Journal septembre 2019

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I S E P T EMBRE 2 0 1 9 | P a g e 4 1 n’est pas quelque chose de plus, c’est quelque chose de différent. Ça n’exige pas forcément des ressour- ces supplémentaires », renchérit M. Boily. Exemples concrets Pour illustrer la nécessité de prendre en compte tous les facteurs, André Boily donne l’exemple d’une organisation qui a choisi d’installer un système d’air climatisé dans son atelier. De prime abord, l’air climatisé consomme plus d’énergie et peut avoir des impacts environne- mentaux plus importants, mais il permet aux employés de travailler dans de meilleures conditions et, comme ils ont moins chaud, ils ont moins besoin de s’arrêter souvent, ce qui entraîne une meilleure productivité et une meilleure rentabilité, en plus de contribuer à fidéliser les employés. D’autres exemples de mesures pouvant être mises en œuvre par des entreprises manufacturières incluent l’implantation d’une chau- dière à la biomasse, la mise en place d’un système de récupération de chaleur pour les eaux grises, la modernisation d’éclairage, l’optimi- sation de la logistique de transport ou l’isolation d’un bâtiment. Meilleure rentabilité La prise en compte des différents aspects économique, social, de gouvernance et environnemental dans la planification stratégique d’une entreprise contribue à assurer sa croissance à long terme et sa pérennité. « On a identifié 17 facteurs qui déterminent l’évolution de l’entre- prise par rapport au DD. […] L’ensem- ble de ces 17 facteurs font qu’une entreprise qui croit au DD sera plus efficace au final qu’une qui n’a pas fait cette démarche. […] On considère que l’entreprise qui fait du DD a, à long terme, plus de chance de nous rembourser, c’est pourquoi on a pu développer un fonds à bas intérêt pour ces organisations », explique le directeur général de la SADC du Haut-Saguenay. Pour Nicolas Gagnon, l’amélioration de pratiques de gestions, le recours aux technologies ou les mesures ayant un impact sur la mobilisation des employés peuvent aussi avoir un impact sur la productivité et générer un retour sur investissement à court ou moyen terme. Les mesures d’effi- cacité énergétique ont, quant à elles, des effets très concrets et peuvent bénéficier de mesures de soutien gouvernementales. « Le fait qu’une entreprise se soit dotée d’une straté- gie de DD peut aussi avoir un avan- tage concurrentiel devant nombre de bailleurs de fonds ou donneurs d’ordres, de même qu’avec les con- sommateurs », souligne-t-il. Dans le document Le développement durable au profit de la performance, publié sur le site du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, on apprend que des entrepri- ses manufacturières ont pu bénéficier d’économies moyennes de plus de 50 000 $ par année ainsi que d’un retour sur l’investissement en moins de 16 mois en moyenne en tentant de réduire les impacts environnementaux de leur production. On y évoque aussi la possibilité de réduire les coûts, de consolider ou développer de nouveaux marchés et d’innover. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, c’est finalement une façon de contri- buer à attirer et retenir les employés, eux-mêmes de plus en plus sensibili- sés à l’importance de cette démarche. Inf. :cqdd.qc.ca ; sadchs.qc.ca/ PME Durable 02 : la région se mobilise Dans la région, les élus et les grandes entreprises ont choisi de se mobiliser afin de permettre aux petites et moyennes entreprises du Saguenay– Lac-Saint-Jean de prendre le virage DD, créant ainsi la démarche PME Durable 02. Celle-ci regroupe une tren- taine d’intervenants, dont le CQDD. Ce projet inclut 21 initiatives, parmi les- quelles ont retrouve les cohortes d’accompagnement en développe- ment durable. Le CQDD est d’ailleurs en plein recrutement d’entreprises pour la cinquième cohorte, qui débute- ra en décembre. Déjà, plus d’une cen- taine d’organisations régionales ont suivi ce programme incluant 16 heures de formation et 25 heures de coaching. Il s’agit de la deuxième phase de PME Durable 02. Elle totalise un montant de 621 000 $ sur trois ans. Le gouverne- ment du Québec avait confirmé, en décembre dernier, une aide financière de 493 250 $ provenant du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR). Une contribution de 90 000 $ de Rio Tinto et un soutien financier de Nutrinor coopérative permettent notamment de consolider le montage financier. Des webinaires, un outil Web de diag- nostic adapté aux principaux secteurs d’activité de la région, un outil Web de communication, un programme de for- mations pour les entreprises tournées vers l’exportation et une vitrine régio- nale des PME engagées font notam- ment partie des initiatives qui seront mises de l’avant d’ici 2021.

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