Journal septembre 2018

8 • SEPTEMBRE 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici Commentaire de l’éditeur (suite de la page 7) Prix du phosphate Quand il parle de la faiblesse des prix du phosphate et du prix de la tonne d’apa- tite sur les marchés mondiaux, il passe sous silence, volontairement ou non, le fait que l’apatite du Lac-à-Paul est d’une pureté et d’une qualité exceptionnelle. En fait, le minéral possède plusieurs caractéristiques qui font que les pro- ducteurs d’engrais sont prêts à le payer beaucoup plus cher. À titre d’exemple, son pourcentage de phosphate « P2O5 » est beaucoup plus élevé (39 %) que la moyenne des gisements sur la planète. Mais surtout, l’apatite du Lac-à-Paul ne contient pas de métaux lourds et d’éléments radioactifs présents naturellement dans beaucoup de gise- ment de phosphate à travers le monde. Avouons que, pour cet intrant essentiel à la production d’engrais destiné à la culture des aliments, il s’agit d’un avan- tage de premier ordre! Et qui se paye. La comparaison peut paraître grossière, mais c’est un peu comme pour le mar- ché de l’aluminium, où le prix mondial de la tonne de métal gris sur le LMS est rarement le prix vendu sur le marché par les producteurs. De nombreuses primes s’ajoutent en fonction de la pureté du métal, ou des « recettes » d’alliages qui sont développés par les entreprises. Mentionnons également que Dick McCollough base une partie de son ana- lyse sur le fait que le rapport de gestion d’Arianne Phosphate pour l’année 2017 fait mention seulement de ressources mesurées et indiquées, alors qu’on par- lait de réserves dans les précédents (les réserves étant les ressources re- connues comme économiquement ex- ploitable) par le passé. L’économiste laisse ainsi croire que les ressources ne peuvent plus être considérées comme des actifs de mine en développement, nuisant à la recherche de financement. Or, il s’agit d’une information erronée, puisque le rapport de gestion (qui est public, soulignons-le) fait toujours men- tion de réserves minérales en plus des ressources mesurées et indiquées… Il suffit de lire le paragraphe suivant! Impacts environnemental faible Mais revenons à cet article du très sé- rieux Devoir qui discrédite gravement le projet d’Arianne Phosphate, mais surtout du terminal maritime, qui y est étroitement associé. Rappelons tout d’abord que le document de McCol- lough, sur lequel se base Alexandre Shields pour rédiger son article, faisait partie de l’ensemble d’un vaste dossier déposé par le MDDELLCC auprès de l’Agence canadienne d’évaluation en- vironnementale. Le ministère de l’En- vironnement n’était par ailleurs qu’une des 41 parties prenantes à déposer un mémoire sur le projet de terminal maritime, puisque la décision d’autori- ser le projet revient exclusivement au fédéral. J’ai par ailleurs appris que l’ACEE a déposé son rapport final le 13 sep- tembre dernier auprès de la ministre McKenna et que celle-ci devrait no- tamment conclure, tel que le disais le rapport provisoire rendu public il y a quelques semaines, que la construction du terminal en rive-nord aurait un faible impact environne- mental. Donc qu’il devrait être auto- risé, en tout ou en partie. Dans ce contexte, il faut donc se demander si et le contenu de l’article du Devoir et le momentum de sa publication n’ont pas été souhaités par une organisa- tion ou des individus qui voulaient influencer la ministre à la veille du dépôt d’un rapport final de l’ACEE? Poser la question, c’est y répondre. Malgré ces « distractions », il est indéniable que le projet d’Arianne Phosphate et du terminal maritime qui y est associé, sont, à mon avis, largement justifiés. S’ils se concré- tisent, ils vont constituer une formi- dable occasion de développement et de création de richesse pour la région. Bien entendu, j’invite les ac- teurs et décideurs du milieu écono- mique régional à appuyer les promo- teurs de toutes les façons, tout en demeurant vigilants en regard des impacts environnementaux et so- ciaux inhérents à tout projet de cette envergure. 805M09-18

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