Pa g e 8 | S E P T EMB R E 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Avec l’émergence du modèle hybride (télétravail et présence au bureau), on vit un moment charnière semblable aux grandes réorganisations historiques du travail, selon Tania Saba, CRHA, titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal. « Nous sommes en train de déployer l’organisation du travail pour l’avenir », affirme-t-elle. La chercheuse explique qu’une telle transition implique du temps et que, de nos jours, il n’y a pas de réponse universelle. « On arrive aux solutions à travers l’expérimentation, les essais, des laboratoires. La pandémie a été une occasion de faire un laboratoire en organisation du travail à distance. Aujourd’hui, il faut continuer cette expérimentation. Toutefois, il ne s’agit pas uniquement de définir un horaire. » Selon Mme Saba, de trop nombreuses entreprises font l’erreur de concevoir l’organisation du modèle hybride seulement en fonction des horaires. « Ce n’est pas porteur comme façon de faire. […] Il y a une nécessité de penser l’organisation du travail autrement. Actuellement, on est plus dans une logique de gestion d’horaire et cela crée une antinomie entre des employés qui veulent garder plus de travail à distance et des employeurs qui désirent par exemple voir les salariés, superviser plus facilement les performances et s’assurer de l’esprit d’équipe », indique celle qui est également professeure titulaire à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. Penser efficacité Tania Saba propose de penser plutôt en termes d’efficacité. Il faut ainsi réfléchir aux tâches qui sont exécutées au bureau et à distance, aux responsabilités de chacun, aux flux de travail, aux échanges, aux rapports entre les personnes, de même qu’aux processus organisationnels, décisionnels et de communication. Grâce aux études réalisées par son équipe pendant la pandémie, qui suivent l’évolution du télétravail depuis le 4 avril 2020, la chercheuse dresse plusieurs constats appuyant sa vision. « À l’intérieur du travail, il y a des questions de traitement de l’information et de résolution problème, des éléments de créativité et de l’interdépendance (travail d’équipe). Ils ne se traitent pas exactement de la même manière d’un emploi à l’autre », précise Mme Saba. L’interdépendance constitue ainsi une notion centrale dans l’élaboration du modèle hybride. « De nos jours, les gens sont relativement autonomes dans leur poste, mais en général, ils dépendent de quelqu’un pour faire leurs tâches ou quelqu’un attend après eux pour effectuer les siennes. Les flux de travail sont rattachés à différentes personnes ». Cette interdépendance est plus difficile à réaliser dans un travail à distance. Selon Tania Saba, 20 à 30 % du traitement de l’information est plus intéressant à faire en présence. Par ailleurs, un certain pourcentage de la résolution Modèle hybride L’émergence d’une nouvelle organisation du travail Tania Saba, CRHA, titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance et professeure titulaire à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. (Photo : Courtoisie/Gaëlle Vuillaume) RESSOURCES HUMAINES par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Allons chercher cette spécialisation en bureautique! humanis.qc.ca *%Z 6C H6>HD C>K:GH6>G: C '%''"'( 6;;>8=6<: :I 7>:C EAJH ODC: ;6B>AA: Bw9>6H HD8>6JM 68I>K6I>DC K>9wD B6I8= I=wB6I>FJ: hZg\Z#egdjam5hV\jZcZZch#Xdb >c[dgbVi^dch / )&-"'.%"')'(
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