SAGUENAY – La culture et les attraits naturels et touristiques du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont des outils puissants pour attirer de nouvelles personnes à s’établir dans les différents secteurs de la région, mais également pour les retenir.
Pour Sophie Bouchard, agente de migration chez Place aux jeunes Saguenay, la culture figure parmi les premiers outils utilisés par ses collègues et elle pour attirer de nouveaux arrivants. « Au niveau de la culture, particulièrement à Saguenay, au niveau des pôles culturels, moi je dis souvent qu’il y a Montréal, Québec et ensuite Saguenay. On a des artistes professionnels qui vivent de leur art et dynamisent le milieu, une dizaine de troupes de théâtre professionnelles, des festivals sur tous les thèmes, de la culture underground autant que plus traditionnelle. La communauté culturelle est hyper vivante », affirme-t-elle, ajoutant que la région est celle qui compte le plus de centres d’artistes et d’exposition par habitant.
L’agente de migration explique que les craintes des jeunes qui s’intéressent à venir habiter dans la région, c’est de savoir ce qu’il y a à faire ici. « Quand on leur parle qu’on est le troisième pôle culturel et qu’il y a de quoi à faire tous les jours, ça aide beaucoup. »
Une carrière à partir de la région
Mme Bouchard souligne que parmi les personnes qu’elle accompagne dans leur établissement à Saguenay, les artistes sont nombreux. « Les gens savent qu’il n’y a plus de frontières. Même si tu habites à Saguenay, tu peux avoir une carrière à Montréal, faire des résidences d’artistes en Belgique. Par exemple, on a une maison d’édition internationale : la plus grande maison d’édition au Québec actuellement est sur la rue Racine à Saguenay. Et elle se développe super bien en France, entre autres. »
Selon l’agente de migration, les artistes qui font vivre le milieu culturel du Saguenay–Lac-Saint-Jean choisissent la région. Ils n’ont pas envie de vivre le rythme de vie montréalais et font le choix du mode de vie régional. « Et c’est ici qu’en région, le milieu de la culture est plus dynamique », précise-t-elle.
Le plein-air, pas à négliger
L’immensité du terrain de jeu que sont les espaces naturels de la région ne sont pas à négliger quand on pense à l’attrait de nouvelles personnes. « Dans notre grande séduction, c’est sûr qu’il y a le plein-air, tout ce qui est randonnée, motoneige, kayak; à Saguenay, il y a aussi l’escalade, etc. On a plein de beaux trésors cachés ici. »
Établissement lié au tourisme
L’industrie touristique, qui compte un des créneaux d’excellence de la région, fait aussi sa part pour attirer de futurs résidents. Le tourisme est présentement beaucoup lié à l’établissement au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Avec la COVID-19, on a vu des gens de grands centres qui ont commencé à étouffer en ville. Ils ont osé faire le saut de venir en visite et en vacances dans la région et ils sont tombés en amour. […] On a beaucoup de gens de la ville qui ont fait le saut dans la dernière année et demie », indique Sophie Bouchard.
Selon elle, le milieu touristique amène des familles qui veulent venir s’établir ici. Place aux jeunes entre ensuite en action pour explorer les options en termes d’emplois, d’opportunités d’affaires, de garderies, de logements, d’écoles, etc. « Le coup de cœur les fait rêver et ils nous contactent pour se représenter ce que serait leur vie ici concrètement, dans le quotidien. »
Dynamiser les communautés
Un peu partout dans la région, des communautés misent également sur la culture et les loisirs pour dynamiser leur milieu et attirer des familles. L’accès à la culture et aux loisirs est ainsi l’un des axes qu’exploite l’organisme L’AGIR (Action globale et innovante pour la réussite éducative) au Bas-Saguenay afin de permettre aux jeunes de ce territoire de développer leur plein potentiel.
En opération depuis août 2020, l’organisme fait le pont entre les jeunes, l’école, la famille et les communautés. Il a émergé d’une recherche-action qui a permis de cibler certains besoins, dont l’implication citoyenne, l’accès aux loisirs et à la culture, les services de proximité et l’éducation innovante. « Les loisirs et la culture sont vraiment un besoin ressorti de l’ensemble des acteurs qui ont été interpellés. C’est ressorti beaucoup des familles, mais aussi du milieu scolaire », mentionne Gabrielle Desrosiers, coordonnatrice de L’AGIR.
L’organisme a notamment apporté une programmation culturelle et de loisirs commune entre les différentes communautés du territoire et s’efforce de la diffuser. « On essaie aussi de donner l’accès à de nouvelles activités. Les gens du Bas-Saguenay offrent certaines choses, mais on avait des demandes pour d’autres choses. Cet automne, on a rendu accessible le judo. On a pu faciliter la logistique pour que l’ensemble des communautés aient accès à l’activité. » Il mise également sur le réseautage et la mobilisation du milieu.
Favoriser l’intégration
Mme Desrosiers a pu constater, effet collatéral de la pandémie, l’installation de plusieurs nouveaux arrivants sur le territoire. Elle croit que les activités du calendrier de loisirs, de même que les événements organisés par L’AGIR, pourront favoriser l’intégration de ces nouveaux habitants dans leur communauté. « Par exemple, grâce à la MRC du Fjord-du-Saguenay, qui a financé des activités culturelles pour les Journées de la culture, on a tenu des contes théâtraux. On a vu plusieurs nouvelles familles qui saisissaient cette porte-là pour rencontrer des gens », note-t-elle, rappelant que l’organisme a également tenu une journée spéciale à la fin août pour lancer la programmation, avec des initiations gratuites aux différents loisirs offerts.