Journal Mai 2019

P a g e 1 4 | MA I 2 0 1 9 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I Le consultant en logistique de transport Dany St-Pierre est formel. Deux des solutions aux problèmes de main-d’œuvre dans ce secteur économique sont de redonner ses lettres de noblesses au ferroviaire et de revoir la conception des remorques qui transportent de la marchandise sur de longues distances, pour augmenter leur efficience. L’homme avance qu’un volume de marchandise beaucoup plus impor- tant devrait voyager par train, même s’il explique que d’importants investis- sements sont rendus nécessaires parce que le Canadien National (CN) a grandement négligé l’entretien et la mise à niveau du réseau régional de chemin de fer au cours des 40 derniè- res années. Si bien que les entrepri- ses qui avaient besoin de transport se sont tournées vers le routier, selon Dany St-Pierre. « Les PME ont quitté le ferroviaire, ce qui a permis à de belles entreprises de camionnage de voir le jour dans la région et au Québec », estime-t-il. Mais la pénurie de chauffeurs longue distance fait en sorte que le ferro- viaire devra revenir en force chez- nous. D’ailleurs, le consultant souli- gne que la concrétisation de la mine et de l’usine de Métaux BlackRock devrait grandement changer la donne. « À mon avis, le CN devrait annoncer une mise à niveau de son tronçon ferroviaire entre Chibougamau et le Saguenay au cours des prochains mois », explique-t-il. Même s’il estime qu’on est loin de la coupe aux lèvres, le spécialiste avance qu’il restera à régler la question de la voie de contournement entre Arvida et le Port de Saguenay pour éviter aux clients qui se dirigent vers zone por- tuaire d’emprunter le tronçon de Rio Tinto (CFRS). Mais Dany St-Pierre avance qu’il faudra également amélio- rer considérablement l’efficacité et les équipements qui permettent aux mar- chandises d’accéder et d’être transbor- dées sur le rail. Selon lui, la complé- mentarité de nos moyens de transport de marchandise est incontournable pour supporter notre développement économique futur. Des remorques inter-modulaires Dans ce contexte, Dany St-Pierre parle abondamment de l’inter- modularité des remorques comme une solution intéressante pour rendre notre flotte de transport longue dis- tance plus efficace. Il s’agit d’une toute nouvelle approche de concep- tion de ces équipements pour qu’ils puissent accommoder différentes catégories de marchandise. À titre d’exemple, il explique qu’une remor- que transformable pourrait transpor- ter un chargement de bois d’œuvre à l’aller, alors qu’elle pourrait véhiculer un cylindre de GNL au retour. Ainsi, l’industrie pourrait rendre ses déplacements plus rentables et effi- caces. À la clé, moins de camions sur les routes, donc moins de chauffeurs à remplacer. « Le transport est entiè- rement à repenser. Il faut réfléchir à la façon d’adapter les remorques pour qu’elles ne circulent jamais vides. Ça existe en Europe. Chez nous, on a tout ce qu’il faut pour créer des nou- velles remorques inter-modulaires plus légères et plus polyvalentes », argumente-t-il. Le Nord-du Québec un laboratoire Un des thèmes chers à Dany St- Pierre, ce sont les changements tech- nologiques qui sont en passe de transformer radicalement l’industrie du transport routier. Bien entendu, on pense tout de suite aux différents appareils connectés, dont le fameux « logbook » électronique, qui accu- mulent des données sur le travail et le comportement des chauffeurs, mais également sur la performance de leurs équipements. En effet, une foule de données peuvent être collectées à partir de ces systèmes qui viennent en support aux entreprises de camionnage. Même l’habileté et les compétences des chauffeurs sont prises en compte. Mais ce qui anime notre homme, c’est le transport 4.0. « La décennie 2020 sera celle des laboratoires technolo- giques. Pourquoi la région et le Nord- du-Québec ne seraient-elles pas un laboratoire pour tester le transport 4.0? », lance-t-il. Il fait ici référence aux camions autonomes, qui sont utilisés par de nombreuses entreprises à travers le monde, notamment sur les sites miniers, mais qui pourraient être utilisés sur de longues distances pour desservir les projets au-delà de la limite du territoire forestier. « La route de la Baie James est une des seules au Canada équipée de la fibre optique sur toute sa longueur. C’est la route idéale pour tester les camions autonomes en toute sécurité. Nous avons tout ce qu’il faut pour dévelop- per ces technologies. Il faut devenir une région de savoir dans ce domaine », propose-t-il en guise de conclusion. Le ferroviaire et les remorques modulaires à développer Le consultant en logistique de transport Dany St-Pierre a signé à titre d’expert sur le Comité Transport, mis en place à la suite du Sommet économique régional de 2015. (Photo Guy Bouchard) Transport longue distance par Guy Bouchard PRÉSIDENT ET ÉDITEUR guybouchard@informeaffaires.com › Il est obligatoire d’ immobiliser votre véhicule lorsque les signaux clignotent. › Il est interdit d’utiliser la voie ferrée comme route à pied, en véhicule ou en VTT . › Il est obligatoire de traverser la voie ferrée aux passages à niveau prévus. › Il est interdit de ranger du matériel, de stationner un véhicule ou de circuler en véhicule ou VTT à moins de 5 mètres de la voie ferrée. › Pour la sécurité de tous les usagers, il est primordial d’être vigilant en tout temps près des voies ferrées. LES SERVICES FERROVIAIRES DU ROBERVAL-SAGUENAY DE RIO TINTO VOUS REMERCIENT DE VOTRE COLLABORATION.

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