Édition novembre 2017
4 • NOVEMBRE 2017 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici MASHTEUIATSH – Même si les tra- vaux de construction du centre de recherche BioChar Borealis viennent à peine de débuter dans le parc in- dustriel de Mashteuiatsh, les ges- tionnaires de l’organisation ont déjà enclenché la deuxième phase de dé- veloppement de ce projet de 7,6M$, en passant en mode de commerciali- sation. L’exercice consiste à recher- cher et intéresser des promoteurs à utiliser les « recettes » de biocharbon et de ses produits dérivés, pour créer de nouvelles entreprises. En entrevue avec Informe Affaires, An- dré Benoit, le directeur du projet, accom- pagné de Édouard Robertson, directeur général de la Société de Développement Économique Ilnu (SDEI), partenaire du projet, précisent que les équipements de pyrolyse nécessaires au procédé sont déjà commandés du fournisseur français Etia, alors que les locaux devraient être livrés en juin prochain. Toutefois, le dé- veloppement des produits est déjà avan- cé, en collaboration avec Etia, et les promoteurs sont très enthousiastes en regard du potentiel de développement de l’industrie biocharbon. Les deux hommes estiment que les possibilités de créer de nouvelles entre- prises à partir des produits - biocharbon, biohuile et syngaz - qui seront élaborés par ce centre de recherche sont très élevées. Ils espèrent que le laboratoire jeannois fera des petits, qui se concré- tiseront dans la création d’une nouvelle grappe industrielle au Saguenay–Lac- Saint-Jean. « Je fonde beaucoup d’es- poir sur la création d’une panoplie de petites entreprises. Les applications du biochar sont multiples », lance Édouard Robertson. Un projet territorial Pour André Benoit, la création du Centre de conversion thermochimique de ma- tières lignocellulosiques (CCTML) - le nom technique du laboratoire - constitue un véritable tour de force pour la région. « Une des belles qualités de BioChar Borealis, c’est que c’est un projet terri- torial, il est né dans la région et pour la région », lance-t-il. Il fait ici référence à la présence et l’implication de différents partenaires à l’origine de la mise en place du CCTML, soit, la communauté de Mashteuiatsh, la MRC du Domaine du Roy, Alliance Bois et Agrinova. Débouché pour les copeaux La grappe industrielle potentielle liée à la R&D du CCTML pourrait, à moyen terme, constituer un débouché très intéressant pour le marché des copeaux produits par les scieries de la région. Il faut savoir que l’alimentation des pyrolyseurs se fait en grande partie à partir de cette matière première, même si le procédé peut être alimenté par la biomasse forestière et même agricole. D’ailleurs, selon André Benoit, un programme de qualification et de certification des essences de la forêt boréale est complété. En collaboration avec le partenaire et fournisseur de la technologie de pyrolyse français Etia, huit essences de matière ligneuse ont été testées pour connaître leur potentiel pour la production de biochar. « Un projet en harmonie avec nos va- leurs » Pour Édouard Robertson, la concrétisa- tion du Centre de conversion thermo- chimique de matières lignocellulosiques de BioChar Boréalis s’inscrit parfaite- ment dans les valeurs de Pekuakamiul- nuatsh Takuhikan. Il explique que le dé- veloppement de cet axe particulier de la filière forestière est en parfaite harmonie avec les valeurs traditionnelles des In- nus. « On a pris des risques en inves- tissant dans le projet, mais il a un grand potentiel et il s’appuie vraiment sur notre savoir traditionnel » assure-t-il. Industrie FORESTIÈRE BioChar Borealis La phase deux s’accélère Dans l’ordre habituel, André Benoit, directeur du projet Biochar Borealis et Édouard Robert- son, directeur général de la Société de Développement Économique Ilnu. (Photo: Guy Bouchard) 714D09-17 par Guy Bouchard guybouchard@informeaffaires.com Schémas de la technologie de pyrolyse développée par Etia. (Document courtoisie)
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