Journal MAI 2021

I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA I 2 0 2 1 | Pa g e 1 9 Besoin de chauffeurs-livreurs Du côté de Transcol, la pénurie tou- che aussi les chauffeurs-livreurs classe 3, soit ceux qui conduisent des véhicules un peu plus gros qu’un cube, mais plus petit que les classe 1. « C’est un métier qui, je trouve, est très dévalorisé. L’emploi n’a pas été valorisé dans les dernières années. L’industrie a beaucoup envoyé les gens vers la classe 1, sans se préoc- cuper trop trop de la classe 3. […] Et pourtant, avec ce qu’on vit actuelle- ment, quand on achète sur Internet, ce sont ces travailleurs-là qui livrent ces colis aux résidences. La pandé- mie a accentué la pénurie dans ce domaine-là », précise la directrice générale de Transcol, ajoutant qu’actuellement, ce sont 30 % de ses employés pour ce type de camions qui devraient prendre leur retraite d’ici deux à trois ans. La pénurie limite la croissance Caroline Girard explique que l’entre- prise a connu une hausse de 25 % dans le petit colis et le LTL (less-than- truckload ou moins qu’un camion complet), alors que la pénurie de chauffeurs-livreurs est intense. « On est comme déséquilibrés. On doit refuser une dizaine de nouveaux clients par jour. C’est incroyable! […] On pourrait avoir une croissance d’au moins 10 % du chiffre d’affaires. C’est malheureux, parce qu’on voudrait grossir, mais on manque d’employés pour ça », raconte-t-elle. Transcol souhaite donc revaloriser ce métier. Ses gestionnaires espèrent d’ailleurs offrir la formation pour ce type d’emploi dans les murs de l’entreprise en alternance travail- études, comme elle l’avait fait pour les chauffeurs classe 1. Cela permet- trait aux participants d’obtenir une Attestation de formation profession- nelle (AFP). Mme Girard est en dis- cussion avec le Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC) pour pouvoir le faire. « C’est tout nou- veau, ça ne s’est jamais fait », men- tionne-t-elle, ajoutant que ces postes ont un horaire régulier, sur les heures de commerce, soit d’environ sept heures à cinq heures. Des impacts de la pandémie Entre augmentation de la demande et pénurie de main-d’œuvre, la pandé- mie a véritablement eu des impacts pour l’industrie du transport. Elle ajoute beaucoup de travail, en termes de gestion notamment. « On est tous débordés. Des fois, ça arrive qu’entre entreprises on s’entraide aussi pour les débordements. […] Les congés COVID, on en a. […] C’est spontané, ce n’est pas prévu. Un employé qui arrive demain matin et qui nous dit que son enfant a eu un cas dans son école et qu’il doit s’isoler, il faut gérer tout ça, et en manque de personnel, c’est encore pire », conclut Caroline Girard. Inf. : lesjardinsdusaguenay.com / transcol.ca Un camion des Jardins du Saguenay sur la route. (Photo : Courtoisie) Le sage conseil en droit des transports COMPRENDRE... IMAGINER... AGIR... www.sblavocats.com Il fut un temps où les propriétaires et les exploitants de véhicules lourds ne consultaient leur professionnel du droit des transports que lors de l’émission d’un constat d’infraction. Or, la Loi concernant les propriétaires, les exploitants et les conducteurs de véhicules lourds fait en sorte qu’il est plus prudent, afin d’éviter des conséquences fâcheuses, de consulter un professionnel et d’être accompagnés régulièrement et préventivement dans le suivi de votre dossier auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), et ce, afin de contrôler et/ou de vérifier le bien-fondé des avis qu’il contient. En effet, le dossier d’évaluation continue d’une entreprise de transport tenu par la SAAQ est à la base d’un régime disciplinaire appliqué par celle-ci, ainsi que par la Commission des transports du Québec (CTQ). Il faut savoir que ce dossier est évolutif et qu’il ne représente pas seulement une énumération de points de pondération et des seuils à ne pas atteindre. Il donne une image claire de la gestion rigoureuse ou non effectuée par l’entreprise; il est une image de ses forces et de ses faiblesses, en matière de sécurité routière. C’est pourquoi ce dossier d’évaluation doit représenter un portrait fidèle et réel de la situation du transporteur afin de ne pas le pénaliser à tort. La politique d’évaluation de la SAAQ prévoit l’envoi d’avis automatiques lorsque le propriétaire et/ou l’exploitant atteignent certains seuils d’évaluation, jugés non acceptables par la SAAQ. Ces lettres demeurent au dossier du transporteur et servent au soutien de la preuve, lorsque ce transporteur sera convoqué devant la Commission des transports du Québec (CTQ). C’est pourquoi, il est essentiel que le contenu de ce dossier soit systémati- quement vérifié, supervisé et corrigé en cas d’erreur ou d’élément contestable. Ce travail peut permettre d’éviter d’être convoqué devant la CTQ et évitera, dans les cas qui le permettent, que le dossier ne révèle un portrait défavorable de gestion chez le transporteur, pouvant conduire ultimement à l’interdiction d’exploiter. Pour cette raison, le professionnel du droit du transport doit voir, de façon préventive, si les avis émis sont fondés, justifiés et exacts, et que le dossier d’évaluation continue présente un portrait évolutif favorable du comportement de l’entreprise. Si tel n’est pas le cas, le professionnel du droit du transport pourra recommander l’adoption de mesures correctives à implanter par le transporteur, en amont de la convocation devant la CTQ. Plus que jamais, les gestionnaires d’entreprises de transport ont besoin d’être accompagnés par un professionnel du droit qui peut répondre à tous leurs besoins, incluant le droit du transport. Marie-Claude Gagnon, avocate, En collaboration avec Pierre Gimaïel, consultant en transport Tél. : 418 668-3011 « C’est pourquoi, il est essentiel que le contenu de ce dossier soit systématiquement vérifié, supervisé et corrigé en cas d’erreur ou d’élément contestable. »

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