C'est une excellente nouvelle qui s'inscrit dans la récente relance de l'industrie navale au Québec. En effet, notamment en lien avec à la Stratégie Nationale de Construction Navale du Canada et les importants besoins de la Marine Royale Canadienne, ce ne sont pas moins de 100 milliards de $ d'investissements que le gouvernement du Canada va consacrer, à la construction et à l'entretien de plusieurs dizaines de navires d'ici 2050. Outre ces importants contrats fédéraux, toute une série d'autres commandes s'additionnent, notamment pour des traversiers, des remorqueurs et divers autres équipements. Pour se donner une idée de l'importance de cette industrie, soulignons que dans une étude de 2022, le groupe Deloitte a conclu que les 11 milliards de $ de contrats fédéraux récemment octroyés, ou en instance de l'être, aux chantiers de la Davie (pour la construction de 7 brise-glace pour la Garde côtière et de 2 traversiers pour Transport Canada), génèreront, d'ici 2039, des impacts économiques indirects et induits, d'un autre 11 milliards de $ sur l'économie du Québec. Ainsi, pour chaque dollar de travaux, c'est donc un autre dollar de retombées structurantes pour le Québec. Et ce n'est qu'un début, plusieurs des contrats fédéraux n'ayant pas encore été octroyés.
À ce jour, peu de fournisseurs au Saguenay-Lac-Saint-Jean
L'industrie de construction maritime du Québec concerne déjà plus de 1 000 fournisseurs, centrés sur les Chantiers maritime de la Davie (avec la plus grande cale sèche du Canada à Lévis) et le groupe OCÉAN (avec des installations à Québec, Les Méchins et à l'Île au Coudre). La région de Québec arrive au premier rang avec près de 350 entreprises fournisseurs de la filière. Chez nous, à peine une douzaine d'entreprises du Saguenay-Lac-St-Jean sont actuellement des fournisseurs de l'industrie maritime, dont le Groupe Charl- Pol de La Baie (fabrication de modules soudés allant jusqu'à 120 tonnes chacun), les entreprises Devco de Chicoutimi (fourniture de pièces en fibre de verre) et Acier MYK d'Arvida (fabrication d'éléments mécaniques). Pourtant, plus de 330 entreprises de la région, œuvrant en fabrication, en services professionnels ou dans d'autres créneaux stratégiques, pourraient être appelés à s'associer à cette importante industrie. Une analyse de la répartition de ces 330 entreprises, montre qu'elles opèrent dans quarante des cinquante municipalités de la région, avec une présence particulièrement développée à La Baie, Métabetchouan-Lac-à-La-Croix, St-Nazaire, St-Prime et Normandin, donc des impacts économiques potentiels un peu partout au Saguenay-Lac-St-Jean. En s'inscrivant dans la grande chaine d'approvisionnement de l'industrie navale québécoise, nos entreprises diversifieraient leur base de clientèles, ce qui les rendraient ainsi moins dépendantes des contrats des secteurs traditionnels comme l'aluminium ou les grands travaux d'infrastructures.
Saluons donc chaleureusement cette initiative économique régionale et souhaitons à notre industrie maritime Québécoise tout le succès qu'elle mérite.