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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – C’est lors d’une visite à un ami de Saguenay en 2019 que Valeria Landivar, entrepreneure d’origine bolivienne installée à Joliette depuis 2009, a eu un coup de foudre pour La Baie et l’Auberge des 21. C’est ce qui l’a mené, près de trois ans plus tard, à faire ses valises avec son conjoint pour venir s’y établir et prendre la relève de l’institution hôtelière. Portrait d’une femme d’affaires qui n’a pas peur des défis.

« Nous avions rencontré Marcel Bouchard lors de notre premier voyage. Nous savions qu’il souhaitait vendre, mais il voulait vraiment choisir à qui. Nous sommes revenus quelque temps après pour parler avec lui et visiter l’Auberge. Mon conjoint et moi avons pris une marche juste devant et c’est là que nous avons notre décision », raconte Valeria Landivar.

Son conjoint, Benoît Leclerc, et elle ont vendu leur maison en décembre 2021, trois mois après le début des démarches pour acquérir l’Auberge des 21. Ils ont déménagé à Saguenay en février 2022 pour s’installer directement à l’Auberge. « Je n’étais pas encore propriétaire et je n’avais pas le droit d’en parler. M. Bouchard souhaitait conserver les procédures confidentielles jusqu’à ce que ce soit signé. »

Mme Landivar a choisi de mettre ce temps à profit pour travailler au sein de l’établissement. Elle a occupé les postes de femme de chambre et de réceptionniste, notamment. « Ça m’a permis de bien connaître l’Auberge et son fonctionnement. Et quand ils ont su que c’était moi la nouvelle propriétaire, les autres employés étaient contents », souligne-t-elle.

Un domaine fascinant

Ayant lancé sa première entreprise à l’âge de 25 ans, en Bolivie, Mme Landivar avait toujours œuvré dans le domaine des communications et du marketing. Avec sa compagnie, elle a accompagné plusieurs entreprises et organismes touristiques en matière de marketing numérique, mais elle n’avait jamais pensé posséder un jour son propre hôtel.

Elle a toutefois trouvé ses marques très rapidement. « J’adore ça ! On découvre encore tellement de choses et d’expérience. C’est fascinant. J’ai la chance d’avoir une équipe en or, avec des employés qui sont là depuis plusieurs années », indique la propriétaire, qui carbure aux défis.

Ce qui motive le plus Valeria Landivar en tant qu’entrepreneur, c’est le contact humain ; un aspect qui se retrouve grandement dans sa nouvelle carrière. « C’est un travail d’hospitalité. Nous sommes là pour accueillir les gens. C’est fascinant de faire partie des histoires et des expériences des gens. Ils arrivent et nous racontent leur vécu. C’est merveilleux. C’est toujours rempli de belles anecdotes. On ne peut pas s’ennuyer ici », affirme-t-elle.

Bien accueillie

Tout au long de son parcours, Mme Landivar a reçu un bel accueil. « Ce qui m’a motivée à venir m’installer au Québec, c’était le défi de commencer à 0. Ça s’est bien passé. Les gens m’ont super bien accueillie », révèle-t-elle. Lors de son arrivée à Joliette, elle ne parlait pas un seul mot de français. Malgré tout, elle a su se démarquer rapidement. « Au Québec, c’est vraiment Twitter qui m’a ouvert des portes. C’est par là que le directeur de l’information du Journal Métro m’a proposé une chronique. Même si j’étais encore en train d’apprendre la langue, il aimait beaucoup mes publications sur le marketing et les réseaux sociaux. »

Elle a par la suite donné des entrevues télévisées et des conférences pour différents organismes. Elle a été choisie pour la journée des grands communicateurs à l’UQAM. « J’avais l’avantage de pouvoir offrir des conférences en trois langues, soit français, anglais et espagnol. J’en ai donc donné un peu partout dans le monde sur le marketing numérique. Ça m’a ouvert beaucoup de portes de parler plusieurs langues. » Invitée à un événement à Las Vegas parmi la délégation québécoise de journalistes, elle a même été sélectionnée par CNN comme personne-ressource.

La Baie : un accueil extraordinaire

Parmi toutes ces expériences, l’accueil reçu de la part des citoyens de La Baie a tout de même été extraordinaire pour l’entrepreneure. « Quand la nouvelle de notre relève a été publiée, les gens faisaient la file pour venir nous dire bienvenue chez nous. Je n’avais jamais pensé vivre quelque chose comme ça ! Les résidents étaient heureux que nous poursuivions les activités de l’auberge. Ils veulent nous soutenir. L’accueil des gens, c’est merveilleux », mentionne-t-elle.

Ce que sa nouvelle communauté lui apporte, Valeria Landivar le lui rend bien. Elle souhaite que la population baieriveraine se réapproprie l’Auberge des 21. Elle a donc mis en place plusieurs activités en ce sens, dont de l’art sur roche, des cours de danse et des ateliers de conversation en espagnol. « Les gens peuvent entrer et venir prendre un café. Nous avons une salle offerte pour ça en tout temps », précise Valeria Landivar.

Selon elle, le fait de venir de l’extérieur est un atout. « Je découvre le milieu et je partage ces trouvailles avec les autres. Ça me permet de bien conseiller nos clients. » La femme d’affaires a d’ailleurs créé un blogue sur le site de l’auberge sur lequel elle liste toutes les activités à faire à proximité, dont les restaurants, les parcs à visiter, etc. Elle s’implique aussi de plusieurs façons dans la communauté, notamment en encourageant les commerces locaux ou sur le conseil d’administration du centre-ville.

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