Journal Octobre 2019

P a g e 3 2 | OC TOBRE 2 0 1 9 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I SAGUENAY – Le futur de l’indus- trie de la construction passe par le virage numérique, croit le vice- président du groupe BIM-Québec, Érik Poirier. Ce serait même la clé pour améliorer la performance et la productivité de ce secteur. « Actuellement, l’économie globale au Québec est de 12 % à 15 % plus productive que l’industrie de la construction. […] Si l’industrie de la construction devenait aussi produc- tive que d’autres secteurs, elle génè- rerait de trois à cinq milliards d’écono- mies par année », explique M. Poirier. Il s’agit d’un changement que le numérique pourrait permettre, en réduisant les sources d’erreur et de gaspillage, notamment. « Ce qu’on veut, c’est être capable d’en produire plus avec les ressources qu’on a actuellement », ajoute-t-il. Ce virage numérique passe par l’implantation d’outils issus des nou- velles technologies, certes, mais son potentiel se trouve principalement dans le déploiement à grande échelle de la modélisation des données du bâtiment (building information mode- ling ou BIM) et de l’environnement collaboratif qui la soutient. « On effec- tue le passage de sources d’informa- tion statiques, déconnectées, dispa- rates, comme les plans et devis papier, vers des sources dynamiques, connectées. Cela permet d’améliorer la productivité et de s’assurer que les prise de décisions reposent sur des données pertinentes et à jour. La base du virage, ce sont les données numériques, la connectivité, l’acces- sibilité et l’automatisation », indique le vice-président de BIM-Québec, un organisme sans but lucratif créé il y a 10 ans pour supporter l’adoption et l’implantation du BIM dans le secteur québécois de la construction, qui rassemble des acteurs de différents horizons du secteur. Fonctionnement en silos Érik Poirier explique que l’industrie fonctionne actuellement en silos : d’abord, l’architecte va créer un plan qui sera produit en 2D sur du papier. « Les lignes sur le plan, on ne peut pas cliquer dessus pour savoir ce qu’elles veulent dire. Il faut qu’on les interprète. On crée un espace 3D, mais on l’aplatit en 2D », souligne-t-il. Ensuite, l’architecte envoie ce plan à l’ingénieur en structure, qui va y ajou- ter la structure, puis l’ingénieur en mécanique ajoutera le système mécanique, puis l’ingénieur électrique ajoutera le système électrique, etc. « La coordination de toutes ces par- ties prenantes, quand c’est dans un environnement en 2D, parce qu’il y a cette tridimensionnalité-là qu’on ne perçoit pas automatiquement, ça laisse beaucoup d’espace pour les erreurs, les conflits. Par exemple, on peut avoir une interférence entre une Le virage numérique : la clé de la productivité Érik Poirier, vice-président de BIM-Québec. (Photo courtoisie) CONSTRUCTION par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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