Journal Octobre 2021

Pa g e 3 0 | OC TOB R E 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY — Rendre la région moins dépendante des activités de la multinationale de l’aluminium, tel est l’objectif des fonds du bureau de développement écono- mique régional (DÉR) de Rio Tinto. Depuis 2004, alors qu’elle était encore connue sous le nom d’Alcan, l’entreprise injecte des millions de dollars chaque année dans des projets innovants, autant à des organismes que directement dans des projets commerciaux. Concrètement, en plus d’être souvent le premier levier à injecter des fonds dans ces entreprises, le DÉR de Rio Tinto peut également offrir du support stratégique aux promoteurs pour aller plus loin dans le développement de leurs projets. Emmanuel Bergeron, directeur du développement économique pour RT, soutient que cette contribution offerte par son équipe et lui peut offrir une crédibilité supplémentaire aux entre- prises soutenues. « Ça fait partie de notre modèle d’affaires. Ce qu’on veut, c’est d’être un catalyseur d’innova- tion. On ne pourra jamais compéti- tionner Investissement Québec et les autres leviers sur les montants. Mais on peut se démarquer en étant les premiers à donner du financement au tout début. D’avoir le nom Rio Tinto parmi les parties prenantes identi- fiées dans un plan d’affaires, c’est évident que ça permet de rayonner. On investit des heures pour dévelop- per des entreprises et on le fait par souci de rendre la région attrayante et diversifiée », indique le directeur. L’exemple Letenda Parmi les dizaines d’initiatives soute- nues annuellement, il y en a qui pro- viennent de l’extérieur des frontières régionales. Malgré tout, l’équipe du DÉR porte une attention particulière à créer des maillages avec des organi- sations et entreprises régionales. À titre d’exemple, le projet d’autobus urbain en aluminium et à propulsion électrique Letenda figure parmi les entreprises soutenues par les fonds de Rio Tinto. « En plus des montants injectés, nous cherchons à les attirer au Saguenay pour qu’ils amorcent leur phase manufacturière ici. Nous les avons présentés à des investis- seurs locaux. Nous avons aussi joué un rôle en tant que facilitateur pour qu’ils trouvent des locaux avec l’aide de Promotion Saguenay et nous les avons référés à la Société de Transport de Saguenay, qui s’est engagée à intégrer leur prototype d’autobus zéro émission à un circuit urbain pour une période d’essais routiers en situation réelle », détaille M. Bergeron. Partenariats avec le milieu En 2020, c’est plus de 4 M$ qui ont été investis dans la communauté par différentes initiatives. « Que ce soit dans des fonds auprès d’organismes locaux comme Promotion Saguenay, la CIDAL, les incubateurs d’entrepri- ses, directement dans des projets d’entreprises innovantes, la Société de la Vallée de l’aluminium, le Centre entrepreneurial multi-ressources et d’autres, nous savons que notre apport fait une différence », précise M. Bergeron. Faciliter l’accès au marché de l’alu- minium Évidemment, Rio Tinto possède un gros trousseau de partenaires et clients partout dans le monde. Lorsqu’un des trois employés du DÉR entre dans des projets, il peut agir à titre de facilitateur pour accéder au marché du métal gris, explique Emmanuel Bergeron. « À titre d’exemple, la startup régio- nale Stobia, qui veut offrir des conte- nants en aluminium de meilleure qua- lité que ceux produits en Asie, avait besoin de la matière première pour pouvoir la transformer. Notre con- seiller Joseph Langlais les a accom- pagnés pour trouver l’alliage dont ils avaient besoin. Nous avons rejoint Novelis pour qu’ils puissent leur ouvrir un compte fournisseur. Normalement, ils ne feraient pas ça à une startup qui ne demande que 10 tonnes d’alliage, mais comme ils ont déjà eu des acti- vités dans la région et qu’ils nous font confiance, ça a permis à Stobia d’obte- nir son aluminium plus facilement. » Pas seulement pour l’aluminium Bien que l’aluminium fasse partie de l’ADN de la multinationale au Québec et dans la région, le bureau du déve- loppement économique régional est en mesure de supporter des initiatives d’autres industries. « Nous soutenons de nombreux projets de startups régio- nales, dont LUX Aerobot. Nous avons également passé le mot aux différen- tes organisations comme la Ruche et les incubateurs de nous référer les entreprises innovantes que l’on pour- rait soutenir », de conclure Emmanuel Bergeron. Inf.: riotinto.com/ Contribuer à l’essor d’entreprises innovantes Joseph Langlais, Emmanuel Bergeron et Luc Cyrenne sont les trois employés du DÉR. Mentionnons que la photo a été prise avant la pandémie. (Photo : Rio Tinto) Jonathan Thibeault Collaboration spéciale Rio Tinto - Bureau de développement économique régional SAGUENAY – Le soudage par friction- malaxage est un procédé prometteur dans le domaine de l’aluminium et la région pourrait bien se distin- guer dans ce domaine. En effet, elle héberge le Centre de soudage par friction-malaxage (CSFM), un complexe assez unique au Canada et intégré au printemps comme infrastructure de recherche de cali- bre industriel de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). D’abord développé comme centre de transfert technologique par le Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage (CEE- UQAC), le CSFM possède un équipe- ment de grande taille, qui peut souder sur 18 mètres de longueur. Il le met à la disposition des entreprises qui sou- haitent développer des nouveaux produits ou technologies en alumi- nium en utilisant cette technique de soudage innovante. Celle-ci consiste à effectuer une jonction à l’état solide entre deux composants en exerçant conjointement une pression et un frot- tement intenses au point de contact entre les deux surfaces grâce à un outil spécialisé. « C’est intéressant parce que les équipements utilisés pour faire ce type de soudage peuvent être très dispendieux, […] donc pour une entreprise qui veut utiliser le procédé pour commencer à repenser des nou- veaux produits, c’est presque inac- cessible. Ça ouvre la porte pour les entreprises à dire : “ça m’intéresse, je veux savoir comment ça marche”. On peut former un peu les gens, faire certains prototypes avec eux et après, ils pourront juger si c’est pertinent pour eux d’acquérir l’équipement », expli- que Lyne St-Georges, professeure au Département des sciences appliquées de l’UQAC. Recherche et développement Le fait d’être intégré comme infra- structure de l’UQAC permet maintenant au centre d’être utilisé pour différents autres usages que celui de transfert de technologie. Il peut faire de la for- mation, de la recherche, du dévelop- pement, un peu de production, en CSFM : un outil unique au Canada par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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