Édition janvier 2018

24 • JANVIER 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici SAGUENAY – Selon la consultante en gestion de la qualité et pro- priétaire de Qualité Hors Sentiers, Louise Charest, les entreprises qui n’ont toujours pas entrepris de dé- marches visant à se conformer à la nouvelle version de la norme ISO 9001 : 2015 verront leur certificat annulé. En septembre 2015, l’Organisation internationale de normalisation a mo- dernisé la norme ISO 9001 datant de 2008. Cette certification peut être uti- lisée par tout type d’organisation qui désire gagner en efficacité en ayant un processus d’assurance qualité re- connu à l’international. Lors de l’ac- tualisation de 2015, il a été déterminé que les entreprises avaient trois ans, soit jusqu’au 15 septembre 2018, pour appliquer la version ISO 9001 : 2015. Passé cette date, la précédente norme ne sera plus valide, ce qui causera des problèmes aux entrepreneurs géné- raux qui exécutent des contrats auprès de grands donneurs d’ordre, puisque certains l’exigent pour travailler sur leurs processus. La propriétaire de Qualité Hors Sen- tiers recommande fortement aux diri- geants d’entreprises qui n’ont encore rien commencé d’entamer rapidement des démarches visant à se mettre à jour à la plus récente version. « Oui, ils ont jusqu’au 15 septembre pour être conformes, mais il pourrait arriver que les différents registraires autori- sés à [authentifier] ne soient pas en mesure de les rencontrer s’ils ne ré- servent pas une date d’audit au préa- lable. Les vacances de la construction sont aussi un obstacle supplémentaire à prendre en considération », explique la consultante. Dans une missive envoyée à ses clients, le Bureau de la normalisation du Québec (BNQ), l’un des registraires autorisés à certifier les entreprises, recommande aux organisations de se mettre à jour rapidement. « Nous vous informons […] que les directives émises […] indiquent que les certificats accrédités selon la norme ISO 9001 : 2008 ne seront plus valides à compter du 15 septembre 2018. Conséquem- ment, le BNQ suggère donc à sa clien- tèle de procéder à la certification avant cette date, soit lors d’un audit complet de recertification ou lors d’un au- dit de maintien annuel, lequel sera élargi afin de s’assurer de la conformi- té des exigences additionnelles. » L’analyse du risque à l’avant-plan Après un certain temps, l’Organisa- tion internationale de normalisation revoit les différentes normes ISO et effectue une mise à jour. Cette actua- lisation assure sa pertinence par ceux qui l’utilisent. Mme Charest explique que l’analyse du risque fait désormais partie intégrante des processus d’une entreprise. « Avant la modification, on mettait moins l’accent sur la documen- tation de l’analyse du risque. L’entre- prise le faisait, mais elle ne faisait pas partie du manuel qualité », conclut la femme d’affaires qui cumule plus de 20 ans d’expérience dans le domaine. Pour inf : iso.org MANAGEMENT Actualisation de la norme ISO 9001 Après le 15 septembre, l’ancienne version ne sera plus valide La propriétaire de Qualité Hors Sentiers, Louise Charest, tient le fascicule expliquant la norme ISO 9001:2015 (Photo: Jonathan Thibeault) Les récentes données économiques publiées par Sta- tistique Canada nous apprenaient que de novembre à décembre 2017, le taux de chômage au Saguenay– Lac-St-Jean est passé de 6,3 % à… 6,0 %, soit un des plus faibles taux depuis que cette donnée est dispo- nible au niveau régional ! À première vue, il s’agit donc d’une excellente nouvelle. Mais quand on y regarde de plus près, on constate que durant cette période, la région a pourtant perdu 900 emplois ! Mais comment une pareille contradiction est-elle pos- sible, me direz-vous ? C’est que, contrairement à ce que nous croyons tous, le taux de chômage ne nous dit pas combien de gens étaient sans emploi à un mo- ment donné. Non, le taux de chômage est un indice qui met en relation le nombre de personnes qui DÉCLA- RAIENT être prêtes à travailler sur le nombre de gens de 15 ans et plus qui occupent un emploi et celles qui se déclarent être prêtes à travailler. Ici, il faut bien saisir que, contrairement à ce que l’on croit, le total des chômeurs n’est donc pas le nombre de personnes qui pourraient travailler, mais qui n’ont pas d’emploi, mais seulement le nombre de personnes qui DÉCLARENT être prêtes à travailler. Pour connaître cette intention ou non d’être prêt à travailler, le gouvernement mène, chaque mois, une enquête auprès de 56 000 ménages au Canada (dont près de 10 000 au Québec). Pour bien illustrer l’ambiguïté du taux de chômage, soulignons qu’en décembre 2017, il y avait au Sague- nay–Lac-St-Jean 95 622 personnes de 15 ans et plus (incluant les retraités) qui étaient sans emploi, alors que seulement 8 400 d’entre elles étaient considé- rées statistiquement comme des chômeurs (une personne qui déclare être prête à occuper un emploi, mais qui n’en a pas) Mais pourquoi utilise-t-on un indice si imparfait? Mais alors, pourquoi se servir du taux de chômage ? Pour répondre à cette question, il faut revenir aux années 1930. À ce moment, le gouvernement du Canada a obtenu que les provinces lui transfèrent le droit d’établir un système d’assurance chômage (une responsabilité qui relève des provinces et non du fédéral). Comme indice pour suivre la situation, on a alors « inventé » le taux de chômage. Ce qui a dramatiquement changé depuis ce temps, c’est, qu’à l’époque, le nombre de chômeurs (les personnes qui se disaient prêtes à occuper un em- ploi, mais qui n’en avaient pas) était pratiquement le même que le nombre de personnes qui recevaient des prestations d’assurance chômage. Comme on le sait, au fil des ans, le gouvernement fédéral a considérable- ment réduit l’admissibilité à l’assurance chômage, au point où, aujourd’hui, à peine la moitié des chô- meurs peuvent recevoir de l’assurance emploi (le nouveau nom de l’assurance chômage). Ainsi, en décembre 2017, il y avait 8 400 « chô- meurs » dans la région, mais seulement 4 500 de ceux-ci pouvaient recevoir de l’assurance emploi, soit seulement 54 % des chômeurs. Le meilleur in- dice pour rendre compte de l’évolution de la santé du marché du travail n’est plus le taux de chômage, mais la variation du nombre d’emplois réels dans une économie. Cette donnée est d’ailleurs connue de nos gouverne- ments, mais elle à tendance à diminuer beaucoup moins rapidement que le taux de chômage. Pas sur- prenant alors que nos amis politiciens tiennent tant à nous parler de la baisse remarquable du taux de chômage, un indice qui embellit grandement leur contribution à l’amélioration de notre situation éco- nomique! Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et cana- dien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au cœur de la stratégie «ON Y VA» des tra- vailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. Baisse du taux de chômage? des indices peu révélateurs par Jonathan Thibeault jthibeault@informeaffaires.com

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