Pa g e 4 0 | MA R S 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – L’entreprise Groupe Gilbert de Chicoutimi offre depuis l’an 2000 une panoplie de services dans le domaine minier. Si les premiers projets concernaient surtout des ouvrages d’ingénierie civile, aujourd’hui, la société saguenéenne s’emploie à faire de l’exploitation minière. Fondée en 1957 par Fernand Gilbert, un camionneur artisan, l’entreprise familiale s’est fait connaître pour ses services de transport et de déneigement. Forte d’une relève perpétuellement renouvelée, la deuxième génération de Gilbert à accéder à la tête de l’entreprise décide d’orienter les activités vers l’industrie minière. «C’est à l’époque de mon père, à la fin des années 90 que nous avons fait nos premiers contrats dans le secteur des mines. Au départ, notre implication à ce niveau était surtout des projets en génie civil comme des routes et des digues en bentonite», explique Jonathan Gilbert, directeur des grands travaux civils et miniers chez Groupe Gilbert. Jonathan Gilbert fait partie de la troisième génération de sa famille à s’investir dans l’entreprise. Pour lui, l’industrie minière n’est plus seulement un nouveau secteur, mais son gagnepain. «Nos activités dans les mines représentent la plus grosse part de notre chiffre d’affaires. Nous avons au fil des ans développé une expertise. Aujourd’hui, nous sommes présents sur quatre mines, dont une à Fermont et trois au Nunavut. Les travaux effectués vont de la construction de digues au forage de trous à la location de main-d’œuvre et au transport de minerai. » Des conditions extrêmes Localisées dans le Grand Nord, les mines opérées par la firme ne sont pas faciles d’accès. « Il n’y a pas d’autre façon de s’y rendre que par avion. Nos équipes de travailleurs, composées à 50 % de gens de la région, y accèdent en décollant de Bagotville, Mirabel ou Saint-Hubert. Pour ce qui est de l’équipement, nous l’acheminons par bateau. Lorsque nous préparons les expéditions, nous devons nous assurer d’avoir l’ensemble du matériel nécessaire. Il est bête de devoir arrêter les opérations parce qu’une pièce d’équipement est manquante. » Cet enjeu logistique s’ajoute aux températures extrêmes qui peuvent atteindre les -50 Celsius en hiver. «Nous avons des procédures pour les périodes de grand froid. Nous devons parfois arrêter les travaux de construction parce que le métal de la machinerie devient cassant. Il n’est pas rare que des opérations soient mises à l’arrêt le temps de laisser passer une vague de froid», explique l’ingénieur. Des ententes à long terme Dans leurs différents mandats, les gestionnaires du Groupe Gilbert sont amenés à travailler avec des sociétés minières comme Agnico Eagle sur des périodes de plusieurs dizaines d’années. «Ça fait depuis 2008 que nous sommes à la mine Meliadine. Lorsque depuis 14 ans nous sommes en affaires avec un client, ça devient une sorte de partenariat. Pas dans le sens investisseur, nous ne détenons pas d’actions. Il se développe plutôt une étroite collaboration et le souci de la rentabilité des deux parties devient l’enjeu de tous», souligne Jonathan Gilbert. Sans trop vouloir s’avancer sur les projets à venir dans le secteur minier, le directeur conclut que l’attention sera portée sur la diversification pour les prochaines années. «Nous sommes surtout présents sur des mines d’or. Nous voulons explorer d’autres types de minerai afin de nous éviter les contrecoups du marché. » Groupe Gilbert : de transporteur à minier par Maxime Hébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com
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