Pa g e 3 6 | OC TOB R E 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I ALMA – Faire du design en région, c’est réalisable, et Mode Choc l’a prouvé avec son département d’importation et de design. Lancé en 2010 avec un employé, il en compte maintenant 17 répartis entre deux bureaux, à Alma et à Sainte-Thérèse. Ce département est chargé du design des produits, qui sont ensuite fabriqués dans des installations en Chine, en Inde et au Bangladesh, avec lesquelles Mode Choc travaille directement. Ses employés préparent un an à l’avance les différentes collections. « Aujourd’hui, environ 50 % de notre marchandise est dessinée et créée ici par notre équipe. Nous importons des centaines de styles chaque saison », affirme Chrystel Roussy, co-directrice générale de l’entreprise. Produits exclusifs Si Mode Choc s’est lancée dans l’aventure du design, c’est que cela présentait plusieurs avantages. « Nos fournisseurs québécois importaient aussi. Faire affaire directement avec les usines à l’étranger nous permet de donner un meilleur prix aux clients. Il y a également tout le côté exclusif. C’est plaisant de créer nous-mêmes nos produits, puisque nous pouvons développer nos marques et proposer quelque chose d’original », explique Mme Roussy, en citant des gammes comme Vamos, Sabotage, Aby ou Caleb. Des enjeux L’enjeu principal concerne les minimums requis pour fabriquer les vêtements dans les usines. « C’est notre plus gros défi. C’est pour ça qu’on souhaite accentuer la croissance pour nous aider à continuer l’importation », indique la co-directrice générale. Le recrutement de main-d’œuvre spécialisée en design, dans la région, est également plus difficile. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Mode Choc à ouvrir un bureau satellite à Saint-Thérèse, en 2018. « Nous avions épuisé les ressources au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Même si nous avons réussi à faire venir une personne de l’extérieur, les gens ne sont pas toujours enclins à déménager. Nous avions besoin de certaines expertises qui se trouvaient plus dans les grands centres. Par contre, pour nous, c’est important de garder un bureau ici. Nous voulons le conserver, même si parfois la gestion est plus complexe avec les échanges d’échantillons, le transport, etc. » Comme ailleurs, le transport et les délais de livraison constituent d’autres enjeux de taille. « Nous avons actuellement beaucoup de marchandises qui arrivent en retard. Pour pallier ces problèmes, nous avons prévu des délais supplémentaires pour nos commandes [...] Nous avons beaucoup de défis pour organiser la logistique de production, de transport et d’entreposage », mentionne Chrystel Roussy. Produire localement ? Pour Mme Roussy, il serait certes intéressant de pouvoir produire localement. « S’il y avait plus d’usines au Québec, nous aimerions vraiment rapatrier notre production, parce que ça présente plusieurs avantages au niveau du transport. Toutefois, c’est souvent limité en ce qui a trait au design et nous n’avons pas les technologies qu’il y a en Chine ou en Inde. J’espère que ce créneau va se développer plus au Québec. » Industrie textile Se démarquer avec le design de mode en région Des employées du département de design à Alma. (Photo : Courtoisie) DOSSIER par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com POINT 1 5H-1H, SAGUENAY FINAL RINTEMPS 2022, PART, A25-54, A12+, CKYK -D , L
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