Journal Juin 2022

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I J U I N 2 0 2 2 | Pa g e 4 3 Les chiffres ne trompent pas : depuis 5 ans au Québec, plus de travailleurs quittent le marché du travail qu’il en entre. Sans intervention vigoureuse, les analyses indiquent que cette situation critique ne devrait se résorber qu’à partir de 2030/2032…Ajouter à cela les effets de la Covid-19, notamment sur l’immigration, et on obtient un resserrement spectaculaire du marché du travail, avec un taux de chômage de 3,9 % au Québec (Vs 5,9 % au Canada), du jamais vu en près de 50 ans… Nous en ressentons d’ailleurs les effets tous les jours : limitation des heures d’ouverture des entreprises, report/abandon de projets d’expansion, forte augmentation des prix, etc. Mais comment rétablir l’équilibre sur le marché du travail ? Plusieurs solutions sont possibles : ramener des retraités au travail, repousser l’âge de la retraite, améliorer la participation au marché du travail de certaines catégories de travailleurs (autochtones, personnes avec de légers handicaps), augmenter les seuils d’immigration, attirer plus d’étudiants internationaux, etc. En voici une des plus prometteuse : lancer une consultation visant à limiter temporairement l’ouverture de certains commerces le dimanche, le temps que le marché du travail se rétablisse. Posons comme hypothèse que le dimanche représente un septième de tous les emplois du secteur commercial au Québec et que 50 % des commerces qui ouvrent actuellement le dimanche, fermeraient suite à une décision concertée. Cela « libérait » l’équivalent d’environ 45 000 postes à temps plein, qui deviendraient ainsi disponibles pour travailler ailleurs. C’est l’équivalent de 25 % du nombre total de chômeurs au Québec, d’une année d’immigration internationale au Québec ou de 20 % des 238 000 postes actuellement vacants au sein des entreprises du Québec. De mars à mai 2020, nous avons vécu une limitation de l’ouverture le dimanche des commerces dits « non essentiels », ceci avec un bon niveau d’approbation de la population et des entreprises. La mise en place d’éventuelles limitations temporaires de l’ouverture de certains commerces le dimanche, devrait être l’objet d’une consultation préalable des divers acteurs impliqués : associations d’entreprises, population, entrepreneurs, syndicats, municipalités, etc. On peut même imaginer que le consensus pourrait plutôt se fixer sur une autre journée que le dimanche, le lundi par exemple. En plus de contribuer à une baisse de pression pour le marché du travail, l’adoption d’une journée de fermeture pour une partie des commerces, présenterait de nombreux avantages pour les travailleurs, leurs familles et la diminution générale du stress global dans la société. Plus spécifiquement, cela enlèverait une importante pression, notamment sur les plus petits commerces locaux, ceux-là même que nous voulons tous préserver en ces temps postpandémie. Adoptée il y a une trentaine d’années, il est des plus naturel de réévaluer collectivement le concept de l’ouverture de tous les commerces le dimanche. Amon sens, il s’agit d’une voie des plus prometteuse, autant en termes de cohésion économique que sociale. Pourquoi ne pas prendre le temps de l’étudier ? Une partie de la solution pour le marché du travail CHRONIQUE ÉCONOMIQUE par Roger Boivin Chroniqueur roger@gpstrategique.com La zone commerciale situé sur le Boul. Talbot dans l’arrondissement Chicoutimi. (Photo : Courtoisie : Zone Talbot)

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