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Jonathan Thibeault

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Construction, une industrie en mutation publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY — Une baisse marquée des mises en chantier touche le secteur résidentiel avec une diminution de 12 % des heures travaillées, pour atteindre les 32 millions d’heures de travail au Québec cette année. En parallèle, une croissance notable est observée dans les chantiers publics et industriels. Selon Cassandre Lauzon, économiste à la CCQ, des projets clés comme ceux au Port de Saguenay, chez Rio Tinto, à l’Hôpital de Chicoutimi, au Palais de justice de Roberval et le prolongement de l’autoroute 70 à La Baie dynamisent le marché de l’emploi régional pour les mois à venir.

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean peut profiter d’investissements importants dans le secteur industriel. En effet, les projets de Rio Tinto, avec la réalisation des phases 2 et 3 d’AP60, totalisent 1,4 G$ d’investissement. La multinationale investit également 35 M$ dans un nouveau centre de recyclage de l’aluminium, dont le chantier devrait se terminer en cours d’année. Toujours dans la sphère industrielle, Chantiers Chibougamau prévoit un investissement de 20 M$ pour l’agrandissement de ses installations et l’implantation d’un système. L’économiste rappelle l’impact potentiel de l’accueil d’une filière batterie dans le secteur de la ZIP Saguenay. Ces projets dessinent un horizon professionnel attrayant pour les travailleurs, avec une demande moyenne annuelle de 8 800 salariés entre 2024 et 2028.

L’institutionnel et commercial bien actif

L’agrandissement du bloc opératoire de l’hôpital de Chicoutimi (500 M$), la construction d’un bloc opératoire à l’hôpital de Dolbeau-Mistassini (70 M$) ainsi que l’édification d’une nouvelle installation de capacité expéditionnaire à la Base militaire de Bagotville (131 M$) sont les trois chantiers institutionnels qui occuperont la main-d’oeuvre régionale au cours des trois prochaines années. Au chapitre des projets annoncés et en cours dans ce secteur, la valeur totale des contrats dépasse le milliard de dollars.

Le génie civil et la voirie ne sont pas en reste

Le parachèvement de l’autoroute 70 dans le secteur de l’arrondissement La Baie (307 M$), l’achèvement du projet de ligne électrique et l’agrandissement du poste Chamouchouane d’Hydro-Québec (190 M$) ainsi que la modernisation de la Centrale Isle-Maligne de Rio Tinto (160 M$) garnissent les carnets de commandes du secteur du génie civil et voirie. « Il y a également des investissements du côté du Port de Saguenay qui sont en cours, notamment concernant l’amélioration des infrastructures d’un quai et l’installation d’un convoyeur électrique. Les deux projets mis ensemble représentent 172 M$ comme valeur de contrat », indique l’économiste.

En termes de création d’emplois, les besoins prévus entre 2024 et 2028 sont de 770 nouveaux employés par année, une donnée historique puisque le nombre moyen de nouveaux salariés des 10 dernières années oscille atour de 460 nouveaux travailleurs par année. Selon l’économiste, les grands projets, combinés à un retour à la normale dans le résidentiel, pourraient expliquer cette croissance. « Les données sur les mises en chantier sont colligées par la SCHL. Ce qu’on peut entrevoir pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, ce sont de bonnes années. Il faut par contre surveiller les enjeux de main-d’œuvre puisque la région n’est pas épargnée par un vieillissement très important de ses effectifs », mentionne-t-elle.

La place de la femme continue de croitre lentement, mais surement sur les chantiers. Entre 2015 et 2022, elles sont passées de 82 à 252 travailleuses. « La présence des femmes dans l’industrie augmente. Dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, la part était de 2,44 % en 2022, alors qu’elle était de 1,05 % en 2015. Les [données] pour 2023 seront disponibles vers le mois d’avril […], on s’attend que la part continuera de croître », observe Mme Lauzon.

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