SAGUENAY – L’expression québécoise « révolution tranquille » fait généralement référence à des changements en profondeur, mais qui s’articulent sans heurts et sans violence. Et, à mon avis, ces termes s’appliquent bien à ce que la nouvelle direction de la Société de la Vallée de l’aluminium s’est appliquée à mettre en place au cours des derniers mois.
Au-delà des mauvaises nouvelles qui touchent la production de métal primaire, alors que Rio Tinto vient d’annoncer le report de deux importants projets régionaux, il pourrait y avoir une embellie du côté de la transformation de l’aluminium, dans la région.
J’estime que l’arrivée d’un nouveau directeur général à la tête de la SVA en juin dernier a donné à l’organisme, fondé en 2000, un souffle nouveau et pour cause. Christian Fillion est issu de la filière aluminium et en est un expert reconnu chez nous, et dans de nombreux pays.
En fait, il a passé une grande partie de sa carrière chez Alcan et Rio Tinto où il a œuvré, pendant plus de 20 ans dans la gestion de projets et dans l’excellence opérationnelle. En plus de parfaire ses connaissances de l’industrie de l’aluminium, il y a développé un vaste réseau de contacts et une solide crédibilité auprès de ses acteurs.
Comme bien d’autres de ses collègues, il a été mis à la retraite forcée en 2013 par Rio Tinto ce qui l’a amené à revenir dans la région et se tourner vers la PME, pour compléter son plan de carrière. Si bien qu’en 2016, il a été nommé directeur général de l’usine SigmaDek, à Saguenay, poste qu’il a occupé jusqu’à tout récemment et qui lui a permis de s’imprégner du milieu de la deuxième et troisième transformation de l’aluminium.
En poste depuis juin
Nommé à la direction générale de la SVA en juin dernier, Christian Fillion possède donc le bagage idéal pour occuper ce poste stratégique. Outre les indéniables qualités de l’homme, celui-ci se présente comme un rassembleur qui a la ferme intention de rapprocher les décideurs de toutes les organisations actives dans la filière aluminium, dans la région et au Québec, pour qu’elles travaillent davantage de concert. Et ça, c’est une excellente nouvelle pour nos entrepreneurs.
Christian Fillion peut d’ailleurs compter pour cette mission délicate sur l’appui indéfectible de son conseil d’administration, très bien doté en passant, et de sa présidente Carole Chapdelaine, qui occupe la direction de l’Usine Lapointe.
Le DG de la SVA dirige par ailleurs une petite, mais solide équipe, plus que jamais dédiée au développement de la deuxième et troisième transformation de l’aluminium. Au premier chef, Lilianne Savard (son travail fait l’objet d’un texte dans votre cahier sur l’aluminium, de cette édition), qui agit comme chargée de projet au sein de la SVA. Cette femme d’expérience a passé une grande partie de sa vie professionnelle auprès d’équipementiers de la région. Elle a aussi été propriétaire d’une entreprise pendant quelques années.
Lilianne Savard comprend donc exactement ce que vivent les entrepreneurs et comment fonctionnent les PME. Elle est également une passionnée du matériau aluminium qu’elle connait bien. Mais, elle a surtout le feu sacré et elle est grandement motivée par son travail et par les résultats concrets de ses démarches auprès des entrepreneurs qu’elle côtoie. Sans compter qu’elle profite d’une forte crédibilité dans le milieu industriel régional. Tout ce contexte nous permet donc d’être optimistes pour la suite des choses dans le milieu de la transformation du métal gris. La « Révolution tranquille » amorcée par l’équipe de la Société de la Vallée de l’aluminium pourrait bien compenser largement le désistement de Rio Tinto à remplir ses promesses.
(Commentaire de l'éditeur Guy Bouchard)