Informe Affaires - Édition octobre 2018

10 • OCTOBRE 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici SAGUENAY – Bien qu’il ne soit pas considéré comme une région mi- nière, le Saguenay–Lac-Saint-Jean recèle un fort potentiel pour les minéraux non traditionnels, ou in- dustriels, selon plusieurs experts du milieu. Et l’on ne connaît pas encore tout du territoire, puisqu’un grand travail d’exploration reste à faire. « La région est déficitaire en infor- mations géoscientifiques. Ce n’est pas très bien connu, le territoire, en termes d’informations géologiques. […] On est encore loin de tout connaître », souligne d’entrée de jeu Christian Tremblay, professionnel de recherche au Centre d’études sur les ressources minérales (CERM) affecté à la Table régionale de concertation minière (TRCM). Or, il est important de bien connaître les unités géolo- giques de base, puisque cela permet de déterminer quels types de miné- raux on peut y retrouver. « Les mi- néraux économiques ne se trouvent pas n’importe où. Ils sont liés à des contextes de formation qui eux, sont contrôlés par les types de roches », précise-t-il. Dans la région, la concentration d’in- dices, soit les endroits où on a retrou- vé des minéraux, mais sans que leur quantité soit nécessairement définie, s’élève à mesure qu’on se rapproche du centre du territoire (Lac-Saint- Jean, rivière Saguenay). « Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas ailleurs. Ça veut juste dire que plus tu t’éloignes dans la région, moins il y a d’accès et moins on connaît les roches, donc moins il y a d’indices. Je pense que si on donnait le même effort de pros- pection dans l’ensemble de la région, on risquerait de découvrir d’autres sortes de roches, d’autres indices qui pourraient être mis à jour », affirme M. Tremblay. Il cite en exemple le secteur du Lac-à-Paul, où Arianne Phosphate veut installer sa mine d’apatite, dont le potentiel, il y a 30 ans, n’avait pas encore été découvert puisque les che- mins forestiers ne s’y rendaient pas. Minéraux industriels Le président de Magnor Exploration, Frédéric Bergeron, considère que la région recèle un très bon potentiel dans le domaine des minéraux indus- triels. « C’est rare qu’on trouve ces ressources d’aussi grande qualité et en aussi grande quantité ailleurs au Québec et même au Canada », es- time-t-il. Cette opinion est également partagée par le président de la section régionale de l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM), Benoît Lafrance, qui qualifie ce marché de « niche » pour la région. Plusieurs substances minérales qui ont été trouvées dans la région contiennent un potentiel du côté de l’industrie technologique et des éner- gies vertes. Par ailleurs, la région est déjà un producteur de pierres indus- trielles, avec plusieurs carrières de granit et de calcite sur son territoire. Parmi les minéraux exploités au Saguenay–Lac-Saint-Jean actuel- lement, mentionnons également le quartz, avec une petite installation de Mid-Atlantic à Ferland-et-Boilleau, et le niobium, avec la mine Niobec de Saint-Honoré. Quant aux substances présentes, on trouve notamment la wollastonite, le phosphate et le tantale. Le prix pour ce dernier minéral a tendance à aug- menter, suivant la demande dans le secteur technologique. Le feldspath Saguenay–Lac-Saint-Jean : du potentiel dans les minéraux industriels 700D04-18 par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

RkJQdWJsaXNoZXIy NDAzMDYz