Journal Novembre 2022

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I NOV EMB R E 2 0 2 2 | Pa g e 9 100 % agroalimentaire À son retour au Lac-Saint-Jean, l’entrepreneur découvre un paysage agroalimentaire changeant. Des initiatives propulsées, entre autres, par la Table agroalimentaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, démocratisaient l’accès aux produits locaux. «À l’université, je m’étais spécialisé dans la photographie culinaire. C’est un domaine très particulier. Les gens ne réalisent pas à quel point il y a du travail derrière la photo d’un hamburger. On peut passer de nombreuses heures à maquiller une assiette, à placer des grains de riz à la pince à cils et à ajuster l’éclairage. Souvent, le truc qu’on prend en photo n’est plus comestible tant il a été modifié pour le rendre appétissant. L’industrie alimentaire est l’industrie de l’impulsivité. Le consommateur qui rentre en épicerie a faim et il va choisir un produit qui va lui donner l’eau à la bouche. Lorsqu’on travaille sur une image de marque pour un chocolatier, une bleuetière, un producteur d’agneau ou autres, il faut garder ça en tête […] En revenant au Lac-SaintJean, j’ai réalisé le visuel et l’identité marketing de la Zone Boréale. Un contrat qui m’a permis de me faire un nom dans l’écosystème agroalimentaire de la région. Depuis, je me dévoue exclusivement à ce secteur économique », explique l’entrepreneur créatif qui ajoute que ses clients privilégiés demeurent les PME. « J’adore travailler avec des producteurs de petites envergures. Ils me laissent carte blanche et j’arrive toujours à les déstabiliser en proposant quelque chose de différent. Nous les accompagnons de A à Z et pas juste au niveau de la commercialisation. Nous travaillons étroitement avec la Société du réseau Économusée pour développer des concepts de parcours et de marketing expérientiel. Il est valorisant de prendre part activement au développement de notre secteur agroalimentaire. » Une entreprise sans employé Installé dans une extension de sa résidence principale, Janick Brassard est un créatif solitaire. Selon l’entrepreneur, le télétravail est synonyme de liberté. « Je n’ai pas d’employé, tout le monde est à forfait. Je monte des équipes sur mesure selon les spécificités du mandat que j’obtiens. Ce n’est pas de la sous-traitance puisque je garde toujours la fonction de directeur artistique sur chaque projet. J’orchestre le tout à partir de chez moi via des applications Internet. Il y a plusieurs clients avec qui j’ai réalisé l’ensemble de leurs gammes de produits et avec qui j’ai travaillé durant des années et que je n’ai jamais rencontrés dans la vraie vie. Pas de local commercial à louer, pas d’employé, signifie également, pas de gestion de ressources humaines et pas de frontière concernant la clientèle et la main-d’œuvre. Je m’évite ainsi tout ce que j’aime moins du métier d’entrepreneur […] Au fil du temps, je me suis monté une banque de pigistes auxquels je reconnais de grandes compétences et qualités. Des spécialistes de toutes sortes : dessinateurs, photographes, cinéastes, designer, programmeur informatique, stylistes, etc. Parmi ceux-ci, il y a du monde de la région, mais de partout également. » M. Brassard précise qu’être indépendant lui permet d’obtenir de l’ouvrage de clients qui offrent les mêmes services que lui. «On ne me considère pas comme une firme concurrente. Des agences m’engagent en sous-traitance pour des demandes précises de leur client agroalimentaire. » Bouche-à-oreille N’essayez pas de trouver le site Internet de La Boite à Pigistes, car il n’existe pas et le directeur artistique ne voit pas le jour où cela changera. « Je suis débordé et répondre à l’affirmative tous les contrats qu’on me propose signifierait embaucher du personnel et devenir un patron, ce que je ne veux pas. Je préfère travailler avec moins de clients, mais développer une relation sur le long terme avec eux. En agroalimentaire, le marketing c’est récurrentiel. C’està-dire qu’une fois l’image de marque livrée, l’entreprise va pouvoir s’en servir pendant quelques années, mais pas éternellement. Inévitablement, il faudra rafraichir les graphiques, les messages et l’apparence du produit. Bref, faire évoluer la marque dans le temps. Pour ces raisons, le bouche-àoreille est ma stratégie de communication la plus efficace et, le plus beau, elle ne me coûte rien ! » Il n’y pas que les clients qui vantent le travail de La Boite à Pigistes, l’industrie souligne également le talent du Jeannois. D’ailleurs, les jurys de l’édition 2019 des Prix GAÏA, qui vise à récompenser l’originalité des acteurs de l’industrie alimentaire pour leurs efforts en termes de design graphique et de conditionnement d’emballage dans la mise en marché de leurs produits, ont décerné quatre prix à La Boite à Pigistes pour son travail avec La Chocolaterie des Pères Trappistes et l’ont nommé permi les grands gagnants. 1936, RUE DAVIS, JONQUIÈRE, G7S 3B6 Z O N E RH Par Marjorie Blackburn, MBA, CRHA, consultante RH chez Groupe L'adjointe (418) 693-0551 INFO@GROUPELADJOINTE.COM Ton corps s’agite, ta mâchoire se crispe. Tu as envie de lui en parler, les mots bouillent à l’intérieur de toi. « TAIS-TOI » : ta petite voix a pris le dessus. Bredouille, l’âme tracassée, tu repars dans ton bureau en silence. Tu as remarqué un changement dans son comportement : elle semble perturbée, constamment sur le qui-vive. Elle dissimule les appels, les textos incessants et les visites impromptues au bureau de celui qui partage sa vie et se faufile pour éviter toute sortie entre collègues. Ta petite voix te murmure que quelque chose ne tourne pas rond. Tu cherches des réponses : et si je m’inventais un scénario, vestige de ma dernière fin de semaine Netflix and chill? Et si j’accusais à tort? Devrais-je me mêler de mes affaires? Après tout, sa vie personnelle ne m’appartient pas… Que tes doutes soient fondés ou pas, je t’annonce que tu as une responsabilité envers elle, en tant qu’humain certes, mais en tant que collègue également. Dorénavant, autant les employeurs que les employés ont des obligations pour identifier et faire cesser la violence. Elle est insidieuse, il ne faut donc pas croire à tort qu’elle se limite à la vie personnelle de la personne : elle constitue un risque dans les milieux de travail. Parle. Pour elle, pour toi, pour tous. Dépose, dans ce grand vide qu’est le silence, quelques p’tits bouts d’humanité : « Je suis là, je te crois, je t’écoute, je ne ferai rien sans ton accord, tu n’es pas seule… ». Hé oui, les employeurs ont maintenant la responsabilité de protéger tout employé sur son lieu de travail qui est exposé, non seulement au harcèlement psychologique et/ou sexuel, mais également à une situation de violence physique ou psychologique, dont la violence conjugale, familiale ou sexuelle. Les employés ont également un rôle à jouer dans l’identification et l’élimination des risques liés à ces situations. La clé du succès? La communication. Gardez une ouverture à la communication avec vos employés, soyez à l’écoute et montrez-leur que vous êtes là pour eux. Rencontrez votre équipe et énoncez clairement votre engagement à offrir un environnement de travail sain pour tous. Aide et ressources spécialisées (site web CNESST) : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/listeinformations-prevention/aides-ressources-specialisees-en-violence TAIS-TOI! En tant qu’employeur, vous devez prendre les mesures nécessaires pour assurer la santé, la sécurité et l’intégrité physique de vos travailleurs. Rappelez-vous que vous avez une obligation de moyens et non de résultats. C’est maintenant chose connue, les employeurs doivent obligatoirement se doter d’une politique de prévention du harcèlement depuis janvier 2019. Mais saviez-vous que depuis avril 2022, une nouvelle disposition de la loi sur la santé et sécurité au travail est en place et a un impact significatif sur vos obligations en tant qu’employeur ou employé? Cela dit, la loi ne vous demande PAS d’assumer le rôle d’intervenants! VOTRE RÔLE LÀ-DEDANS? Par Rébecca-Maude Tremblay, Conseillère RH et SST

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