Pa g e 2 0 | J U I N 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MASHTEUIATSH – L’innovation et la recherche et développement (R&D) sont au cœur de la vision de développement économique portée par Pekuakamiulnatsh Takuhikan pour la communauté de Mashteuiatsh. «Nous souhaitons être des précurseurs, développer des idées intéressantes pour notre avenir. L’économie sur laquelle repose le système actuellement va évoluer. Dans le domaine forestier, par exemple, on sait que la coupe forestière va évoluer. Il y a toute la transition énergétique. Nous souhaitons être partie prenante de ce changement », affirme le chef Gilbert Dominique. Avec la présence de deux Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) sur son territoire, Mashteuiatsh se trouve en bonne position pour réaliser cette vision. D’abord, la Vitrine technologique sur les biochars et les bioproduits implantée dans la communauté est née d’un partenariat entre le CCTT Agrinova, associé au Collège d’Alma et Biochar Boréalis. «Ça évolue assez rapidement, c’est très intéressant ce volet », souligne M. Dominique. Le second est le CCTT Écofaune Boréale, spécialisé en fourrure nordique et associé au cégep de Saint-Félicien. Il se consacre à la réalisation de recherches appliquées combinant le développement technologique, l’aide technique, le transfert de connaissances, la diffusion d’informations scientifiques ainsi que l’acquisition de pratiques sociales novatrices. Il veut permettre à tous les acteurs impliqués dans le développement de la chaîne de valeur de la fourrure nordique de se repositionner économiquement par rapport à la réalité du marché mondial, dans le respect des exigences de développement durable et des pratiques des Premières Nations. Habitation Pekuakamiulnuatsh Takuhikan travaille aussi sur un autre projet d’innovation, dans le domaine de l’habitation cette fois. L’idée est de développer une vitrine technologique sur les maisons et logements adaptés aux membres des Premières Nations, particulièrement celles implantées au nord. «Nous avons obtenu du financement pour réaliser un plan d’action avec un promoteur local. Le projet combinerait la production en fonction des besoins et la question de la formation. D’autres Premières Nations pourraient venir faire former leurs ouvriers afin qu’ils développent l’expertise et puissent monter les habitations dans leur communauté», explique Gilbert Dominique. Parcs Innus Autre pan important de la stratégie de développement économique de la communauté de Mashteuiatsh, l’occupation du Nitassinan et sa protection pourraient permettre la création de concepts novateurs. M. Dominique aimerait voir la création de parcs Innus, fonctionnant un peu sur le même principe que les parcs provinciaux de la SÉPAQ, mais sous la gestion des Premières Nations. De nombreux lieux d’importance culturelle ou historique pour les Pekuakamiulnuatsh, comme la rivière Ashuapmushuan, sont disséminés sur le territoire et pourraient être mis en valeur. «L’idée serait de les rendre accessibles pour l’ensemble des visiteurs, en les protégeant tout en générant une activité économique. Ils apporteraient une valeur ajoutée par notre culture, notre mode de vie, notre connaissance du territoire et notre histoire très intéressante. Ces parcs pourraient devenir une destination touristique régionale importante. Je suis convaincu qu’ils rayonneraient aussi à l’international. » Parc industriel Le parc industriel de Mashteuiatsh est également un incontournable de son développement économique et ne fait pas exception à la vision d’innovation prônée par les dirigeants. «Nous souhaitons que les futurs créneaux qui s’implantent dans le parc industriel reflètent notre intérêt pour la R et D et l’innovation. Toutefois, nous avons de la place pour différents besoins aussi. » La première phase ayant été complétée et remplie en 2019, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a acquis des terrains du côté de Roberval. Ceux-ci permettront aussi de désenclaver le parc en le raccordant à la route régionale. «En début de mandat [août 2021], nous avons confirmé notre engagement à développer cette deuxième phase. Nous mettons beaucoup d’efforts pour trouver le financement pour déployer les infrastructures », assure M. Dominique. Cette deuxième phase comprendrait une trentaine de terrains. Le chef des Pekuakamiulnuatsh assure qu’il y a déjà de l’intérêt de la part de promoteurs à l’intérieur de la communauté, mais aussi à l’extérieur. «C’est un levier de développement important. C’est vraiment une priorité», réitère-t-il. Mashteuiatsh mise sur l’innovation Le chef des Pekuakamiulnuatsh, Gilbert Dominique. (Photo: Courtoisie) Développement économique par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Mallette est fière de participer au développement des parcs régionaux MALLETTE.CA
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