SAGUENAY – La firme de consultation STI Maintenance d’Arvida passera, le 1er octobre, aux mains de sept nouveaux actionnaires. Après un processus de relève initié il y a plus de 10 ans par Claircy Proulx et Alain  Poudrier, les deux principaux cédants ont dernièrement annoncé leur départ à la retraite et la vente de leurs actions à sept employés de l’entreprise.

C’est devant leurs employés qu’Alain  Poudrier et Claircy Proulx ont annoncé, le 6 septembre, tour à tour, leur retrait de l’actionnariat. « Depuis 2014, nous avions intégré des experts parmi l’équipe d’actionnaires, en sachant qu’Alain  et moi allions quitter bientôt vers la retraite. Dans le processus habituel des choses, comme nous voulions passer le flambeau, nous devions proposer nos parts à ces derniers et ils ont accepté volontiers », a précisé Claircy Proulx, qui avait récemment relégué la direction générale par intérim à Claude Boily.

Sept propriétaires

Dès le 1er octobre, la firme spécialisée en fiabilité, maintien des actifs et intégration de progiciels passera aux mains de Isabelle Lapointe, Guy Boudreault, Serge Gagnon, Xavier Zwingmann, Claude Boily, Josée Lajoie et Dominique Privé. « Les quatre premiers actionnaires étaient avec nous depuis 2014 et, dans le processus de transaction, ils ont proposé à trois autres personnes de se joindre à eux », mentionne Mme Proulx.

Continuité

Dominique Privé, qui occupera la présidence de STI Maintenance le mois prochain, se dit très privilégié de poursuivre les efforts de Claircy Proulx et Alain Poudrier, notamment en ce qui concerne la culture d’entreprise bien implantée. « Tout d’abord, je suis très fier et très honoré d’avoir la confiance de mes nouveaux associés pour occuper ce poste qui a de grosses pointures à chausser. […] Je suis conscient qu’il s’agit d’une très grosse nouvelle pour plusieurs personnes, mais elle est très positive. L’entreprise se ressemblera beaucoup. Mes collègues et moi comptons poursuivre les efforts qui ont été déployés ces dernières années dans la consolidation de la culture d’entreprise », a-t-il affirmé.

« Ce n’était pas une surprise qu’ils allaient éventuellement quitter, donc nous avons préparé un plan de relève avec eux. […] Guy, Serge, Xavier et moi avons nos forces et nos faiblesses. Pour poursuivre la consolidation de l’entreprise avec des gens de l’interne, nous avons rencontré trois membres qui, par leur expérience et leurs aptitudes, allaient compléter l’actionnariat », a mis en relief Isabelle Lapointe.

En bonne santé financière

En passant le flambeau à des employés de longue date, Claircy Proulx est certaine que l’organisation poursuive sa croissance. « Nous laissons les commandes à des experts du domaine. De voir Josée Lajoie, notre contrôleuse, embarquer à pieds joints dans l’aventure, ça dénote notamment la santé financière de l’entreprise. Alain  et moi laissons une entreprise en santé et je suis très flattée de savoir que notre relève continuera à encourager le monde de la culture, qui est une cause que nous supportons depuis plusieurs années », a-t-elle fait savoir.

« Il était important pour moi de bien préparer la relève » – Claircy Proulx

Pour Claircy Proulx, propriétaire de l’entreprise depuis 1997, l’idée de former une relève forte devait se préparer. L’entrepreneure voulait prendre le temps de bien s’organiser pour réaliser cette étape cruciale dans la vie d’une entreprise. Elle se dit très satisfaite d’avoir entamé cette réflexion il y a plus de dix ans.

« Âgée de seulement 49 ans, j’étais la plus jeune membre du Groupe de continuité, qui forme les chefs d’entreprises à initier un processus de transfert ou de relève. Ça en surprenait plusieurs, mais il était très important pour moi de bien faire les choses et que tout se fasse en douceur », explique la femme d’affaires, titulaire d’un baccalauréat en informatique de gestion ainsi qu’un certificat en science de l’éducation. « J’ai développé la philosophie “‘une relève pour chacun”’, afin de rappeler l’importance que chaque ressource ait une personne capable de la remplacer. Cette phrase a également été utile pour trouver la relève d’Alain  [Poudrier] et moi », soutient Mme Proulx.

En 2014, les deux propriétaires d’alors ont décidé de redistribuer 20 % des actions de la compagnie à quatre experts-clés de STI Maintenance. « Cette étape a été l’une des bougies d’allumage vers la croissance à long terme de notre firme, soutient-elle. Chacun a des spécialités dans un domaine précis de l’organisation ».

Après des années très occupées, c’est en avril dernier qu’une étape supplémentaire a été franchie pour la propriétaire majoritaire. « J’annonçais que je n’occuperais plus le poste de directrice générale. Ça a créé quelques rumeurs, dont celui que j’avais des ennuis de santé, mais ce n’était aucunement le cas. Je voulais commencer à prendre un certain recul, pour permettre, notamment, de préparer le transfert qui était en branle depuis novembre 2017 », explique-t-elle. « J’ai pu profiter de la saison estivale pour prendre des vacances, ce que je n’avais pas pris depuis 15 ans. Ç’a aussi été le moment de cheminer dans le processus, car il y a un certain deuil à faire », précise la femme d’affaires. 

Désormais sereine avec sa décision, Claircy Proulx regarde maintenant vers l’avant. Pas question pour elle de demeurer les bras croisés après son départ. « C’est évident que je poursuivrai mon implication dans le milieu culturel. Je vais aussi prendre un temps de repos, mais vous me reverrez certainement dans des projets reliés à la robotique, l’intelligence artificielle et l’éducation », conclut-elle, sourire aux lèvres.

Au fil des années, l’entreprise saguenéenne, qui embauche près de 90 personnes, a travaillé avec des gros noms canadiens et mondiaux, principalement dans l’implantation de systèmes et l’assistance technique. Elle a notamment collaboré avec la Ville de Montréal et celle de Québec, Rio Tinto, Hydro Québec, Danone, Bombardier et General Cable. STI Maintenance est un partenaire majeur de la firme IBM pour leur logiciel Maximo, une suite en gestion des biens d’entreprise.