I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I J U I L L E T 2 0 2 2 | Pa g e 3 5 des eaux usées. J’ai pu toucher un peu à tout et j’ai même effectué durant mes congés scolaires une analyse RH des différentes filiales de Cegerco. À la fin de mes études, je possédais une bonne connaissance de l’entreprise et de son fonctionnement », souligne l’entrepreneure. Faire sa place Le népotisme est le terme utilisé lorsqu’un dirigeant favorise les membres de sa famille au détriment des autres employés. Une situation qui crée un climat toxique et qui peut créer des tensions entre les travailleurs. «Bien sûr que j’ai eu un filet de sécurité en dessous de moi qui m’a permis de prendre plus de risque. Toutefois, mon père s’est toujours assuré de ne pas me placer dans une situation qui rendrait les autres employés inconfortables. Lorsque j’ai gradué de l’université en 1999, j’ai commencé ma carrière chez Mecfor. À l’époque, il s’agissait de la plus petite division de Cegerco et nous étions onze employés. J’ai été embauchée à titre de représentante technique aux ventes et mon supérieur immédiat était le directeur général de la division. Je n’étais donc pas sous les ordres de mon père et je pense que c’était la meilleure façon de faire au niveau de l’éthique professionnelle. » Voler de ses propres ailes En 2007, Éloïse Harvey décide de se retirer de Mecfor pour aller s’installer à Montréal. « Je voulais du changement et je rejoignais mon conjoint qui résidait là-bas. À cette époque, j’étais au développement des affaires pour la division de génie-conseil de Cegerco. Au même moment, nous avons fusionné avec la multinationale WorleyParsons et ç’a été une période où j’ai énormément appris. J’ai pu vivre la grande entreprise et mes patrons étaient basés à Calgary ou encore en Australie. Nous avions plusieurs contrats dans le secteur des mines et ç’a été très enrichissant au niveau professionnel. En parallèle, je discutais avec mon père pour prendre sa succession à la tête de Cegerco». Au bout de trois ans d’attente, aucune date n’avait été fixée pour le transfert des pouvoirs. Mme Harvey approchait la quarantaine et elle se sentait prête à devenir propriétaire d’entreprise. « J’ai changé mes plans et j’ai plutôt proposé à mon père de racheter Mecfor. Je voulais voler de mes propres ailes et il a accepté. J’ai conclu une entente avec le Fonds d’investissement canadien SeaFort Capital pour m’aider à financer mon projet et, en 2018, je suis devenu propriétaire de Mecfor. » EPIQ Machinerie Au mois d’août 2021, Mecfor annonce une fusion complète avec un fabricant d’équipements de manutention lourds de Saint-Bruno-de-Montarville en Montérégie. La nouvelle entreprise devient EPIQ Machinerie et les installations saguenéennes sont conservées. «En unissant nos forces avec celle d’Advanced Dynamics, nous brisons les barrières à notre croissance. Une entreprise qui croît comme la nôtre se heurte tôt au tard à une problématique de production. En fusionnant, nous avons désormais accès à une unité de fabrication de type mécanosoudé en Inde. Cette usine détenue à part entière par EPIQ Machinerie compte 350 employés et absorbe l’ouvrage occasionné par l’augmentation de notre volume d’affaires. Avoir ce satellite sur le continent asiatique est un avantage majeur. Quelque 70 % des contrats que nous réalisons sont hors Québec. Je pense que pour l’avenir de notre entreprise, la fusion a été une excellente décision et les chiffres ne mentent pas. Pour notre première année d’activité, nous avons augmenté de 30 % nos revenus combinés. Nous devrions donc enregistrer un chiffre d’affaires de 70 M$. En plus, nous avons connu une hausse de nos effectifs de 25 %. En pleine pénurie de main-d’œuvre, c’est quelque chose dont nous sommes particulièrement fiers », commente Éloïse Harvey qui termine en soulignant l’encadrement précieux qu’elle a eu de son père dans le développement de sa fibre entrepreneuriale. «Si un jour mon entreprise devient plus grande que l’empire bâti par mon père, je crois que c’est lui qui en serait le plus fier. » Une unité d'entretien des voies ferrées. Le type d’équipement que fabrique Epiq Machinerie pour des clients mondiaux. (Photo : Archives)
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