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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Certaines démarches administratives gouvernementales pour le recrutement de travailleurs étrangers pourront maintenant être effectuées par voie électronique, allégeant ainsi la tâche des entrepreneurs. La ministre québécoise de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, en a fait l’annonce ce matin.

À partir du 11 décembre, les demandes pour la validation des offres d’emploi du Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) et les demandes du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) devront être transmises par voie électronique. « Cela simplifie les démarches des entrepreneurs pour le recrutement de travailleurs étrangers », a affirmé Mme Fréchette.

La nouvelle plateforme sécurisée permettra aux employeurs de transmettre les demandes et documents, de payer les droits exigibles, mais aussi de suivre l’avancement de leur dossier en temps réel. Ils pourront également communiquer avec le ministère.

Gagner du temps

La mise en place de la transmission électronique des demandes assurera aussi aux entrepreneurs de bénéficier de l’Évaluation d’impact sur le marché du travail (EIMT) dénominalisée. Celle-ci offre la possibilité d’amorcer les démarches de recrutement à l’international parallèlement à l’obtention de l’EIMT. « Les employeurs n’auront pas à cibler l’employé à recruter à l’international avant de demander l’EIMT. Cela leur permettra de gagner un temps précieux. Ça améliore également la compétitivité du Québec », a déclaré la ministre.

Jusqu’au 22 janvier, les demandes envoyées par la poste seront acceptées. Après cette date, les demandes devront prendre la voie électronique. Mentionnons que les secteurs de l’agriculture et des soins à domicile sont pour l’instant exclus de cette annonce. Christine Fréchette précise toutefois qu’ils devraient accéder à la transmission électronique des demandes plus tard en 2024.

La ministre a pour objectif d’étendre le mode de fonctionnement numérique à l’ensemble des programmes du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) d’ici 2025.

Francisation

La ministre a profité d’une allocution qu’elle offrait dans le cadre des Rendez-vous politiques de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay–Le Fjord (CCISF) pour faire cette annonce. Plusieurs chefs d’entreprises et d’organisations participantes ont salué la nouvelle mesure, longtemps attendue par le milieu économique dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre.

De nombreuses personnes ont toutefois soulevé des questions par rapport au guichet d’accès aux services de francisation du gouvernement, Francisation Québec, dont les délais sont très longs.

Mme Fréchette s’est dite consciente de cette problématique, affirmant que Francisation Québec, lancé en juin, avait soulevé un engouement inattendu. « C’est l’unique guichet d’accès aux mesures de francisation officielles du gouvernement. Plus de 40 000 personnes s’y sont inscrites entre avril et octobre. C’est un niveau de demande inespéré. Nous travaillons très fort pour recruter des professeurs supplémentaires », a-t-elle mentionné.

Rappelons que parmi les changements annoncés au début novembre en matière d’immigration, les travailleurs étrangers temporaires, sur lesquels comptent de nombreuses entreprises pour assurer leur développement en cette période de pénurie de main-d’œuvre, devront obtenir un certain niveau de maîtrise du français pour pouvoir renouveler leur permis (à l’exception des secteurs de l’agriculture et des soins à domicile). Le gouvernement demande aussi aux entreprises d’offrir des cours de francisation sur les lieux de travail et durant les heures de travail.

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