Journal Mars 2021

Pa g e 3 0 | MA R S 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I La sommité en environnement rappelle qu’en regard de l’objectif numéro 8 (sur un total de 17) qui concerne la crois- sance économique dans le programme de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour le développement durable Horizon 2030, l’économie est vue comme un moyen et non comme une fin. «En principe, il faut que la croissance soit d’abord pour les plus démunis pour leur donner les moyens de pouvoir satisfaire leurs besoins de santé, éducation, alimentation, eau potable, énergie. Ces besoins ne sont pas satisfaits à l’échelle planétaire. Donc, c’est une crois- sance qui est allométrique, c’est-à- dire différentielle selon là où on est rendu. Les croissances qui sont toujours plus grandes pour les plus riches, ça, ce n’est pas du développement durable. Mais une croissance générale de la productivité, de la circularité, c’est compatible. On peut aller plus vers une économie de service, une économie qui a des composantes locales, qui est inclusive, qui répartit les richesses. » Selon M. Villeneuve, la pandémie donne des exemples et des contre- exemples de ce qui se passe. « Le fait que les plus riches s’enrichissent encore plus vite pendant la COVID- 19, c’est une anomalie. On se rend compte que le néolibéralisme, c’est une faillite. On le voit d’ailleurs dans les pays les plus néolibéraux qui ont été les plus victimes de la pandémie. Les gens dans l’insécurité ne peuvent pas se protéger parce que l’État ne débourse pas suffisam- ment et ne répartit pas correctement, à des degrés différents. Ce sont les trois pays (États-Unis, Angleterre et Brésil) qui ont eu le plus de morts, de difficultés économiques résultant de la pandémie », précise-t-il. Répondre à des besoins humains Claude Villeneuve soutient que le fait de faire des affaires devrait être considéré comme une façon de répondre à des besoins humains. « Fondamentalement, on ne fait pas des affaires seulement pour faire des affaires. On le fait parce qu’on veut résoudre des problèmes, satisfaire à une demande qui est conditionnée par des besoins. C’est une définition simple de l’économie. Malheureusement, il y a beaucoup de choses qui viennent polluer l’économie. Par exemple, les faux besoins. On crée par le marketing des besoins qui n’en sont pas, qui sont liés au paraître plutôt qu’à l’être. Économie et développement durable vont de pair par Dominique Savard dsavard@informeaffaires.com Pour le directeur de la Chaire en éco-conseil à l’UQAC SAGUENAY – Est-ce que développement économique et les affaires vont de pair avec le développement durable ? «Bien oui. C’est d’ailleurs ce qui permet d’intégrer le maxi- mum de gens dans cette mouvance, cette transition vers un monde qui va être capable de mieux vivre entre nous et avec la nature», répond instantanément Claude Villeneuve, directeur, professeur titulaire de la Chaire en éco-conseil à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

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