SAGUENAY – Jean-Philippe Jourdain est un travailleur autonome. Il exerce le métier de concepteur sonore depuis 2006, année où il a obtenu son diplôme du programme Art et technologie des médias (ATM) du Cégep de Jonquière. Après avoir constaté qu’il n’y avait personne au Saguenay–Lac-Saint-Jean en mesure d’offrir le genre de service qu'il offre, il a décidé de venir tenter ma chance.
« Jusqu’à il y a un peu moins de deux ans, je faisais de la postproduction à temps plein à Montréal et à Québec. Pendant la pandémie, grâce au télétravail, j’ai réalisé que je pouvais exercer mon métier n’importe où. » Jean-Philippe Jourdain ne regrette pas sa décision. « J’ai bien fait de m’installer à Chicoutimi. L’année 2022 a été très bien remplie, une vraie folie ; les prochains mois s’annoncent tout aussi intenses. »
Investissement
Le concepteur sonore a construit son studio dans l’ancienne église Saint-Joachim, sur la rue Audet à Chicoutimi. « J’aurais aimé m’installer dans le quartier numérique, mais c’était plus avantageux pour moi de remettre en état un local désaffecté. J’ai tout fait de mes propres mains en investissant mes économies. En tenant compte du matériel accumulé depuis trois ans, du temps que j’ai mis dans le traitement acoustique et de ce que j’ai dû débourser pour l’aménagement du studio en tant que tel et l’achat d’équipement supplémentaire, j’ai réalisé un investissement de 100 000 $. »
Activité diversifiée
En tant que concepteur sonore, Jean-Philippe Jourdain met au point différents types de son pour des séries documentaires télévisées ou diffusées sur le web. Il fait également du mixage pour la publicité et les vidéos corporatifs. Son champ d’activité inclut également la production de boîtes vocales et le bruitage. « J’ai travaillé récemment pour Télé-Québec et sur la série « À propos d’Antoine » présentée sur Illico. »
Rétention de main-d’œuvre
La consolidation de son entreprise naissante est une priorité pour Jean-Philippe Jourdain. Il n’a donc pas l’intention, pour le moment, d’embaucher du personnel même si à l’occasion de périodes de pointe, le besoin s’est fait sentir. « J’ai eu des périodes très actives ces derniers mois, mais je n’ai trouvé personne dans la région pour me seconder. Ce que je fais, c’est quand même assez rare. J’ai regardé du côté des cégeps d’Alma et de Jonquière et cela n’a rien donné. J’ai donc décidé de travailler avec des pigistes. Je forme présentement quelqu’un en prise de son de bruitage, je n’ai pas le choix ».
M. Jourdain mentionne que les finissants en Art et technologie des médias quittent la région une fois leur diplôme obtenu. « Ils s’en vont presque tous. J’espère qu’il y en aura un certain nombre pour suivre mon exemple. Je suis parti et je suis revenu au Saguenay après mes études parce que je n’aimais pas Montréal. Dans mon créneau d’activité et dans celui, par exemple, d’Ubisoft, il y a des possibilités de faire carrière en région. Le télétravail ouvre de nouvelles perspectives. »
Pas d’investissement dans l’immédiat pour Jean-Philippe Jourdain ? Celui-ci confirme, toutefois avec un bémol. « Si ça continue de bien aller, peut-être que ce sera le cas à moyen terme. J’ai de l’espace pour aménager un deuxième studio. »