MASHTEUIATSH – Née en 2000 d’une volonté ferme du conseil de bande et des entrepreneurs de Mashteuiatsh de prendre en main le développement économique de leur communauté, la Société de développement économique Ilnu (SDEI) a souligné ses 20 ans d’existence en décembre. Malgré sa courte histoire, l’organisme a participé très activement à la croissance de sa communauté.
Avec pour mission de contribuer à l’essor de la communauté de Mashteuiatsh et de ses membres en offrant des services à l’implantation et la croissance d’un réseau d’entreprises de toutes natures, à la fois performantes et compétitives, la SDEI joue un rôle clé dans le domaine de l’entrepreneuriat autochtone. « Mashteuiatsh est dans un processus d’autonomie gouvernementale. Le développement de la communauté passe par un développement économique fort. Nous, à la SDEI, on doit adapter nos stratégies en fonction des besoins », estime la directrice générale de l’organisme, Caroline Bouchard.
Des interventions tous azimuts
La SDEI a connu 20 années chargées en termes de projets, d’actions et de programmes. On peut penser à de nombreuses interventions dans le domaine touristique, dont la création du Carrefour d’accueil Ilnu, au soutien au projet Péribonka IV, à l’élaboration d’un plan de développement en milieu forestier, à la collaboration pour la création d’un concept de gestion des 250 000 m3 de bois réservés à la communauté, à l’implantation d’un système de veille stratégique, à la mise sur pied d’un service d’accompagnement aux entrepreneurs, à la présentation d’un plan d’action pour l’accès au financement des entreprises, à la participation dans la création des centres collégiaux de transfert technologique (CCTT) Biochar Boréalis et Écofaune Boréal, à la mise sur pied du Fonds de garantie de prêts de Mashteuiatsh, à la création de camps d’entrepreneuriats jeunesse et féminin, de même qu’à l’implantation d’une cellule de mentorat avec le Réseau M. La SDEI a également collaboré à la mise en place du Programme de soutien à l’économie collective de la communauté et avec le comité pour la mise en place d’un Registre des entreprises de Mashteuiatsh pour l’accès aux contrats réservés, en plus de différentes autres interventions.
Des services en demande
Ses services sont de plus en plus sollicités. De 2019 à 2020, les demandes de consultations d’entrepreneurs sont passées de 1 648 à 2 330. Cette même année, la SDEI a formé 15 accompagnateurs pour le développement de partenariats d’affaires durables entre la communauté Ilnu et le milieu régional. Neuf nouvelles entreprises ont vu le jour. En outre, un organisateur communautaire s’est ajouté à l’équipe de travail, qui compte maintenant neuf personnes, un nombre qui pourrait croître encore dans les prochaines années.
Un CLD plus…
Les efforts de la SDEI pour promouvoir l’entrepreneuriat au sein de la communauté des Pekuakamiulnuatsh et accompagner les entrepreneurs dans le développement de leur entreprise sont couronnés de succès. À preuve, Mashteuiatsh comptait 53 entreprises en 1991, puis 87 en 2001, un an après la création de l’organisme. Ce chiffre est passé à 104 en 2020. « On a un peu un rôle de CLD, mais plus poussé. », souligne Caroline Bouchard.
La SDEI offre donc des services de soutien au prédémarrage, pour évaluer la capacité entrepreneuriale (forces et faiblesse). « Parce qu’on n’a pas toujours un entrepreneur né devant nous. Souvent, ils le deviennent à force de travailler leur projet. […] Alors, on les informe, on les oriente, on les assiste dans la démarche de rédaction de leur plan d’affaires », précise Mme Bouchard. Lorsque vient le temps pour l’entreprise de démarrer, des services techniques et de l’encadrement sont offerts, en plus d’aide pour la recherche de financement.
Veille stratégique et réseautage
L’organisme de développement économique effectue aussi une veille stratégique, en surveillant les appels d’offres qui pourraient intéresser ses entreprises et en les leur transmettant. Il a également créé des portfolios Web, qui regroupent les entreprises de Mashteuiatsh sur son site Internet. Une grande place est également accordée au réseautage. « Dès qu’une entreprise veut être en lien avec une entreprise autochtone, soit pour un partenariat, avoir accès à des contrats réservés ou pour recruter des sous-traitants, on va être là pour le faire », explique la directrice générale de la SDEI.