que les consommateurs, dans leur processus d’achat, prennent en compte des critères comme la provenance et la qualité. De plus, on indique également dans le rapport que la consommation de viande de spécialité est appelée à croître au cours des prochaines années, en lien avec la demande pour des produits plus distincts, locaux et plus respectueux du bienêtre animal et de l’environnement. Une solution mobile Les quatre MRC du SLSJ ainsi que la Ville de Saguenay étudient donc si un projet d’unité d’abattage mobile serait viable. «Après notre première ronde de récolte de données, nous savons que la demande est là. Les producteurs sont ouverts à un tel projet. La mobilité est aussi un facteur gagnant. L’abattoir couvrirait de cette façon l’ensemble du territoire en se déplaçant de secteur en secteur et en y restant pour des périodes limitées », souligne François Potvin qui ajoute qu’on vise l’ouverture d’un tel service d’ici les deux prochaines années. L’unité mobile est une remorque pouvant être tirée par un tracteur ou un camion et dans laquelle il y a les équipements nécessaires à l’abattage des bêtes. La remorque est alimentée en électricité et comprend les systèmes d’eaux et de drainages requis pour les opérations. Plusieurs entreprises manufacturent ce type d’installation et les prix gravitent autour du demi-million de dollars dépendamment de la grosseur de l’unité. « Selon nos prévisions, trois employés seront nécessaires au bon fonctionnement des activités qui devraient représenter l’abattage d’une dizaine de têtes par jour. L’équipe derrière le projet devrait se retrouver à l’automne pour déterminer certains enjeux reliés au financement et au concept, dont la structure juridique (privé, public, coopérative) qui chapeautera l’abattoir. L’objectif des MRC n’est pas de devenir propriétaires des installations. Toutefois, ça va peut-être prendre un premier investisUn abattoir mobile pour une viande 100% régionale parMaximeHébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com Une unité d’abattage mobile de la marque américaine Friesla. (Photo : Friesla) Depuis 25 ans dans votre frigo

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