Journal novembre 2020
Pa g e 3 4 | NOV EMB R E 2 0 2 0 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I LAROUCHE – La pâtisserie café-bistro Vanille et Cacao s’est installée dans l’ancien local de la Caisse populaire Desjardins de Larouche en septembre 2019. Malgré la pandémie de COVID-19, le petit commerce tire bien son épingle du jeu, selon la proprié- taire, Valérie Desrochers. L’entrepreneure, qui a commencé son aventure en 2015 dans sa maison par la création de gâteaux personnalisés, souhaitait avoir pignon sur rue et a saisi l’opportunité après la fermeture de la caisse populaire en 2018. « On avait commencé à faire les démarches pour l’acquisition de la bâtisse, qui a finalement été acquise par la municipalité. […] Nous, on loue de la municipalité, mais on aimerait éventuellement en faire l’acquisition », souligne Mme Desrochers. La propriétaire a dû effectuer des investissements de plus de 50 000 $ pour rénover l’intérieur du local puisque les divisions prévues pour une caisse populaire ne convenaient pas à un restaurant. «On a transfor- mé les lieux en aire ouverte avec une cuisine», indique-t-elle. La pâtisserie café-bistro, qui emploie une autre personne en plus de Valérie Desrochers, offre des dîners, un comptoir dessert, des muffins, croissants et chocolatines ainsi qu’une panoplie de cafés. «Tout est fait maison, sur place », assure Mme Desrochers. L’entreprise mise également sur le concept de boîtes à lunch pour des entreprises, pour des réunions par exemple. «On prépare les boîtes à lunch et on fait la livraison au client », précise-t-elle. Traverser la COVID Le jeune commerce a pu traverser la pandémie de COVID-19 et le confine- ment sans trop de dommages. «On a pu rester ouvert pendant le confinement parce qu’on répondait à un besoin essentiel dans la municipa- lité. Les gens ont continué à nous encourager. […] Ils priorisaient les petites places comme nous. Ils venaient moins souvent, mais ils achetaient en plus grande quantité», raconte l’entrepreneure. Valérie Desrochers a également pu constater que le contexte a augmenté la sensibilité de la population à l’achat local. De nouveaux clients d’un peu partout dans la région ont pris le temps de se déplacer pour découvrir la pâtisserie café-bistro. Inf. : facebook.com/vanilleetcacao Un déménagement qui porte fruit pour Vanille et Cacao La pâtisserie café bistro Vanille et Cacao s’est installée dans l’ancien local de la Caisse populaire Desjardins de Larouche en septembre 2019. (Photo : Courtoisie) COMMERCES ET SERVICES Le commerce offre entre autres des dîners et un comptoir dessert. (Photo : Courtoisie) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. NOUVELLE STRATÉGIE QUÉBÉCOISE DE L’ALUMINIUM Le nécessaire réengagement des producteurs primaires Il y a quelques semaines, le ministre Pierre Fitzgibbon, a lancé une consultation afin de mettre à jour la stratégie gouvernementale de développement de l’aluminium. La consultation porte, notamment, sur les moyens possibles pour accroître la productivité, accélérer l'adoption des technologies 4.0 et favoriser l'innovation. En fait, le ministre désire préserver l'attractivité de l'industrie québécoise, tout en contrebalançant les perturbations affectant présentement le marché de l'aluminium. Sous la supervision directe de la mairesse, Mme Josée Néron, Saguenay, à titre de capitale de l’aluminium des deux Amériques, a donc préparé un mémoire (une première dans l’histoire de Saguenay), dont Madame Néron a transmis le contenu au ministère de l’Économie, il y a quelques jours. L’industrie primaire avance, la transformation recule Le premier constat est que, malgré toutes les nouvelles alumineries, qu’elles soient en Chine ou au Moyen-Orient, le positionnement concurrentiel mondial de l’aluminium primaire produit au Québec, s’est amélioré de 25 % au cours des vingt dernières années.Plus spécifiquement, les alumineries de Rio Tinto au Saguenay–Lac-Saint-Jean et à Kitimat en Colombie-Britannique présentaient en 2019, les plus bas coûts au monde. Nos producteurs primaires gagnent donc leur bataille mondiale pour la compétitivité, avec toutefois comme conséquence directe, une baisse d’environ 50 % du niveau d’emploi, en 20 ans. Un autre constat majeur veut que, depuis 2002, la transformation de l’aluminium recule au Québec. En effet, les volumes d’aluminium transformés dans la province ont «fondus», passant de 525 000 tonnes en 2002, à 225 000 tonnes en 2019, une baisse de 133 %. Ce déclin marqué de la transformation du métal gris québécois a pris la forme d’un désengagement massif des grands producteurs : fermeture de l’usine Saguenay à Jonquière (150 000 tonnes/an transformées et 160 emplois), de l’usine de Cap-de-la-Madeleine (50 000 tonnes/an transformées et 450 emplois) de l’usine Saint-Maurice de Shawinigan (28 500 tonnes transformées/an et 158 emplois) de l’usine de Valleyfield (30 emplois) etc. Même la valeur des expéditions de l’ensemble de la filière de l’aluminium du Québec (production primaire, production d’alumine, transformation du métal) recule elle aussi, de 12,7 % en dollars constants depuis 1998. Pour se donner une idée du rattrapage que nous devons effectuer, rappelons qu’actuellement aux États-Unis, la transformation de l’aluminium crée 18 emplois pour chaque poste existant dans la production primaire, contre seulement 2 au Qué- bec… Les prochains jalons d’adaptation à la compétition internationale que les trois producteurs d’aluminium du Québec envisagent d’atteindre, avec l’aide financière massive du gouvernement du Québec (via la nouvelle stra- tégie de l’aluminium en discussion) sont la mise en place de diverses techniques d’optimisation des procédés de fa- brication de l’aluminium (l’aluminerie 4.0) l’adoption, de la nouvelle technologie des anodes inertes (le projet Elysis, déjà financé à 77 % par nos gouvernements) et l’adoption de nouvelles approches et/ou d’assouplissements visant à réduire les coûts de construction des alumineries au Québec. L’effet recherché par les producteurs primaires de la mise en place des technologies 4.0 ainsi que des anodes Elysis est d’obtenir, d’ici une décennie, une autre diminution de 50 % de leurs coûts de main d’œuvre au Québec. Donc, si nous maintenons la même stratégie, dans 10 ans le Québec consacrera autour de 20 % de toute son énergie hydro-électrique (assez pour alimenter les entreprises et les 2 millions d‘habitants de toute l’île de Montréal) pour produire 2,8 millions de tonnes d’aluminium en contrepartie de 3 500 à 4 000 emplois directs! Il est bien évident que cela ne peut pas se justifier. Réengager les producteurs envers la région Ce qu’il faut pour rétablir l’équilibre, c’est donc concilier la réduction des coûts dans le secteur primaire avec un accroissement significatif et réel de la transformation et/ou des entreprises connexes. Pour y arriver, une des clefs incontournables est qu’il faut accroître le niveau d’engagement de l’industrie primaire, en termes de retombées économiques minimales pour le Québec. Comment? Premièrement, il faudra que Saguenay revendique fermement que la future usine de production d’Elysis soit localisée chez nous et que nos équipementiers soient associés dès maintenant au projet, pour que ce soit eux qui produisent ici les équipements et les fournitures requises. Deuxièmement Rio Tinto doit rapidement compléter ses engagements envers la région, à savoir une usine AP-60 (500 000 tonnes) à Jonquière et la phase 2 d’Alma (120 000 tonnes). Rappelons que ces investissements devaient être complétés depuis le 31 décembre 2015… Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, a déjà démontré que c’est possible et rentable pour une compagnie comme Rio Tinto de s’impliquer dans autre chose que la production primaire, avec l’usine de traitement de la brasque ou l’usine de petits lingots Saguenay, des installations appartenant à RioTinto, mais opérant avec des règles de fonctionnement syndicales assouplies.Dans ce contexte particulier, il est incontournable et nécessaire que dorénavant, toute aide gouvernementale, pour l’implantation de l’aluminerie 4.0 par exemple, soit associée avec des ENGAGEMENTS clairs, mesurables et suivis des producteurs primaires en termes de transformation/ produits connexes dans la filière de l’aluminium régionale et québécoise. Je laisse la conclusion à Mme la mairesse Néron : « Notre objectif commun est que la filière aluminium québécoise soit prospère et profitable à TOUS les acteurs qui y contribuent. Nous pouvons y arriver. Notre population est ouverte aux projets audacieux, nos travailleurs et nos syndicats sont en mode ouverture et les meilleurs acteurs de l’industrie mondiale sont déjà au travail chez nous.Avec l’appui d’une Stratégie québécoise de développement de l’aluminium, vigoureuse et bien adaptée, nous allons transformer notre avenir ». P.S. Le mémoire de Saguenay présente une quinzaine de recommandations structurantes et est intégralement disponible sur le site web d’Informe Affaires.
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