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Frédérica Fortin-Foster

SAGUENAY – De nombreuses entreprises optent de plus en plus pour l'intégration de personnes neurominoritaires dans leurs effectifs. Le Patro de Jonquière et l'épicerie Le Garde-Manger à Chicoutimi se réjouissent particulièrement de cette évolution. En proposant des emplois à ces individus, ces entreprises estiment qu'elles favorisent non seulement leur intégration professionnelle, mais qu'elles contribuent également à la construction d'une société plus inclusive.

« Nous axons nos projets et nos idées sur la création d'expériences positives à travers le sport, le bien-être et l'entraide. C'est pourquoi nous offrons des opportunités d'intégration à des personnes ayant des limitations. Environ 20 de nos employés au Patro sont neuroatypiques et contribuent à l'entretien et à d'autres tâches connexes. Parmi eux, certains peuvent notamment avoir une déficience intellectuelle, un TDAH ou un trouble anxieux. Nous sommes ouverts à tous et évaluons les ressources et les adaptations nécessaires en fonction des capacités de chacun », souligne Sophie Bouchard, directrice générale du Patro de Jonquière.

Avantages considérables

Mme Bouchard estime que l'intégration de personnes neurodivergentes au sein d'une équipe est bénéfique à plusieurs égards. Elle souligne notamment son impact positif sur l'ambiance de travail entre collègues, ainsi que sur les jeunes. Selon elle, l'implication de personnes ayant d'autres types de fonctionnements cognitifs offre aux jeunes une éducation sur la neurodiversité et les aide à développer leur ouverture d'esprit.

L'épicerie Le Garde-Manger, spécialisée dans les produits naturels, compte deux employés neuroatypiques dans son équipe. Ces membres du personnel, cumulant respectivement 18 et un an d'expérience, sont des éléments clés de l'équipe, démontrant un engagement durable au fil des années.

Alain Tremblay, propriétaire de l'établissement, mentionne que ces salariés sont fiables et qu'ils inspirent souvent leurs collègues à donner le meilleur d'eux-mêmes au travail.

« Nos employés neurodivergents sont très investis et passionnés par leur travail. Ils donnent toujours le meilleur d'eux-mêmes, ce qui est extrêmement bénéfique pour notre équipe. Même s'il faut parfois répéter les consignes, nous ne mettons pas de pression sur eux et les laissons avancer à leur rythme », affirme M. Tremblay

Certains défis

Intégrer des personnes neurominoritaires au sein d'une organisation peut parfois demander des efforts supplémentaires de la part de l'employeur. C'est le cas du Patro de Jonquière et de l'épicerie Le Garde-Manger à Chicoutimi, qui doivent fournir un accompagnement et une supervision plus accrus à ces employés.

« Nous travaillons en collaboration avec le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI) pour fournir les ressources nécessaires dans nos locaux, garantissant ainsi un accompagnement approprié à chaque personne neurodivergente. Pour les troubles anxieux, d'attention ou d'hyperactivité, une intervenante du Centre de formation générale des adultes (CFGA) est en contact direct avec un coordonnateur responsable de l'employé, afin de faciliter son intégration, son accueil et sa formation de la meilleure manière possible », ajoute Sophie Bouchard.

« Ce sont des individus qui nécessitent une supervision plus étroite. Nous les rencontrons en début de journée pour établir un plan stratégique et les accompagner tout au long de leur quart de travail pour garantir le bon déroulement des tâches. Une fois qu'ils ont acquis les compétences nécessaires, tout se passe très bien. Ils accomplissent même leur travail mieux que certains autres employés », ajoute pour sa part, Alain Tremblay.

NDLR.: Ce texte est le troisième d'un dossier paru dans notre journal d'avril. Pour lire les autres textes:

https://informeaffaires.com/regional/ressources-humaines/la-neurodiversite-un-sujet-encore-a-demystifier

https://informeaffaires.com/regional/ressources-humaines/neurodiversite-un-potentiel-a-decouvrir

https://informeaffaires.com/regional/ressources-humaines/les-cles-pour-une-plus-grande-neurodiversite-en-entreprise

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