Journal Novembre 2019
I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I NOV EMBRE 2 0 1 9 | P a g e 1 9 et distributeurs américains. Le « RapidStrap », un outil breveté, s’uti- lise sur une perceuse sans-fil permet- tant d’enrouler les sangles de camion plate-forme ou forestier sans efforts. « Le produit n’a laissé personne indif- férent. Que ce soient les camion- neurs, leurs familles, leurs amis ou les simples touristes venus au salon, tout le monde a eu un com- mentaire positif, un sourire, un hoche- ment de tête », affirme Hermel Bujold. Conçue avant tout pour le confort des camionneurs, la pratique invention per- met d’abaisser sous la barre des 20 secondes le temps d’enroule- ment d’une courroie. Surtout, le « RapidStrap » évite à son utilisateur de développer éventuellement des problè- mes de douleurs aux articulations des membres supérieurs. Mentionnons qu’un camion possède une vingtaine de courroies de différentes longueurs, dont le processus d’enroulage peut facile- ment demander deux à trois minutes d’efforts par courroie. Un distributeur américain ciblé Il explique que les camionneurs amé- ricains, qui pour la grande majorité sont habitués de rouler leurs sangles manuellement, ont réalisé l’avantage que leur procurerait le « Rapid Strap » pour leur faire économiser temps et argent, mais aussi pour leur éviter des blessures récurrentes aux épaules. « L’expérience a été concluante pour mon équipe. Les commentaires recueillis et les nombreux contacts réali- sés lors de ces deux jours laissent pré- sager un bel avenir pour le produit sur le marché américain. D’ailleurs, des négo- ciations sont actuellement en cours avec des distributeurs américains pour permettre la percée du « Rapid Strap » au pays de l’Oncle Sam. De bonne nou- velles devraient d’ailleurs suivre d’ici quelques semaines », assure l’homme d’affaires. Une version pour les pompiers « Le marché devant moi est immense. Dans mon atelier d’usi- nage, l’équipe a travaillé sur ce projet et planche sur d’autres produits. Si l’on pense seulement aux camions des quincailleries, c’est grandiose pour nous (…) Nous sommes ouverts à d’autres produits si la demande se présente », assure Hermel Bujold. Par ailleurs, M. Bujold a développé une version de son « RapidStrap » qui assure un enroulage tout confort des boyaux d’incendie pour les caser- nes de pompiers qui en sont équipés. i nf.: rapidstrap.ca Façonner l’aluminium Outre la fabrication du « RapidStrap », Usinage numérique HB offre à sa clientèle la fabrication de pièces d’équipements de haute précision. Une douzaine de machines-outils et 15 employés assurent la fabrication d’une grande variété de produits, fabriqués principalement dans des blocs d’alliages d’aluminium. Évitant d’identifier des clients spécifiques, Hermel Bujold assure que la produc- tion se destine à différents marchés, dans une foule de domaines liés au transport et à la grande industrie, à l’échelle du Québec. Une croissance soutenue Lorsqu’il s’est installé à Dolbeau- Mistassini à la fin des années 1990, Hermel Bujold n’aurait jamais pensé devenir un entrepreneur. La fermeture de l’entreprise qui l’embauchait en 2004 a réveillé en lui la fibre entrepre- neuriale. En 2005, encouragé par sa conjointe et aidé financièrement par des membres de la famille et des amis, il décide d’acheter un premier tour numérique. Usinage numérique HB est né et connaîtra par la suite une crois- sance régulière et soutenue. Inf. : www.usinagenumeriquehb.com L’atelier d’usinage HB où est fabriqué le « RapidStrap ». (Photo : Courtoisie) La « quantité économique de commande » https://ca.linkedin.com/pub/françois-guay-pgca/54/32b/34b François Guay est diplômé en administration de l’UQAC, il détient un titre professionnel en gestion de la chaîne d’approvisionnement, plusieurs années d’expérience sur le terrain ainsi que de la formation dans des domaines connexes tels : la gestion de projet, les opérations manufacturières (MRP), la logistique, la qualité et la gestion lean (modèle Toyota). François Guay, pgca spécialiste en approvisionnement La«quantité économique de commande»(QEC) aussi connue sous le nomdeméthode deWilson permet de déterminer la quantité optimale à garder en inventaire en tenant compte du prix de l’article, de la consommation de celui-ci, ainsi que des frais de livraison et d’administration qui lui sont inhérents. La QEC est utilisée pour les articles à demande indépendante,c’est à dire que la demande ne dépend pas de la consommation d’un autre produit.Àtitre d’exemple,il peut s’agir de produits achetés par les consom- mateurs ou des produits de réparation et d’entretien. Cette méthode comporte cependant plusieurs limitations dont il faut tenir compte. La méthode fonctionne en autant que : • La demande est stable et connue d’avance • Le prix et les frais de livraison sont fixes (quelle que soit la quantité) • Le délai de livraison est constant • Il n’y a pas de stock de sécurité • Il n’y a jamais de livraisons partielles (B/O) • L’article n’est pas périssable (la durée de vie est longue) La formule originale netientpasnonpluscomptede laconsolidation(regroupementdeplusieursarticles) de commandes qui permet de réduire les coûts indirects. La QEC à la base n’est donc qu’un indicateur qui vous aide à estimer la quantité optimale. Même si la QEC est une méthode qui fonctionne bien,elle ne vaut absolument rien si les quantités infor- matiques et physiques ne concordent pas ! S’il n’y a pas de contrôle de l’entrepôt et que la précision de l’inventaire n’est pas optimale, il y aura inévitablement des ruptures de stock. Le coût de transport peut être ajusté au besoin pour les four- nisseursoffrantune livraisonsans fraisetpour les fournisseurs ayant un transport payé au dessus d'un certain montant. Démonstration TrouvonslaQECpourunproduitdontlaconsommationannuelleestde936 unités, son prix est de 60$, son coût de transport 20$ et son coût de com- mandeetgestionsontde25$.Bienévidemment,pouranalyserunequantité importante d’article,on utilisera un tableur spécialement configuré. Dans la pratique, on commandera souvent en boites complètes, soit 72 unités. Vérification La QEC se valide avec la formule (coût de possession) + (coût de commande). Le coût de possession de 25% comprend l’assurance,les pertes et bris,la désuétude,l’espace occupé dans lemagasin,le coût d’op- portunité, etc. La valeur de l’inventaire sera de 75 unités divisées par 2 (moyenne du niveau d'inventaire tout au long de l'année). Pour calculer le coût d’inventaire pour 75 articles : (coût de possession) + (coût de commande) Le coût pour garder 75 unités de ce produit s’élève donc annuellement à 1123$ Est-ce vraiment LA bonne quantité ? Supposons que l’acheteur en poste avant vous, avait l’habitude d’en commander 20. Avec une quantité de 20, le coût de détention du pro- duit est de 2256$, c’est le coût des 47 commandes (comparativement à 13 pour la quantité de 75) qui fait augmenter les frais. Calculs spéciaux Un fournisseur vous offre un prix spécial à la caisse ou à la palette et il ne charge pas le transport. Vous vous demandez si c'est une bonne affaire ? Rien de plus facile ! Vous pouvez donc constater qu'il n'est pas rentable d'ache- ter à la palette de 200 malgré l'escompte de 10% puisqu’il en coûte plus cher (1467$ contre 1123$) pour garder ce produit en inventaire annuellement. Avec une quantité de 200, c’est la valeur des 100 articles (en moyenne) en inventaire qui brise l’équilibre. Conclusion L’idée que plus le taux de rotation est élevé,meilleure est la performance,ne serait donc pas toujours valable. Les chiffres démontrent sans équivoque que dans cette situation, le fait d’augmenter la quantité en inventaire de 20 à 75 et de réduire la rotation d’inventaire de 47 à 12 fois par année va per- mettre de réduire les coûts de détention des stocks de plus de 50% (2256$ -1123$). NOTE DE L’AUTEUR. La gestion des stocks et de l’approvisionnement sont des sciences complexes. Il n’est donc pas re- commandé de se lancer dans des changements drastiques sur les quantités en inventaire simplement après avoir lu cette chronique. Afin de bien comprendre et maitriser le concept de la QEC, il est fortement souhaitable de suivre une formation spécialisée sur le sujet. Pour ce faire, contactez la formation continue du Cégep de Chicoutimi, l’Association de gestion de la chaîne d’approvisionnement (AGCA) ou l’organisme ExcelCieArt pour prendre connaissance de leurs offres de coaching et de formations en classe ou en ligne.
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