Pa g e 6 | MA R S 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I Le dernier relevé de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) démontre que, en 2022, le taux d’emploi chez les immigrants a été plus élevé (65,9 %) que celui cumulé par les Québécois de souche (60,5 %). En chiffres, ce sont donc quelque 859500 personnes issues de l’immigration qui, l’année dernière, étaient actives sur le marché québécois du travail. En pleine crise de pénurie de main-d’œuvre, ce relevé à quelque chose de réconfortant, en particulier dans les régions où les besoins en travailleurs sont criants. Pandémie et pénurie de main-d’œuvre Pandémie et pénurie de maind’œuvre obligent. Le Saguenay–LacSaint-Jean s’ouvre davantage à l’immigration même si elle se retrouve en dernière position du palmarès d’accueil des régions, selon la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI). Les immigrants sont particulièrement visibles dans le secteur de la santé ; leur présence discrète se fait aussi remarquer du côté de la moyenne et de la grande industrie, ainsi que dans la restauration et le commerce. Le phénomène n’est pas assez puissant pour combler tous les besoins reliés notamment à l’emploi, cela dit, une tendance semble vouloir se dégager même si elle est faible. « L’immigration peut être perçue par une société comme un défi à surmonter ou une occasion à saisir. Ce qui est certain, c’est qu’elle représente un apport important au développement du Québec et de ses régions, particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population et de pénurie de main-d’œuvre », rappelait, avec beaucoup d’à-propos à la fin du mois de février dernier, un collectif de signataires comprenant notamment des représentants de la Fédération des Chambres de commerce, de Place aux jeunes et d’Emploi et Immigration Québec. Attention aux amalgames Le débat sur l’immigration au Québec ne date pas d’hier. Il suscitait déjà beaucoup d’intérêt à l’époque de René Lévesque. C’est dire ! Si le sujet est débattu chez nous avec encore plus d’ardeur depuis les trois ou quatre dernières années, c’est dû, en majeure partie, au passage de milliers de migrants par le Chemin Roxham. Le Canada et, dans ce cas-ci le Québec, ne sont pas les seules sociétés occidentales à devoir composer avec le déplacement d’un nombre toujours croissant de réfugiés et de migrants. L’immigration, en tant que facteur de développement économique pour le Québec, va bien au-delà de ce qui se passe du côté de Roxham. L’histoire jugera probablement ce dernier événement parmi tant d’autres, comme anecdotique. Quand elle est bien encadrée, l’immigration se révèle telle une véritable bénédiction pour les nations qui en bénéficient. Elle contribue même directement à la naissance des grandes sociétés et à leur consolidation. Migration « interrégionale » À l’échelle du Québec, un autre phénomène prometteur retient l’attention, celui de la migration « interrégionale » dont profitent grandement les régions éloignées. Le Saguenay–Lac-SaintJean n’y échappe pas et c’est tant mieux pour son économie. En 2022, notre bilan migratoire a connu une augmentation de 2 373 personnes. Un record de 35 années a ainsi été battu. C’est la MRC du Fjord-duSaguenay qui a profité le plus de cet apport considérable avec plus de 600 nouveaux venus. L’immigration a plusieurs visages et ses effets sont tous positifs, tant aux plans économiques que social et culturel. La plus grande erreur que le Québec pourrait commettre ces temps-ci serait de mesurer cet outil de développement à l’aune du Chemin Roxham. L’immigration: une occasion à saisir ÉDITORIAL par Carol Néron Collaborateur cneron@informaffaires.com démarrage • croissance • acquisition • relève
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