Journal Mars 2020

P a g e 1 6 | MARS 2 0 2 0 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I DOLBEAU-MISTASSINI – Pôle économique de la MRC de Maria- Chapdelaine, Dolbeau-Mistassini est la seule ville au Québec à déte- nir un complexe intégré de forêt, qui inclue la récolte, le sciage et la papetière pour valoriser les copeaux. Un très gros avantage stratégique pour cette communau- té du nord est du Lac-Saint-Jean, assure le maire Pascal Cloutier. « Nous sommes l’une des seules places où le chemin forestier débou- che sur la scierie de l’autre côté de la rue. Avoir la bonne fibre à proximité de la ressource est avantageux au niveau des coûts et de la main- d’œuvre. À cela, il faut ajouter la pré- sence de gros équipementiers pour nos trois scieries en plus des usines de machinage. Les PME c’est une de nos forces », précise M. Cloutier. Le maire avoue que sa municipalité s’est beaucoup développée autour de l’industrie forestière et sur ses nombreuses PME. Le parc industriel du côté nord n’a presque plus de terrain à offrir et c’est ce qui explique notre nouveau projet de parc à déve- lopper dans le secteur Mistassini. «Nous avons commandé une étude à la firme LGP Stratégies immobiliè- res pour démontrer le potentiel des terrains. Le secteur Dolbeau est passablement limité avec un taux d’occupation de 85 % et ceux qui restent ont des contraintes naturelles avec la présence de milieux humides. Des terrains abordables « Le secteur Mistassini est plus pro- pice au développement avec une superficie construisible potentielle de 1,4 million de mètres carrés. Les plans et devis seront faits cette année en vue de la construction en 2021. C’est un projet de quelques millions de $ qui va se rembourser avec les taxes des entreprises qui vont s’y installer parce que nos ter- rains seront à prix compétitifs. Les promoteurs veulent des sites prêts à louer, acheter ou construire. Les entreprises cognent à la porte et on n’a presque plus rien à leur offrir. On a beaucoup d’entrepreneurs et évidemment, on est très compétitif au niveau de notre taxation commerciale et industrielle. Nous offrons aussi des programmes pour aider les entrepri- ses. On lance un message fort depuis l’embauche de notre directrice du développement économique Isabelle Simard dont l’arrivée a changé la donne. » Du gaz naturel, une priorité Depuis son entrée en poste à la mairie de la troisième ville en importance dans la région en 2017 après Saguenay et Alma, Pascal Cloutier mise sur le prolongement du réseau gazier au Saguenay– Lac-Saint-Jean notamment sur son territoire. «À la Table régionale des élus, il n’y a pas de cachette, je suis le porteur du dossier. Il n’y a pas d’entrée de gaz naturel à Dolbeau-Mistassini et ça n’a aucun sens. Ce projet fait partie des quatre priorités de la Table des élus, et ce, pour toute la région, incluant Saint-Honoré, Chicoutimi- Nord et le Haut du Lac (dont les prochaines phases des serres Toundra). Même à Saint-Félicien, il y a une sortie, mais la ligne déjà est trop petite et il n’y a plus de disponibilité. Le projet avec Énergir doit se concrétiser à court terme, soit deux ou trois ans. Mais pour cela, ça prend le financement des deux paliers de gouvernement à Québec et Ottawa. Le prolonge- ment du gazoduc dont l’ampleur est de plus de 100 M$ peut également se faire par étape. Mais c’est un incontournable pour notre développement. » M. Cloutier soutient que l’impact est important au niveau des coûts d’énergie. Selon lui, c’est le nerf de la guerre. «Il y a beaucoup d’infra- structures comme les écoles et l’hôpital qui pourraient s’alimenter, en plus des entreprises comme la papetière qui utilise de l’huile lourde. En fait, pour les entreprises de fabrication qui consom- ment de l’énergie, le gaz naturel change complètement le portrait.» Précisons que dans une analyse d’Énergir présentée à la MRC de Maria-Chapdelaine au printemps 2019, le tracé préliminaire du prolon- gement régional fait état de 300 kilomètres dans 13 municipalités, qui pourraient être reliées au réseau gazier pour desservir quelque 200 clients potentiels. Pôle commercial et de services Quand on regarde tout le volet commercial, Dolbeau-Mistassini demeure le pôle du haut du Lac. Les élus travaillent beaucoup avec les Chambres de commerce, la SIDAC, les gens du milieu. « Il y a bien un enjeu avec les bannières qui ferment et ça nous touche aussi. Nous sommes en mode solution en appuyant nos gens pour trouver des avenues et voir ce qui s’en vient pour maintenir nos activités. Un nouveau comité consultatif en développement Dolbeau-Mistassini : un complexe intégré de la forêt par Dominique Savard dsavard@informeaffaires.com Maire de Dolbeau-Mistassini depuis 2017, Pascal Cloutier est également le président de l’Alliance forêt boréale, une organisation qui fait la promotion de l’exploitation durable de la forêt boréale et de ses ressources naturelles. (Photo : Courtoisie)

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