N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Économie autochtone : une force à découvrir publié dans notre édition du mois de janvier.
SAGUENAY – Le tourisme autochtone est devenu au fil des années un acteur majeur de l’industrie touristique québécoise, comme le démontre le dernier rapport annuel de Tourisme autochtone Québec (TAQ). Ce secteur de l’économie compte 247 entreprises réparties dans 17 des 21 régions administratives de la province et dans 40 des 55 communautés autochtones. Plus de 4000 emplois dépendent de cette activité qui attire 12 millions de visiteurs, toujours sur une base annuelle.
Le directeur général de TAQ, Dave Laveau, exprime ainsi sa satisfaction face au bilan de 2022. « Depuis toujours, les peuples autochtones du Québec sont résilients. Il en est de même pour les promoteurs et entrepreneurs touristiques autochtones. Et la pandémie l’a encore prouvé : le développement de notre secteur d’activité est fort et structuré. »
Les expériences contenues dans l’offre touristique autochtone se répartissent de la sorte : art et culture (38 %) ; chasse et pêche (17 %) ; hébergement et restauration (27 %) ; nature et aventure (18 %).
« Durabilité millénaire »
Le tourisme durable est une priorité pour Tourisme autochtone Québec. Le lancement récent de l’initiative « Shipeku (vert, en innu-aimun) » illustre cette philosophie inscrite dans le plan de développement stratégique de l’organisme.
Tourisme autochtone Québec décrit cette approche innovante de la sorte : « Shipeku répond directement aux besoins des entrepreneurs autochtones en accélérant la transition de leur expérience touristique vers des modèles d’innovation durable. La démarche proposée vise, évidemment, à maximiser l’adaptation de nos entreprises touristiques aux changements climatiques, mais aussi la diminution de la pollution et surtout la régénération de la biodiversité. Cette modernisation permettra d’enrichir l’expérience des visiteurs et de véhiculer une image forte d’authenticité et de valeurs profondes, ancestrales et contemporaines. »
« Shipeku » s’inspire des valeurs ancrées dans les traditions des Premières Nations. « Une quinzaine d’entreprises leaders en tourisme autochtone, réparties à travers 11 Nations présentes au Québec, sont invitées à réaliser un parcours en sept étapes. En plus des connaissances scientifiques reconnues pour assurer la rigueur de la démarche, plusieurs éléments du patrimoine culturel autochtone sont introduits afin d’assurer une approche qui tient compte de la « durabilité millénaire » des valeurs des Premières Nations et des Inuits. »
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la communauté de Mashteuiatsh assume son rôle de leader du tourisme autochtone avec une offre diversifiée comprenant, entre autres éléments d’attractivité, les entreprises suivantes : Akua Nature, Artisanat Eshkan, Aventure Plume Blanche, Camping Plage Robertson et le Musée amérindien.
Pandémie et innovation
La crise sanitaire mondiale a des impacts dans le réseau de Tourisme autochtone Québec. Cette problématique persiste toujours, ce qui continue de restreindre la clientèle. Cependant, la fréquentation demeure toujours solide et elle fait naître des initiatives, tel qu’illustré dans le rapport annuel de l’organisme. « La pandémie a tout de même un côté positif. Elle permet de consolider l’offre par le biais de l’innovation. Un accompagnement adapté aux communautés et aux promoteurs a permis (et permet toujours) à ces derniers de faire face à la situation en créant des opportunités ».
Avant la pandémie, l’industrie québécoise du tourisme était en forte croissance ; le phénomène perdurait depuis une dizaine d’années, toujours selon Tourisme autochtone Québec. Malgré le contexte actuel, l’organisme se dit heureux d’avoir pu clore l’année 2022 en accueillant 10 nouveaux membres.