Journal Juin 2020
P a g e 3 6 | J U I N 2 0 2 0 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I Depuis plusieurs années, l’indus- trie du gaz naturel (GN) comme source d’énergie, ou pour soutenir ou propulser le développement économique chez nous fait la manchette des médias du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Bien entendu, quand les gens abordent le sujet ils se réfèrent rapidement aux projets d’Énergie Saguenay et de Gazoduq. Il faut cependant souligner que, même si ceux-ci représentent quelque 14G$ d’investissement potentiel et des retombées exceptionnelles à long terme, le GN liquéfié qui sera produit par GNL est destiné à 100% à l’exportation internationale. Toutefois, il existe d’autres projets et enjeux liés à cette industrie dans la région. Ceux-ci recèlent un potentiel important pour le Saguenay–Lac- Saint-Jean, particulièrement au cha- pitre de la disponibilité de cet incom- parable combustible, notamment pour le secteur industriel. Il faut savoir que le GN constitue une source d’énergie irremplaçable, dans de nombreux procédés qui requièrent une flamme vive ou une source de chaleur très élevée et contrôlable, qui ne peut être générée par l’électricité. C’est notamment le cas dans les fonderies et dans la production des métaux. Aujourd’hui, plus de 40 % du gaz naturel consommé mondialement serait utilisé dans le cadre de la pro- duction industrielle et leurs procédés. Par ailleurs, nous constatons qu’il existe beaucoup de confusion dans l’opinion publique en regard de la rai- son d’être et de la finalité de ces diffé- rents projets en développement chez nous. Dans les textes qui suivent, nous tenterons donc de vous éclairer sur ces différents investissements potentiels et sur les technologies qui soutiennent cette chaîne de valeur, qu’il s’agisse de production, de trans- port, de distribution ou de consomma- tion du gaz naturel. Voici, les différents projets dont il sera question dans ce dossier : - Énergir (gazoduc existant et prolongement du réseau) - Énergir (approvisionnement de la ZIP) - Gazoduq (conduite de transport de GN) - GNL Québec (Énergie Saguenay) - DGSC Canada (micro-liquéfac- tion) - RL Énergies (distribution de GNC) - Sysgaz (GNL-R) et GNR Qu’est-ce que le GN? (G.B.) Le GN est un hydrocarbure naturel. Cette matière première est incluse dans une classe de composés organiques fossiles, constitués de carbone et d’hydro- gène. Le pétrole brut, le gaz naturel et le charbon en font notamment partie. Les parties pre- nantes du marché de l’énergie l’appellent souvent le carburant propre ou Clean Fuel, comparative- ment au pétrole ou au charbon, qui émettent entre 30% et 50% de plus de GES, au moment de leur con- sommation. Sa combustion est donc moins polluante que celle du charbon (sans compter l’absence de particule dans l’environnement). Dans de très bonnes conditions de combustion, ses seuls rejets sont du gaz carbonique et une petite quantité d’oxyde d’azote. À l’état brut (avant traitement de nettoyage en usine), le gaz naturel se compose à quelque 95% de méthane (CH4). Il peut contenir également, en quantités variables, de l’éthane, du propane, du butane et du pentane (souvent désignés collective- ment sous le nom de « liquides du gaz naturel (LGN) »). On y trouve parfois des constituants non énergétiques comme l’azote, le dioxyde de car- bone, le sulfure d’hydrogène et l’eau. Le gaz naturel est débarrassé de la plupart des LGN et de tous les cons- tituants non énergétiques (purification) dans des usines de traitement, avant d’être mis sur le marché et introduit dans un gazoduc, pour être ensuite livré aux clients. Il est plus léger que l’air et se disperse dans l’atmosphère lorsqu’il est libéré. Il est naturellement inodore. On lui ajoute une substance odorante, le mercaptan, qui dégage une odeur s’apparentant à celle des œufs pour- ris, et qui permet de le détecter à des concentrations très faibles dans l’air (moins de 1 %). Le gaz naturel n’est ni toxique ni soluble dans l’eau. Le méthane peut aussi être produit par la décomposition de biomasse fores- tière, agricole ou même à partir des sites d’enfouissement de déchets. (Lieux d’enfouissement sanitaire (LES) ou lieux d’enfouissement techniques (LET)) où la décomposition des matiè- res enfouies génère des gaz, principa- lement du méthane. (Au Québec les exploitants de ces sites doivent obli- gatoirement et légalement les capter pour éviter qu’ils ne se retrouvent dans l’atmosphère).Dans ce cas, il est appelé biogaz ou gaz naturel renou- velable (GNR) s’il est évidemment récupéré pour être exploité. Une pro- duction de GNR à grande échelle per- mettrait dans le futur de le substituer au gaz naturel fossile. Ce carburant est, de ce fait, souvent appelé carbu- rant vert ou Green fuel. Il peut aussi être liquéfié pour faciliter son transport ou son utilisation. (Voir autre texte sur le GNL-R) Donc peu importe qu’il soit fossile ou renouvelable, il s’agit toujours de la même molécule. Précisons que presque 100% de tout le GN utilisé par les industries, commerces et consom- mateurs du Québec provient de l’Ouest canadien et des États-Unis. Il est transporté chez nous par le réseau de conduite de la société Énergir. Le gaz naturel: au-delà d’Énergie Saguenay par Guy Bouchard PRÉSIDENT ET ÉDITEUR guybouchard@informeaffaires.com
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