Journal septembre 2020

I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I S E P T EMB R E 2 0 2 0 | Pa g e 3 5 contribuant à l’image agrotouristique de la municipalité du maire Philôme La France. « La présence des fermes laitières dans le rang Saint-Antoine, les pommes de terre Semences Saguenoises, l’élevage de cerfs rouges de Francis Boudreault et notre Bleuetière sur Saint-Étienne, les Jardins de la Montagne dans le rang Saint-Louis et tous les autres producteurs font de Petit-Saguenay un village très important dans le secteur agricole et agrotouristique. Et nous participons à cette image de marque. » Un début expérimental Il faut savoir que le projet de Bleuetière à Petit-Saguenay remonte à 1990 à la suite d’une étude de mise en valeur des terres en friche pour valoriser l’agriculture menée par le Comité de développement économi- que de l’endroit dont faisait partie M. Bergeron. «On avait regardé les potentiels qui s’offraient à nous au niveau agricole et maraîcher. Nous avions notamment identifié le potentiel de développement de bleuets dans le rang Saint-Étienne. J’ai démarré un projet expérimental pour vérifier s’il y avait réellement un potentiel sur une superficie de 10 acres grâce à une entente avec les propriétaires du lot, Jean-Yves Côté et Michèle Boulianne. Avec le comité de développement économique, je l’ai opéré pendant six ans. Le comité a ensuite abandonné l’exploitation. Celle-ci a été reprise par Robin Boudreault et sa mère Lisette Bergeron qui l’ont opérée une quinzaine d’années, maintenant ainsi en vie cette bleuetière d’une acre. En 2008, je me cherchais un projet de retraite pour m’occuper et je suis allé négocier le terrain à Jean-Yves et Michèle. Évidemment, j’ai rencontré aussi Robin et Lisette et c’est nous six qui avons décidé d’opérer la bleuetière avec l’acquisition de 90 acres supplémentaires. Toute cette superficie a commencé à être en production en 2012 », précise Jean Bergeron. Relais de motoneige En 2018, pour combler un besoin exprimé tant par les motoneigistes que par les gens de Petit-Saguenay, les propriétaires de la Bleuetière Saguenoise ont décidé de donner une vocation hivernale à l’entreprise en ouvrant un relais. En effet, le sentier de motoneige régional 383 passe à deux pas du chalet d’accueil de la petite bleuetière. « Je suis un gars de projet et je n’étais pas capable de voir un potentiel avec notre petit chalet très sympathique situé à deux pas du sentier régional. Il faut ajouter les sentiers de raquette et de ski de fond que j’ai développés sur la petite montagne derrière la bleuetière et c’est devenu un petit concept d’activités hivernales qui vaut vraiment la peine. Nous avons aussi un permis de restauration. Reste à savoir maintenant si nous pourrons opérer cet hiver dans ce petit local avec les mesures sanitaires. On est quand même en train de donner une vocation quatre saisons à notre entreprise », de conclure le porte- parole de l’entreprise familiale. L’année 2020 fut très bonne en termes de récolte de bleuets pour l’entreprise saguenoise. (Photo : Courtoisie) Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. MÉTAUX BLACK ROCK D’EXCELLENTES POSSIBILITÉS DE MAXIMISATION ÉCONOMIQUE POUR LA RÉGION Le projet de Métaux Black Rock (MBR) est, avec Arianne Phosphate, un des deux grands projets très prometteurs, qui ont déjà passé avec succès l’étape des audiences du BAPE et qui sont à compléter leur financement. MBR prévoit notamment opérer une mine à Chibougamau et transporter le minerai à Grande Anse, pour en extraire de la fonte de fer brute, du titane et du vanadium. Ces métaux seront ensuite expédiés à des clients internationaux, par chemin de fer ou par la voie maritime sur le Saguenay. L’investissement requis pour lancer MBR est de plus d’un milliard de dollars (un tiers pour la mine et deux tiers pour la fonderie). En plus des centaines d’emplois liés à la construction, ce projet créera 175 postes permanents à Chibougamau et 277 à Saguenay. Les phases de construction de la mine et de la fonderie seront une importante source de contrats potentiels pour nos entreprises régionales. Métaux Black Rock estime que 25 % des quelque 1,1 G$, qui seront nécessaires à la construction des deux volets du projet, seront octroyés à des entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il s’agit d’un impact direct de plus de 282 M$ pour la ré- gion. Le chantier devant s’échelonner sur 1 an et demi, c’est donc une moyenne annuelle d’environ 189 M$ de retombées régionales qui est à prévoir. TROIS PISTES PROMETTEUSES DE MAXIMISATION DU PROJET Les produits de MBR, la fonte de haute pureté, le vanadium et le titane, sont des éléments qui entrent comme additifs dans la fabrication de nombreux procédés, notamment en métallurgie. La dispo- nibilité de ces métaux dans la région pourra donc conduire, si nos décideurs en font réellement une priorité, à la fabrication de nouveaux produits à valeur ajoutée. En effet, en plus des importantes retombées directes de construction/opérations liées au projet, trois excellentes autres possibilités de maximisation régionale des activités de Métaux Black Rock sont à portée de main : A) Les procédés de raffinage visant la production des trois produits de MBR généreront une chaleur résiduelle de haute température. Il conviendrait de s’assurer demettre cette chaleur à la disposition d’utilisateurs potentiels, et ce à des coûts très compétitifs. Au préalable, il faudrait cependant caractériser cette énergie, notamment en termes de quantité, de régularité de production, de gradient thermique récupérable et de coût de récupération. Ceci permettrait d’en évaluer les meilleures possibilités de mise en valeur dans : production énergétique, aquaculture, serres, production de biocarburants, etc. Il serait aussi pertinent d’étudier l’utilisation potentielle combinée de la chaleur générée par les opérations de Métaux BlackRock et par celles éventuelles du projet de GNL Québec. B) Des impacts positifs sont probables sur les activités de l’entreprise Fonderie Saguenay. Celle-ci pourrait abaisser ses coûts de production d’alliages ou ajouter à sa gamme de produits métalliques du vanadium, de la fonte de haute pureté ou du titane. C) Considérant les avantages révolution- naires des nouvelles piles/accumulateurs au vanadium, il est à prévoir que la demande pour ce genre de produit sera très forte. L’implantation dans la région, d’une filière de production de composantes de batteries au vanadium devrait donc rapidement faire l’objet d’une étude de faisabilité, surtout en tenant compte que la fonderie de vanadium de MBR sera la seule en Amérique du Nord. Les importantes retombées deconstruction/ opérations du projet, ainsi que la concrétisation des trois possibilités de maximisation secondaire régionale de Métaux Black Rock renforcent encore la pertinence économique de ce projet des plus stratégiques pour la région, particulièrement en cette période de relance économique post Covid-19. Il n’en tient maintenant qu’à nous de concrétiser les intéressantes possibilités que recèle le projet prometteur de Métaux BlackRock!

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