Journal Juin 2019

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I J U I N 2 0 1 9 | P a g e 7 Vaudreuil, où les travaux ont débuté l’an passé, et 200 M$ à l’usine d’Arvida. Le début de la construction de la ligne Micoua-Saguenay par Hydro-Québec, prévu en 2019, vient s’ajouter. Les retombées économi- ques des travaux de sous-traitance accomplis dans la région pour ce projet sont estimées à 15 % de sa valeur de 632,6 M$. Aluminium L’abandon des tarifs douaniers sur l’aluminium des États-Unis et du Canada est vue d’un bon œil par l’économiste de Desjardins, qui apporte toutefois un bémol. « Ça diminue de beaucoup l’incertitude. Toutefois, l’Accord Canada-États- Unis-Mexique n’est pas encore ratifié et des tensions commerciales subsis- tent au niveau international. […] On espère que ce soit favorable au sec- teur. L’incertitude retient les projets et investissements, mais le marché de l’aluminium évolue à l’international et d’autres éléments peuvent venir influencer le prix des matières et les décisions », analyse-t-elle. Même si la levée des tarifs ne signifie par forcément l’annonce de nouveaux investissements, il s’agit tout de même d’une nouvelle positive pour la région. « Ça laisse penser que ce qui est annoncé ou en cours pourra se poursuivre ou s’accélérer », souligne Chantal Routhier. Par ailleurs, la volonté de Rio Tinto de se positionner comme leader sur le marché de l’aluminium vert, notam- ment grâce à la certification Aluminium Stewardship Initiative, lui permet de se distinguer de la concur- rence et d’ouvrir de nouveaux mar- chés. La venue du projet Elysis dans la région constitue également une opportunité pour le milieu de se posi- tionner dans ce créneau d’avenir, croit l’économiste. Main-d’œuvre Le défi de la main-d’œuvre préoccupe de plus en plus les entreprises, dont certaines peinent à pourvoir les postes disponibles. Même si le taux de chômage de la région devrait être parmi les cinq plus élevés au Québec en 2019-2020, atteignant 5,4 % en moyenne pour ces deux années, il se trouve à peine plus élevé que celui de l’ensemble de la province, à 5,1 %. Il s’agit en outre d’un creux historique, ce qui, combiné à la tendance bais- sière du taux d’emploi et d’activité, représente bien le défi auquel fait face le marché du travail. « On a perdu un bon 5 % au niveau du taux de chômage au Saguenay–Lac- Saint-Jean depuis plusieurs années. Cette diminution est plus prononcée que dans le reste du Québec », affirme Mme Routhier. L’économiste explique que, dans la région, la baisse du taux de chômage n’est pas liée à la performance du marché de l’emploi, mais bien au vieillissement de la population. La population active (15 à 64 ans) affiche notamment une tendance baissière depuis 2012, alors que l’âge médian s’accroît (49,9 ans en 2017). Ainsi, les besoins d’emplois proviendront à plus de 98 % de départs à la retraite sur l’horizon 2017-2021, selon les don- nées d’Emploi Québec. « Oui, il y a de la création d’emploi au Saguenay– Lac-Saint-Jean, mais presque tous les emplois à combler seront des départs à la retraite », estime Chantal Routhier, qui précise que le taux de chômage est donc de moins en moins un indicateur de la vitalité économi- que d’un milieu. Mentionnons que plusieurs stratégies et initiatives ont été mises en place pour répondre aux enjeux que le marché du travail présente. « Ça va tout de même relativement bien. Il y a des projets qui pourraient se réaliser ou sont en cours. On n’est pas dans une économie moribonde », conclut Mme Routhier. Inf.:nhttps://www. desjardins.com/ressources/pdf/ Le projet de Métaux BlackRock, qui vient de commencer, pourrait influencer à la hausse les prévisions. (Photo Shutterstock

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