Journal Mai 2019

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I MA I 2 0 1 9 | P a g e 2 5 se lier à cela. « On pourrait aussi s’adresser à de nouveaux marchés », estime-t-il. Un parc industriel Promotion Saguenay vise également le développement d’un parc industriel aéroportuaire sur les terrains dont elle et la Ville de Saguenay sont proprié- taires autour de l’aéroport. Il y a déjà quelques entreprises en lien avec le milieu aérien qui sont déjà installées à proximité, mais l’organisme souhaite être plus actif dans ses démarches pour attirer d’autres entreprises du domaine à venir s’implanter ici. « On est convaincu qu’on a l’espace et les avantages pour faciliter l’installation de ces entreprises ici. […] Actuellement, on vise très large », mentionne Patrick Bérubé. Le DG de Promotion Saguenay donne comme exemple d’entreprises qui pourraient s’implanter près de l’aéroport des organisations œuvrant dans les pièces et les équipements, liées aux opérations commerciales aériennes, ou encore des sous- contractants liés à la Défense natio- nale. « Ça pourrait être gagnant pour toute la région », croit-il. Promotion Saguenay ne ferme pas non plus la porte au transport de cargo aérien, mais souligne que cet aspect doit être évalué plus en profondeur avant de se prononcer sur la question. L’organisme de développement éco- nomique a également des projets d’investissement pour faire démarrer le projet d’aérogare. Il évalue aussi la possibilité d’améliorer des infrastruc- tures autour de l’aérogare, dans les investissements pour les années à venir. Saguenay-Bagotville Si le nom de l’aéroport a été modifié pour y ajouter Saguenay il y a quel- ques années, c’est que les gestion- naires voulaient distinguer les opéra- tions civiles des activités de la base militaire, mais surtout mieux faire con- naitre qu’il y a à Saguenay un aéro- port où les avions commerciaux et privés peuvent atterrir. « L’Aéroport Saguenay-Bagotville est une des por- tes d’entrée de notre région. Il est donc important de pouvoir le refléter dans notre nom. Même si Saguenay est maintenant bien connu à travers notre province, il n’en demeure pas moins qu’il y a peu de gens qui sont à même de faire le lien entre aéroport de Bagotville et Saguenay en dehors de notre région », indique la directrice de l’aéroport, Louise Bélanger. Par ailleurs, les gestionnaires ont constaté qu’il était difficile de trouver Saguenay dans les bases de données des transporteurs aériens. « Certaines recherches sur le Web indiquent d’ailleurs que l’aéroport le plus proche de Saguenay est Québec! Il nous est donc apparu impératif de débuter des démarches auprès de nos partenaires aériens actuels afin de les inviter à utiliser le nom Saguenay sur leurs sites de réservations, sur les billets et cartes d’embarquement et autres du genre », précise Mme Bélanger, ajoutant qu’il est d’usage que ce soit le nom de la ville de l’aéroport qui soit utilisé lors de voyages en avion. D’autres démarches en ce sens seront faites auprès d’entités régulant les opérations aériennes dans le monde. Inf. : aeroport.saguenay.ca L’aérogare devra subir des travaux de réfection afin de permettre de poursuivre le développement de l’aéroport. (Photo courtoisie) LA RÉGION GAGNERAIT AVEC UN PONT À TADOUSSAC Depuis près de 20 ans, la Société du pont sur le Saguenay propose le remplacement des traversiers actuels Baie-Ste-Catherine/Tadoussac par la construction d’un pont à l’embouchure du Saguenay. Sur la Côte-Nord et dans Charlevoix, ce projet jouit d’un support assez fort. Chez nous, il est souvent présenté comme un compétiteur direct du projet de pont, qui pourrait être construit pour soulager l’actuel pont Dubuc. Les promoteurs du ce deuxième ouvrage d’art à Chicoutimi, estiment que, pour éviter la traverse de Tadoussac, une partie impor- tante de la circulation entre Québec et la Côte-Nord, emprunte le parc des Laurentides et donc traverse le pont Dubuc. La Côte-Nord à peu d’impact sur le pont Dubuc Validons donc cette hypothèse à l’aide des chiffres de circulation connus. Selon Transport Québec, le volume de circulation qui emprunte le pont Dubuc chaque jour est d’environ 46 000. De ce nombre, un maximum de 930 par jour est à destination ou en provenance de la Côte-Nord, puisqu’il s’agit du volume de circulation quotidien observé sur la route 172 entre Ste-Rose-Du-Nord et Sacré-Cœur. On peut estimer qu’environ 50 % de ces 930 véhicules par jour ont le Saguenay-Lac-St-Jean comme destination ou origine. Ceci nous permet de déduire que plus ou moins 460 véhicules par jour ne passeraient plus par Chicoutimi, si un nouveau pont était construit à l’embouchure du Saguenay. C’est moins de 1 % du trafic quotidien du pont Dubuc…Il est donc difficile de croire que la circulation de ou vers la Côte-Nord sera LE facteur de décision déterminant la construction d’un nouveau pont à Chicoutimi. Impact des traversiers sur la faune marine La circulation maritime à l’embouchure du Saguenay, incluant les projets industriels actuellement sous étude (BlackRock, Arianne et GNL), sera de l’ordre de 1 050 passages (525 navires) par an, alors que plus ou moins 10 000 autres passages (5 000 navires) empruntent annuellement le St-Laurent à la hauteur de Tadoussac et que 40 000 passages de traversiers annuels sont recensés à Tadoussac, pour un total d’environ 51 050 passages de grands navires par an. La réduction sonore, notamment pour les bélugas, résultant du retrait des 40 000 passages de traversiers par an (soit près de 80 % du trafic maritime de la zone) serait donc considérable. Comportement routier à risque Le pont de l’embouchure du Saguenay augmenterait aussi considé- rablement la sécurité sur cette section de la route 138, une zone où 30 % des accidents sont attribuables, selon Transport Québec, au «Syndrome de la traverse ». Ce «Syndrome » est la tendance (démontrée) des automobilistes à adopter des comportements routiers très agressifs et risqués, pour ne pas rater la dite traverse. Le nouveau pont de l’embouchure du Saguenay, serait une pièce maîtresse de la prolongation éventuelle de la route 138 vers Terre-Neuve, via un tunnel sous le détroit de Belle-Isle, un projet qui aura des impacts économiques majeurs sur le Saguenay-lac-St-Jean et sur la ville de Québec. La localisation optimale du pont de l’embouchure du Saguenay, est un secteur étroit, dit « La Boule», où traversent déjà les lignes électriques de la Manic. Des ponts suspendus semblables ont été érigés dans les fjords de Norvège. Un coût global (pont, approches et routes d’accès) de 550 millions de dollars canadiens a pu être extrapolé des récentes réalisations Norvégiennes. Finalement, n’oublions pas qu’un tel pont ultra-moderne deviendra lui-même un spectaculaire produit d’appel touristique. Ériger un pont suspendu à l’embouchure du Saguenay est une idée qui, en plus d’un intérêt économique certain, prend une grande signification politique, notamment pour les citoyens de la Côte-Nord. Il y a bien sûr des supporteurs et des opposants, mais considérant que le Saguenay-Lac-St-Jean en retirera de nombreux avantages, notre région aurait tout intérêt à mieux connaître ce projet et à en appuyer plus activement la réalisation au bénéfice de tout le Québec. Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine.

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