Journal Mars 2021

I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA R S 2 0 2 1 | Pa g e 9 SAGUENAY – Pour Chrystine Martel et Christian Desbiens, pro- priétaires d’AMEC Construction, il allait de soi que la meilleure per- sonne pour prendre la relève des affaires était leur fille Marie-Pier, passionnée par la construction depuis l’enfance et diplômée en génie civil depuis 2016. La démar- che a été officialisée en 2020, alors qu’elle a rejoint l’actionnariat de l’entreprise familiale. Marie-Pier Desbiens a officiellement été intégrée dans AMEC Construction en 2016 en tant que chargée de projet, après y avoir fait ses stages pendant ses études universitaires et collégiales. « Marie-Pier a toujours aimé la construction. Elle a toujours baigné là-dedans. […] Ça s’est fait très naturellement. […] Je ne voyais pas d’autre personne qu’elle pour prendre la relève », affirme Chrystine Martel. Pour Marie-Pier, la décision s’est éga- lement prise facilement. « Quand est venu le moment de faire mon choix de carrière, rien ne passait devant, rien n’était venu surpasser la cons- truction. Ensuite, j’ai demandé si c’était possible que j’intègre la com- pagnie et que je prenne leur relève. C’était fluide », explique-t-elle. Milieu non traditionnel Dans un milieu plus typiquement mas- culin, c’est une fierté pour Mme Martel de voir sa fille prendre la relève. « Dans le milieu de la cons- truction, tu imagines souvent que c’est le fils qui va reprendre l’entreprise. Mais nous, c’est notre fille qui est inté- ressée, qui apporte des idées nouvel- les. C’est un bonheur de voir notre fille aussi intéressée », souligne-t-elle. Selon Marie-Pier Desbiens, les fem- mes commencent à être plus présen- tes dans ce secteur et à y faire leur place, même si, lors de ses études collégiales en Techniques de génie civil, il n’y avait que trois étudiantes dans sa cohorte et qu’à l’université, elle estime qu’il y avait peut-être 2 % à 3 % de femmes dans ses cours. « Plus ça va, plus il y a de femmes. Cette année, pour la première fois, j’ai fait un chantier où, par moments, on était seulement des femmes. […] Il y a eu des fois où j’ai été confrontée à des commentaires misogynes. Il arrive des moments où c’est plus difficile parce que tu es une fille, mais c’est une minorité de fois. Le fait que tu sois compétente est le plus important », note-t-elle. Elle considère que la grande impor- tance qu’elle accorde au respect et son professionnalisme lui ont permis de faire sa place au sein de l’entre- prise. Curieuse, elle adore aussi apprendre sur tous les aspects d’AMEC Construction à partir de l’expérience de tous les employés et elle pose beaucoup de questions. « Je pense qu’il faut foncer, ne pas s’arrêter au jugement des autres et se faire confiance. Ce n’est pas parce que tu es dans une minorité que tu n’as pas ta place », croit-elle. « On a vraiment de bons commentaires des clients. De plus en plus, ils vont pas- ser directement par elle. Elle a une belle relation avec eux », souligne Chrystine Martel. Une coach incontournable Si, au départ, parents et fille n’avaient pas prévu d’accompagnement parti- culier pour l’intégration de leur fille, ils ont vite fait volte-face pour se tourner vers une coach professionnelle, Audrey Tremblay. L’investissement en valait vraiment la chandelle, selon les deux entrepreneures. « On n’y avait jamais pensé. On se disait qu’on n’avait pas besoin de ça, qu’on est tissé serré. Mais oui, finalement, on en avait besoin. Elle nous a guidés, nous a aidés dans nos réflexions », raconte Mme Martel, évoquant le fait que la grande proximité familiale peut aussi être un défi en contexte de travail. Des conflits et divergences d’opinions ont notamment fait surface à certains moments. « C’est différent, quand tu tombes dans le contexte des affaires, il y a des choses que tu ne sais pas. C’est vraiment primordial », ajoute sa fille. La coach professionnelle a tenu avec eux des rencontres individuelles et en groupe, ce qui leur a permis de gérer des problématiques, d’obtenir des trucs et de faciliter les discussions et la transition. Elle leur a aussi donné des pistes pour guider leurs actions, dont le respect, l’écoute, la logique familiale versus l’entreprise, avoir du plaisir, utiliser l’humour, rire et se taquiner. « Tout le monde en est sorti grandi. Ça a profité à tout le monde, même aux employés qui ne sont pas dans la famille. […] Aujourd’hui, on ne pourrait pas avoir de meilleure équipe à la tête d’AMEC Construction », estime Chrystine Martel. Un horizon de cinq à sept ans Christian Desbiens et Chrystine Martel sont encore très actifs dans l’entreprise et ne comptent pas pren- dre leur retraite avant cinq à sept ans encore. Toutefois, ils s’y préparent, notamment en engageant une adjointe pour Mme Martel, qui s’occupe de l’administration, afin de prendre le temps de bien la former avant le départ des cédants. L’embau- che d’une ressource qui pourra appuyer Mme Desbiens pour les esti- mations, notamment, est aussi pré- vue. « La relève, c’est important. On va accompagner Marie-Pier jusqu’à ce qu’on sente que tout est en place pour qu’elle réussisse », précise la mère. « Mes parents, pour moi, sont la meilleure source d’information. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre d’eux », conclut la jeune fille de son côté. . Inf. : amecconstruction.com Une relève familiale pour AMEC Construction Chrystine Martel, Marie-Pier Desbiens et Christian Desbiens, propriétaires d’AMEC Construction. (Photo : Courtoisie) INSPIRATION par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com 1006295 ICI, on change des vies Nouvelle entreprise régionale spécialisée en recrutement de main d’oeuvre qualifiée à l’international Recruter Diversifier Intégrer Patrick Girard 418 719-7770 Érick Boily eboily@grouperha.com www.RHA02.com

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