Journal MAI 2021

Pa g e 3 2 | MA I 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – MapGears, une entreprise dans le secteur des technologies de l’information (TI), réalise présentement son plus gros contrat en partenariat avec la multinationale Fujitsu. Le projet, qui consiste à peaufiner un logiciel qui répertorie et centralise l’infor- mation sur le trafic maritime canadien, est une commande de Transport Canada. Il s’agit d’un chantier de trois ans qui permet à la firme saguenéenne de faire évoluer sa plateforme techno- logique et de confirmer sa notorié- té dans le secteur de la géomati- que. L’équipe de MapGears se compose d’une dizaine d’employés répartis à Chicoutimi, Québec et Montréal, mais dont le siège social et la majorité des ressources humaines se trouvent dans la région. Depuis 2006, la firme s’investit dans le domaine de la géomatique, c’est-à-dire le dévelop- pement de logiciels qui collectent, traitent, analysent et diffusent des données géographiques. Pour se faire une idée des avantages, rappelons que l’application populaire Google Maps est un outil de géomati- que. MapGears propose donc depuis ses débuts une solution à ses clients leur permettant de repérer et de gérer leurs effectifs ou équipements sur un territoire donné, en utilisant les tech- nologies du Web. À titre d’exemple, un club de motoneige peut connaître en temps réel la localisation de ses surfaceuses et les diriger vers des sentiers à entretenir. Un contrat sur mesure « À l’automne 2018, Transport Canada a émis un appel d’offres pour la réalisation d’un logiciel permettant en temps quasi réel de fournir des données sur la circulation maritime, sur la météo, sur les glaces, sur les vents, sur la faune, sur la pollution et sur les zones sensibles des côtes ouest et est canadiennes. En résumé, un outil qui centralise les données géographiques de l’activité côtière », explique Daniel Morissette, copro- priétaire de MapGears. Après vérification et analyse du con- tenu de l’appel d’offres, l’homme d’affaires et son équipe se sont rendus compte que les compétences recher- chées pour la réalisation du système de Connaissance améliorée de la situation maritime (CASM) correspon- daient à 90 % de leur expertise. «En lisant les exigences, nous recon- naissions notre technologie Evouala. » Une opportunité que le groupe ne pouvait pas laisser passer. Toutefois, il y avait un obstacle et de taille. David apprivoise Goliath «Nous n’étions pas une assez grosse entreprise pour soumissionner sur un tel projet. À l’époque le contrat repré- sentait 75 % de la valeur de notre entreprise. C’était trop risqué de se lancer seul là-dedans. Il nous fallait un partenaire solide qui pouvait essuyer les pertes si le projet venait à échouer. » C’est à ce moment que l’équipe a approché la multinationale Fujitsu : un partenariat plutôt insolite entre David et Goliath. «Normalement, les grandes sociétés comme Fujitsu jouent le rôle d’entre- preneur général et redistribuent un 15 à 20 % de l’ouvrage à des tiers comme nous, mais pas cette fois. Nous leur avons proposé un partena- riat 50/50 et ils ont accepté. Ils four- nissent l’équipe technique et nous, la solution technologique », explique l’homme d’affaires, qui précise que la relation avec le géant se passe bien. Par ailleurs, le monde de la géomati- que au Québec n’étant pas très grand, les gens chez MapGears con- naissaient plusieurs employés de la multinationale qui étaient impliqués dans ce secteur d’activité, ce qui a constitué un avantage indéniable. Cette association permet à MapGears de poursuivre sa croissance en embauchant, notamment, de cinq à six ressources humaines dédiées à cette tâche, en plus de consolider le reste de son équipe. «Nous gardons le droit de propriété sur le logiciel. Il évolue donc de façon accélérée dans un projet de trois à quatre millions de dollars par année. Dès l’obtention du contrat, nous avons mis en place une stratégie de diversification en diri- geant le reste de notre équipe vers du développement d’affaires. D’ailleurs, l’acquisition d’Ondago, il y a quelque mois, fait partie intégrante de cette stratégie. » Un développement adaptatif Au moment de soumissionner pour Transport Canada, cinq entreprises étaient en lice et conformes pour répondre à l’appel d’offres. Le gou- vernement a octroyé le contrat au partenariat MapGears et Fujitsu à la suite d’un concours. «Nous avions deux mois pour monter un prototype et le présenter aux fonctionnaires d’Ottawa. » Une façon de faire de plus MapGears, fleuron régional de la géomatique parMaximeHébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com Capture d’écran du système Evouala-CASM. Ensemble des navires en progression sur les eaux du Saint-Laurent et de la Côte est canadienne. L’application permet de connaître leur direction et leur nom. (Photo : Courtoisie) L’application garde l’entièreté des données en mémoire. Il est donc possible de voir les trajectoires des navires selon les dates . (Photo : Courtoisie)

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