I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I NOV EMB R E 2 0 2 2 | Pa g e 3 7 Louise Simard et Mélissa Lavoie ne manquent toutefois pas d’ouvrage : d’ici Noël, elles devront réaliser ou terminer plus d’un millier d’articles, en plus des productions récurrentes comme celles pour Nopé. « Cet été, nous avons fait au moins 2 000 produits pour cette entreprise », précise Mme Lavoie. Croissance La PME voit une bonne croissance du côté de son créneau d’affaires alors qu’elle est passée d’environ trois clients par mois avant la pandémie à une trentaine actuellement. Les sacs à main apportent aussi un revenu régulier et les propriétaires estimaient, au moment de l’entrevue, que la location de costumes devrait connaître une année record. « Nous travaillons fort, mais efficacement, pour avoir un bel équilibre entre notre vie familiale et celle d’entrepreneures », rappelle Mme Lavoie. D’ailleurs, un espace a été aménagé dans l’atelier pour sa fille, qui l’accompagne souvent. « Ma conjointe a un horaire atypique. Travailler ici avec ma mère, ça me permet de ne pas avoir besoin de garderie », indique celle qui ne coud pas, mais s’occupe de la gestion, de la boutique en ligne, de la taille de tissu et du dessin des concepts originaux. Louise Simard et Mélissa Lavoie, qui œuvrent ensemble depuis 2015, forment ainsi une équipe qui se complète. « Ma mère est l’experte en couture. Nous avons chacune nos forces », assure Mme Lavoie. « Je ne peux pas tout faire seule. Travailler avec ma fille, c’est vraiment plaisant. J’ai encore hâte de venir coudre le matin », renchérit Mme Simard. Confection Imagine crée des sacs à main originaux, parfois en collaboration avec des artistes québécois, dont Félixanne Harvey (sac du haut). Photo : Karine Boivin Forcier) Relève d’entreprise Traiter l’aspect financier étape par étape Nathalie Gauthier œuvre depuis 30 ans dans le domaine de la certification et du service-conseil. Grâce à ses solides connaissances, elle est une conseillère d’affaires hors pair pour ses clients. Elle démystifie pour nous l’aspect financier de la relève, un volet souvent intimidant et qui pour cette raison est abordé trop tardivement dans le processus. Sur le plan financier, prendre la relève d’une entreprise nécessite de se poser deux questions cruciales : combien vaut-elle et où trouver le financement? Or, les releveurs ne sont généralement pas familiers avec ces aspects et plusieurs peuvent être rebutés, voire effrayés. Mais en étant bien accompagné et conseillé, il est toutefois possible de relever le défi haut la main. Le financement La première chose à faire est d’effectuer un exercice de calcul de la valeur. Même s’il ne s’agit pas du montant exact, cela permet d’avoir une bonne idée de départ et de commencer à bâtir un plan financier. Généralement, le releveur devra fournir une mise de fonds de 30 %. Par exemple, admettons que l’entreprise soit évaluée à 1 million$, la mise de fonds en capitaux propres sera de 300 000 $ et le prêt de 700 000 $. Pour mettre toutes les chances de son côté, il faudra réunir les éléments - états financiers et prévisions financières – qui permettront de démontrer à l’institution prêteuse notre capacité à rembourser le prêt sur le terme convenu. Sachez toutefois que plus la banque considère son investissement comme risqué et plus les conditions seront sévères, avec des taux d’intérêt plus élevés notamment. Pour ce qui est de la mise de fonds personnelle, plusieurs stratégies sont possibles. Ainsi, le vendeur pourrait accepter de laisser une balance du prix de vente dans l’entreprise, un signal fort qui insufflerait une bonne dose de confiance à tous les intervenants, en particulier les prêteurs. Comment trouver le reste? Le love money et le capital de risque constituent des options. Le ou les releveurs pourraient aussi envisager de réhypothéquer leur propriété. D’autres éléments à considérer N’oubliez pas qu’une fois la relève effectuée et lorsqu’on comprend bien les rouages de création de valeur d’une entreprise, il est toujours possible d’en générer davantage, par exemple en augmentant l’achalandage. De plus, on doit aussi réfléchir à qui seront les personnes clés qui demeureront dans l’entreprise une fois que l’ancien propriétaire se sera retiré. Idéalement, elles devront bien s’entendre entre elles pour former un mariage d’amour, ou à tout le moins un mariage de raison. Êtes-vous prêt? Pour savoir si vous êtes prêt à prendre la relève, voici quelques questions à vous poser avant de sauter le pas : • Suis-je fait pour être entrepreneur? Être un employé ou un actionnaire sont des rôles très différents. Il faut en être conscient avant d’envisager de devenir le releveur. • Suis-je capable de prendre des risques? Il faudra continuer à investir de l’argent dans l’entreprise sans nécessairement recueillir les fruits de son labeur avant plusieurs années. C’est un pensez-y-bien… Le processus financier entourant la relève est souvent impressionnant et pourrait sembler ne pas être à notre portée. C’est pourquoi il est essentiel de remettre le processus en perspective et de procéder une étape à la fois. Mais si l’entreprise est en bonne santé financière et que les releveurs sont des personnes de confiance, tous les ingrédients du succès sont réunis. MNP.ca Partout où mènent les affaires Nathalie Gauthier, CPA auditrice, associée au bureau MNP de Chicoutimi
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