Journal MAI 2021

Pa g e 4 0 | MA I 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Par souci de répondre à ses enjeux dans le domaine des ressources humaines (RH), Industries Dodec a choisi un che- min innovant. C’est ainsi qu’elle a lancé le recrutement, au cours du dernier mois, d’un coordonnateur RH et mieux être, qui aura notam- ment pour rôle de mettre en place des indicateurs de bonheur. Industrie Dodec, qui se spécialise dans l’usinage, la soudure et la mécanique industrielle, fait partie d’un groupe d’entreprises avec Hydraumarc et Industries Chic. Ses gestionnaires ont décidé d’ajouter une personne dédiée au mieux-être pour venir soutenir la conseillère RH et la coor- donnatrice santé et sécurité au tra- vail, afin de pousser plus loin de développement de l’ensemble de l’organisation. « On veut faire de la rétention, on veut attirer, mais en dehors de tout ça, on veut que les employés soient heureux et qu’ils aient le goût de venir travailler. Il nous fallait quelqu’un de dédié, en quelque sorte la fée du sou- rire au travail, qui va pouvoir répondre aux besoins des employés. […] En intégrant le mieux-être à son titre, c’est plus officiel, les gens vont savoir à qui se référer. Ça va porter l’équipe, y compris la direction, à ne pas l’encombrer de dossiers en RH, qui n’ont pas de lien avec le mieux- être des employés », explique Véronique Quévillon, conseillère en RH et SST chez Industrie Dodec. Augmenter le plaisir au travail En plus des indicateurs liés au bon- heur, cette personne sera notamment responsable de développer des pro- grammes et initiatives pour agrémenter l’ambiance et le plaisir au travail, ainsi que pour encourager la reconnaissance entre les employés, gestionnaires, etc. « La personne va faire beaucoup de plancher, il va y avoir une proximité avec les gens. Elle va les sonder et faire de la gestion participative. On veut vraiment mettre l’emphase sur l’implication de ceux-ci. […] Par la proximité avec les gens, on veut les inciter à se confier sur ce qui leur manque. C’est de tout prendre en considération. Avec toute l’informa- tion qu’on peut amasser, on va pou- voir suivre l’évolution de tout ça et de ce qu’on met en place à travers le temps. […] On veut aussi implanter des programmes avec le Bureau de normalisation du Québec (BNQ). On avait déjà beaucoup de choses en place, mais on veut les officialiser », mentionne la gestionnaire. Industrie DODEC vise le bonheur au travail L’équipe d’Industrie Dodec. (Photo : Courtoisie) STRATÉGIE par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. MAXIMISER LES POTENTIELS DE LA FORÊT RÉGIONALE TOUJOURS DEUX POIDS DEUX MESURES! 2000 NOUVEAUX EMPLOIS DIRECTS D’ICI 10 ANS! Le mois dernier, le Bloc Québécois rendait publique une série d’études sur la maximisation économique et environ- nementale de la filière forestière des 9 grandes régions productrices de bois du Québec. C’est mon entreprise, le Groupe Performance Stratégique, qui a réalisé ces études (celle pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean est intégralement disponible sur le portail web d’Informe Affaire). Pour notre région, les données révèlent que sur une possibilité de coupe annuelle de 7,9 millions de m³ de bois, 6,3 millions sont effectivement prélevés. Ainsi, 1,6 million de m³ par an de bois sont dits sans preneur . Il s’agit principalement de feuillus, dont environ 1 million de m³ seraient économiquement récoltables. Il est important de souligner que ce volume est accessible sur des superficies déjà en exploitation et ne requiert donc pas d’augmentation des aires de coupe forestière. L’étude a permis de calculer que, sur un horizon de 10 ans, la récolte et la transformation (première, deuxième et troisième) de ce 1 million de m³ additionnel de bois, pourrait potentiellement créer 1 252 nouveaux emplois directs dans la région. L’analyse a ensuite démontré que, toujours d’ici 2031, 478 emplois directs supplémentaires pourraient potentiellement être créés chez nous, dans les secteurs forestiers dits, à valeur ajoutée , en maximi- sant la deuxième et troisième transformation forestière chez nous. Ainsi, d’ici 2031, la maximisation soutenue de la filière forestière du Saguenay–Lac-Saint-Jean pourrait donc générer un total de 1 730 nouveaux emplois directs, soit un accroissement potentiel de 22,3 % par rapport aux 7 745 emplois régionaux existants actuellement dans cette filière. La maximisation de la filière forestière du Saguenay–Lac- Saint-Jean pourrait donc générer un total de 3 546 nouveaux emplois directs (directement dans la filière forestière), indirects (fournisseurs) et induits (nouvelle consommation générée). La moyenne salariale par emploi généré serait de 46 919 $ par an. Pour les gouvernements, les nouveaux revenus annuels de taxes et impôts seraient de 53,3 millions $ pour Québec et de 18,2 millions $ pour Ottawa. Les 3 546 emplois directs, indirects et induits qui pour- raient résulter de la maximisation de la filière forestière au Saguenay–Lac-Saint-Jean d’ici 2031, représentent l’équivalent de 30 141 emplois sur l’île de Montréal, quand on tient compte de l’importance relative des bas- sins d’emplois des deux régions. Les nouveaux projets régionaux potentiels pour assurer la transition L’étude a identifié où ces 3 546 emplois directs, indirects et induits pourraient être créés : • La récolte forestière et l’aménagement : 1 056 nouveaux emplois. • Le transport : 181 nouveaux emplois. • Les scieries/usines de panneaux : 405 nouveaux emplois. • Les papeteries : 176 nouveaux emplois. • La deuxième et troisième transformation : 1 728 nouveaux emplois. Les principaux secteurs d’avenir pour la région sont: les produits de charpente, les produits de bois d’ingénierie, les palettes, les granules, les biocarburants, le biogaz, les panneaux de bois préfabriqués (comme l’usine de West Fraser à Chambord où 120 emplois en usine ont été créés), les matériaux cellulosiques (comme le projet de Produit Forestier Résolu à Kénogami), et le dévelop- pement d’un réseau régional de serres, afin de favoriser notre autonomie alimentaire. Dans le contexte actuel, la concrétisation de ces nouveaux emplois potentiels, sur 10 ans, sera néanmoins un objectif difficile à atteindre. Une implication et un accompagnement beaucoup plus soutenus, notamment du fédéral, devront être au rendez-vous. En effet, pour l’ensemble de la filière forestière québécoise, le gouvernement du Canada ne consacre que 71 millions $ de soutien par an, pour une industrie de 60 000 emplois générant 20 milliards de chiffre d’affaires. Le nouveau plan de relance post-COVID de 100 milliards du gouvernement fédéral lui permettra, c’est à espérer, de contribuer sérieusement à la maxi- misation de notre stratégique filière forestière.

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