Journal MAI 2021

Pa g e 3 4 | MA I 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I Le concept de train routier gagne en popularité et permet de relever les défis du transport de marchan- dises sur route. Les entreprises de transport de marchandises par camion-remorque seraient-elles à l’aube d’une révolution? Selon Maude Gagné, ce pourrait bien être le cas avec la popularité grandis- sante du train routier, un concept apparu il y a quelques années et qui consiste, pour un camion, à tirer deux semi-remorques au lieu d’une seule. « Depuis 2019, à la suite de modifica- tions à la réglementation du transport hors normes, on voit de plus en plus de trains routiers sur les autoroutes du Québec », explique-t-elle. Le qua- trième épisode de la saison 2020-2021 du concours de vulgarisa- tion Néo est consacré au mémoire de maîtrise de Maude Gagné. Néo est une activité de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES). Cette recherche, mainte- nant terminée, portait sur la dimension économique du transport par train routier au Québec. Elle a été menée sous la direction du professeur Jacques Renaud, du Département d’opérations et systèmes de décision. « Ces années-ci, dit-elle, cette indus- trie cherche à optimiser la circulation des marchandises dans un contexte de forte croissance du commerce en ligne. La venue d’Internet a modifié nos habitudes de consommation. Avant, le consommateur allait chercher le produit au magasin: ali- ments, vêtements, meubles, appa- reils électroniques. Aujourd’hui, tous ces produits peuvent être livrés rapi- dement au domicile du client. Cette nouvelle façon de faire implique toute une logistique, du camion-remorque sur l’autoroute jusqu’au petit véhicule pour la livraison à domicile. Elle met d’énormes pressions sur la chaîne d’approvisionnement puisque tout le monde veut avoir sa commande rapi- dement et au bon moment.» Un double avantage Deux autres facteurs font partie de l’équation, soit la pénurie de main-d’œuvre et la production de gaz à effet de serre (GES). «En 2019, il y avait plus de 20 000 postes à pourvoir au Canada dans l’industrie du trans- port de marchandises sur route, poursuit-elle. Le taux de roulement est très élevé dans ce secteur. En matière d’environnement, le transport routier en général, incluant l’automo- bile et le train, représente une part importante des émissions de GES au pays, soit 21%.» Dans ce contexte, le train routier offre des avantages cer- tains. «Le train routier nécessite l’achat d’un diabolo pour relier la première remor- que à la seconde, indique-t-elle. Cet investissement est moindre comparé à l’achat d’un camion-remorque d’une quinzaine de mètres de long. Un train routier permet aussi de réduire les besoins en main-d’œuvre, un seul chauffeur transportant deux fois plus de marchandises qu’avec un camion standard. Un autre avantage non négligeable du train routier est la réduction du carburant pour le trans- port d’un volume de marchandises qui, en temps normal, nécessiterait l’usage de deux camions-remorques simples. Moins de carburant veut dire des coûts d’exploitation moindres ainsi que moins de polluants dans l’environnement. Enfin, le train routier, de par sa simplicité, peut être considéré comme une avenue possi- ble pouvant être appliquée à court terme. » Le camion-remorque au 21 e siècle Un train routier, un concept apparu il y a quelques années et qui consiste, pour un camion, à tirer deux semi-remorques au lieu d’une seule.(Photo : Courtoisie) Ce contenu est produit par l’Université Laval. 2390, Alexis-le-Trotteur, Jonquière (QC) G7X 0J7 418.542.4203

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