Dans quelques semaines, plus précisément le 25 novembre, nous célèbreront le troisième anniversaire du départ de Me Marc-André Bédard, un géant régional et de la politique Québécoise.
Disparu à 85 ans, Marc-André, comme tout le monde l’appelait affectueusement, a eu un parcours des plus remarquable : avocat, membre fondateur du Parti québécois, député de Chicoutimi à l’Assemblée Nationale durant 17 ans, ministre de la Justice du Québec durant 8 ans, vice-premier ministre et éminence grise de nombreuses figures politiques. Sur le plan régional, en plus d’y avoir exercé le droit depuis 1960, il a laissé sa marque au niveau de l’Université du Québec à Chicoutimi (notamment par sa contribution à la création du Centre québécois de recherche et de développement sur l’aluminium - le CQRDA - et du Consortium de recherche sur la forêt boréale), en siégeant sur de multiples conseils d’administration ou en présidant d’innombrables levées de fonds.
En conséquence des sévères limitations liées à la COVID, le gouvernement du Québec n’a pu honorer son immense contribution à la société Québécoise qu’en mai 2022, par une cérémonie de commémoration nationale, où il a été annoncé que dorénavant, le Palais de Justice de la Capitale du Québec serait désigné l’édifice Marc-André Bédard. Cependant, au Saguenay-Lac-St-Jean, à ce jour aucun acte de reconnaissance officiel n’a encore été posé à ce jour, ni par une municipalité, ni par une institution régionale.
Comment honorer la mémoire de Marc-André Bédard dans la région ?
Le précédent conseil de ville de Saguenay avait proposé à la famille Bédard de rebaptiser le boulevard de l’Université ou le boulevard du Saguenay du nom de Marc-André Bédard. La nouvelle administration municipale, en poste depuis bientôt deux ans, ne semble toujours pas en voie de donner suite à cette louable intention.
L’idée de renommer le mont Ste-Claire, le plus haut sommet de Chicoutimi, mont Marc-André Bédard, a aussi circulé, une proposition pertinente et originale soutenue par l’homme d’affaires bien connu Guy Harvey, qui est également le beau-frère de Marc-André Bédard. À l’extérieur de la région, il y a même un mouvement pour donner le nom de Marc-André Bédard à une des rues du village gai de Montréal. Ceci, bien sûr, en reconnaissance du fait qu’à titre de ministre de la Justice du Québec, il fut à l’origine, en 1977, d’un important amendement à la Charte des droits et libertés de la personne du Québec visant à mettre légalement fin à toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, une première en Amérique.
D’autres possibilités de reconnaissance existent : renommer une école, un pavillon d’un cégep ou de l’université, un parc, une place publique, un hôpital, etc.
À la veille du troisième anniversaire de sa mort, il est à mon sens plus que temps que la région rende enfin à Marc-André Bédard, un hommage à la hauteur de son héritage hors-norme. Rappelons-nous le célèbre mot de Winston Churchill : « Un peuple qui oublie son passé n’a pas d’avenir » ...